Eric LaRocca - As-tu mérité tes yeux ?

Agnes Petrella est une jeune américaine un peu dans la dèche. Elle est lesbienne aussi, ce qui ne change pas grand chose à l'histoire au début alors que « dans la dèche » en est le point de départ. En ce 26 mai 2000, Agnes, qui a besoin de 250$ pour payer son loyer du mois, poste sur un forum queer une annonce pour mettre en vente un épluche-pomme vieux de plus d'un siècle. Contrairement à ce qui se pratique habituellement, elle a composé pour ce faire un message de presque quatre pages dans lequel elle explique avec force détails à quel point cet épluche-pomme est un élément important de son histoire familiale et donc à quel point aussi il lui est pénible de s'en séparer. Nécessité faisant loi elle s'y est finalement décidée mais, dit-elle, elle ne consentira à vendre l'objet qu'à un collectionneur sérieux (!). Deux jours plus tard, après quelques réponses insultantes, Agnes en reçoit une intéressante d'une certaine Zoe Cross qui dit être intéressée et prêt...

Even Ken can't fuck Barbie


Dans le Bifrost 71, il y a maintes choses : un bien bel édito d'Olivier Girard, une nouvelle de Thierry Di Rollo, une de Paul J. McAuley, les critiques de tout ce qui est sorti récemment, un long dossier sur Michel Pagel, assorti d’une interview, sans oublier la scientifiction et les news.

Il y a aussi, pour commencer, une fort agréable nouvelle de Michel Pagel intitulée « Cosplay ». Surfant avec habileté sur la mode du cosplay et la mêlant à la, malheureusement, peu résistible ascension de la téléréalité, Pagel crée une dystopie intrigante dans laquelle la popularité réseau liée à la bonne incarnation de son rôle est la clef de la fortune et du rang social. Ce monde, le lecteur l’observe de trop près, comme un voyeur à la recherche sordide de son propre écœurement.

La trame narrative n’est guère développée, format oblige, mais l’ambiance est posée de fort belle manière et la cryptocratie panem et circenses décrite par Pagel fait froid dans le dos tant elle semble être un prolongement possible de notre société du spectacle peuplée d’adulescents et d’apathiques. Une lecture plaisante.

Cette nouvelle participe au Challenge JLNN

Commentaires

Tigger Lilly a dit…
Je m'y colle très très bientôt. Il ne me reste que les nouvelles à lire dans ce Bifrsot.