"
La charte maudite" est une
novella de Jean d’Aillon qui fait
immédiatement suite à
De taille et d’estoc.
Alors que Guillem d’Ussel se dirige vers Paris, il traverse
un fief où se trament de biens sombres agissements. A son corps défendant, il
devra « faire le chevalier » et défendre les humbles.
Personnages retors et roués, héroïsme véritable et grande
lâcheté, c’est dans un drôle de marigot que se débat Guillem d’Ussel le long des pages de ce
texte, vif et enlevé, qui se lit d’une traite avec grand plaisir pour peu qu’on
aime l’époque, toujours décrite avec force détails par d’Aillon dans un style
qui évoque plus souvent le chroniqueur que l’auteur de romans historiques.
Comme toujours, le fonds historique est de qualité. Cruauté
de mauvais seigneurs que le pouvoir absolu corrompt absolument, charte des
droits seigneuriaux falsifiée en dépit de la malédiction écrite censée protéger le texte (une pratique courante au Moyen-Age,
dans le but explicite de garantir le respect des accords signés), il y a dans cette
novella quelque
chose de la légende de Richard Cœur de Lion et de Jean sans Terre, quelque
chose du malheur de la terre laissée en garde pendant la Croisade à un mauvais
parent, malheur qui tombe sur les gueux soumis à l’arbitraire de seigneurs
dévoyés. On se souviendra du
Double Corps du Roi du duo Bellagamba / Day.
Mais le XIIème siècle est aussi une époque charnière et le
texte en prend acte. On y voit donc se développer les chartes
« libérales » octroyées, plus ou moins volontairement, aux serfs et
tenanciers, et les prélèvements sur revenus du commerce devenir des substituts,
encore timides mais crédibles, aux anciens impôts et charges fixes, étant donné
l’expansion des activité de foire et la prospérité grandissante des villes.
On notera que ce texte, qui n’existe qu’en numérique, est
disponible sur le site français d’Amazon, mais aussi sur le site US. Pas de
jaloux, quel que soit le type de compte qu’on possède.
La charte maudite, Jean d’Aillon
Commentaires