La Cité des marches - Robert Jackson Bennett

Bulikov, la capitale du Continent. Autrefois une ville grande et puissante, le centre du monde. Aujourd’hui une ville conquise, en partie détruite. Rome après Alaric. Kind of. Dans le monde de La Cité des marches , dernier roman traduit en français de Robert Jackson Bennett et premier volume de le trilogie des Cités divines , il y a le Continent et le reste – ce centre-périphérie théorisé au XIV siècle par le grand historien arabe Ibn Khaldoun . Et, comme dans l’analyse de ce dernier, la périphérie a fini par conquérir le centre, en l’occurrence le Continent ; rien d’étonnant, ce n’est qu’à la périphérie que résident la force et la détermination nécessaires à la guerre. Concrètement, c’est une révolte conduite avec succès il y a plusieurs décennies par le Kaj qui a abattu l’empire continental et ses dieux. La chute des uns entrainant celle de l'autre. Car tu dois le savoir, lecteur, le pouvoir sans égal du Continent était le fruit des « miracles » de ses six dieux, incarnés dans le

Hibernatus triste


Il y a trois ans sortait le premier tome de la série "The Twelve", traduite et publiée par Panini. Lu, apprécié. Puis le temps est passé et j’ai commencé à penser que la fin de la série ne sortirait jamais en France. Erreur grave. Non seulement la dite seconde moitié vient de sortir, mais encore elle est agrémentée d’un épisode additionnel hors projet initial. Better late than never.

Berlin 1945. Douze super-héros, réunis par le hasard, pénètrent dans le QG des SS. Contrairement à leurs espérances, ils n’y trouvent pas de document secret, mais tombent dans un piège. Enfermés, endormis, ils sont placés en hibernation par les scientifiques SS dans un but mystérieux. Ils ne sont retrouvés et sauvés que soixante ans plus tard, là encore, par hasard. Pris en charge, rapatriés, hébergés et défrayés par l’armée américaine, en raison de la dette née de leur sacrifice, mais aussi dans l’espoir d’en faire des modèles positifs à la morale simple dans un monde en désarroi, il peut sembler que leur épreuve touche à sa fin. C’est loin d’être le cas.

Retour dans des USA et un monde qui ont plus changé en soixante ans qu’ils ne l’avaient fait dans les deux siècles précédents, folie apparente d'un monde devenu frénétique, reconnexion presque impossible avec familles et amis, tous morts ou bien vieux, compétences et réseaux obsolètes depuis longtemps. Il faut s’appeler Steve Rogers pour savoir surmonter vite et bien cette difficulté ; ce n’est le cas d’aucun des douze héros de "The Twelve".
Fatigués, inadaptés, désorientés, lestés par les secrets, pas toujours ragoutants, de leur vie précédente, ces soldats perdus d’une guerre presque oubliée (et qu’on ne peut voir que comme des victimes), tentent, avec difficulté, de reprendre contact avec cette réalité qui est la nôtre et qui est devenue, à leur grand regret, la seule dont ils disposent. Quand une série de meurtres étranges touche de près le groupe, l’équilibre instable dans lequel il s’était, à grand-peine, installé vole en éclats.

La série fait immanquablement penser à Watchmen, et pourtant elle n’en est pas un plagiat. Les ressorts qui la tirent sont d’une part la difficulté à se réadapter à un monde devenu culturellement étranger et à faire le deuil de ce et ceux qu’on avait laissés derrière soi pour partir à la guerre, pensant qu’on les retrouverait en rentrant à la maison, d’autre part la mise à jour douloureuse des secrets de chacun, servant à la fois à éclairer les faits et gestes des personnages mais aussi à comprendre motivation et déroulement des meurtres.

Nanti d’une belle galerie de personnalités, d’un scénario de thriller à la progression régulière et logique, de vrais moments d’émotion et de nostalgie, "The Twelve" est de plus servi par des dessins au look rétro très réussis ainsi que part une belle mise en couleur.

Note : A la fin de la série, on lira avec plaisir un supplément qui raconte la prise d’une base secrète allemande avant l’épisode fatal de Berlin, et dans lequel on pourra voir le seul et l’unique Captain América. On peut lire aussi l'avis de Néault.

The Twelve 1 et 2, Straczynski, Weston

Commentaires

Efelle a dit…
Vu le scénariste et ce que tu en dis je vais devoir y passer.
Gromovar a dit…
La vie est dure ;)
Efelle a dit…
En tout cas, j'ai bien fait de me bouger les fesses. Le premier tome se fait rare.
Gromovar a dit…
Tu as déjà commandé ?
Xapur a dit…
çà donne sacrément envie !
Gromovar a dit…
C'est vraiment pas mauvais.