Mariana Enriquez - Un lieu ensoleillé pour personnes sombres

Des voix magnétiques, pour la plupart féminines, nous racontent le mal qui rôde partout et les monstres qui surgissent au beau milieu de l’ordinaire. L’une semble tant bien que mal tenir à distance les esprits errant dans son quartier bordé de bidonvilles. L’autre voit son visage s’effacer inexorablement, comme celui de sa mère avant elle. Certaines, qu’on a assassinées, reviennent hanter les lieux et les personnes qui les ont torturées. D’autres, maudites, se métamorphosent en oiseaux. Les légendes urbaines côtoient le folklore local et la superstition dans ces douze nouvelles bouleversantes et brillamment composées, qui, de cauchemars en apparitions, nous surprennent par leur lyrisme nostalgique et leur beauté noire, selon un art savant qui permet à Mariana Enriquez de porter, une fois de plus, l’horreur aux plus hauts niveaux littéraires. Un lieu ensoleillé pour personnes sombres , le dernier recueil de nouvelles de Mariana Enriquez, sort en VF aux Editions du Sous-Sol dans une trad...

Les voies du Seigneur...

"La charte maudite" est une novella de Jean d’Aillon qui fait immédiatement suite à De taille et d’estoc.

Alors que Guillem d’Ussel se dirige vers Paris, il traverse un fief où se trament de biens sombres agissements. A son corps défendant, il devra « faire le chevalier » et défendre les humbles. Personnages retors et roués, héroïsme véritable et grande lâcheté, c’est dans un drôle de marigot que se débat Guillem d’Ussel le long des pages de ce texte, vif et enlevé, qui se lit d’une traite avec grand plaisir pour peu qu’on aime l’époque, toujours décrite avec force détails par d’Aillon dans un style qui évoque plus souvent le chroniqueur que l’auteur de romans historiques.

Comme toujours, le fonds historique est de qualité. Cruauté de mauvais seigneurs que le pouvoir absolu corrompt absolument, charte des droits seigneuriaux falsifiée en dépit de la malédiction écrite censée protéger le texte (une pratique courante au Moyen-Age, dans le but explicite de garantir le respect des accords signés), il y a dans cette novella quelque chose de la légende de Richard Cœur de Lion et de Jean sans Terre, quelque chose du malheur de la terre laissée en garde pendant la Croisade à un mauvais parent, malheur qui tombe sur les gueux soumis à l’arbitraire de seigneurs dévoyés. On se souviendra du Double Corps du Roi du duo Bellagamba / Day. Mais le XIIème siècle est aussi une époque charnière et le texte en prend acte. On y voit donc se développer les chartes « libérales » octroyées, plus ou moins volontairement, aux serfs et tenanciers, et les prélèvements sur revenus du commerce devenir des substituts, encore timides mais crédibles, aux anciens impôts et charges fixes, étant donné l’expansion des activité de foire et la prospérité grandissante des villes.

On notera que ce texte, qui n’existe qu’en numérique, est disponible sur le site français d’Amazon, mais aussi sur le site US. Pas de jaloux, quel que soit le type de compte qu’on possède.

La charte maudite, Jean d’Aillon

Commentaires

Un genre que je ne lis jamais mais vers lequel je devrais me pencher... D'ailleurs je lirais bien les Rois Maudits un jour
Gromovar a dit…
Les Rois maudits ou la trilogie que Paul Doherty a consacrée à cette période, mais vue côté anglais http://quoideneufsurmapile.blogspot.fr/2010/04/genese-de-la-louve.html