Set in Stone - KJ Parker

Set in Stone est une nouvelle de fantasy  lisible gratuitement sur le site de Tor. C'est un petit texte très amusant dans le ton ironique et pince sans rire de KJ ' Demon ' Parker. C'est aussi un bel exercice de doublethink , dans l'acception la plus profonde du terme telle qu'expliquée dans 1984 par O'Brien torturant Winston Smith : il ne faut pas dire voir cinq doigts pour complaire au parti quand on n'en voit que quatre, il faut parvenir à en voir cinq, à vraiment les voir, à les voir on oubliant même qu'on a pu ou aurait pu voir autre chose. C'est ce genre de prouesse que réussit à chaque instant de sa vie le héros sculpteur de l'histoire racontée par KJ Parker, cet homme qui réalise des statues martiales (et victorieuses) du Roi et parvient à se persuader encore et toujours que tout va bien, que tout est beau, et même qu'un enfant à l'origine incertaine est le sien. Et lorsqu'il représente par la statuaire une bataille à

Boxing Helena


Chew continue avec ce tome 6, intitulé "Space Cakes". Tout un programme.

Alors que Tony Chu est à l’hôpital dans un état grave, le volume se concentre sur les aventures de sa sœur jumelle Toni. Tony lisait le passé des choses ingérées, le pouvoir de Toni consiste à prédire l’avenir de ce qu’elle absorbe, à condition que ce soit vivant. Moins utile pour résoudre des enquêtes, ce talent a surtout pour effet de pourrir sa vie sentimentale, car elle ne peut s’empêcher de mordre ses amants pour savoir de quoi demain avec eux serait fait.

Le service de ce numéro est constitué de nouveaux pouvoirs métapsychiques alimentaires, d’hybrides poulets/grenouilles, de « simples » grenouilles hallucinogènes, d’agents de la NASA guère plus sérieux que les chevaliers de Camelot dans Sacré Graal ! On y voit Tony être utilisé de la manière la plus éhontée, on y retrouve la Némésis vampire, on est témoin de morts atroces qui mettent pourtant le sourire aux lèvres du lecteur. On y assiste à une conclusion dure qui rappelle que la série n’est pas qu’humoristique et que les enjeux y sont très élevés.

Je ne reviens pas sur les qualités de la série. Progression narrative régulière, personnages nombreux, jamais straight, et toujours drôles, délire presque sans cesse hors de contrôle et finalement toujours maitrisé, histoire « fil rouge » et quêtes annexes, il est impossible de s’ennuyer en lisant Chew, sauf à être un véritable pisse-vinaigre. Les dessins, décalés et imaginatifs (les scènes de lit en plongée sont impressionnantes), fourmillent de détails et participent au plaisir de lecture.

Je regrette juste ici une densité plus faible qu’à l’habitude du fait de l’intégration des aventures de Poyo, le poulet bionique, dont j’aurais pu me passer. Je propose, Layman dispose.

Chew t6, Space Cakes, Layman, Guillory

Commentaires

Elessar a dit…
ça fait un moment que cette série délirante me fait de l’œil mais j'ai pas encore sauté le pas. Temps, argent, tout ça ^^
Gromovar a dit…
Viens-y quand tu voudras :)