The Avengers in the Veracity Trap - Kidd - Cho

En ce jour anniversaire de la naissance (en 1917) de l'immense Jack Kirby , créateur de tant des merveilles du Silver Age des comics, je dois te dire un mot, lecteur, sur The Avengers in the Veracity Trap . 64 pages, couvertures rigides, jaquette brillante, 20 euros. A l'intérieur du bel objet, une histoire a priori très classique des premiers Avengers. L'équipe est composée d'Iron-Man, Giant-Man, the Wasp, Captain America, the Hulk et Thor. Le groupe lutte contre Loki, quelque part dans les terres désolées d'Asgard. Le maître de la malice est en majesté au milieu de hordes de monstres plus hideux les uns que les autres ; il est surtout détenteur d'un étrange artefact, le vortex de véracité, dans lequel Thor va entrer, y faisant une atroce découverte. Les Avengers et leur monde ne sont que des créations nées de l’imagination et du travail de Chip Kidd et de Michael Cho, scénariste et dessinateur pour Marvel. Quelques aller-retours entre monde des comics et mon...

When two worlds collide


Nouvelle série réussie d'Alain Ayroles, à côté de De Cape et de Crocs, ou de l'album Sept missionnaires.

Dans l'oeuvre gothique appelée simplement "D", Ayroles déploie des qualités de scénariste qui en font toujours l'un des tous meilleurs en BD. Il y réinvente le mythe de Dracula, en y mêlant un personnage directement inspiré du larger than life Sir Richard Francis Burton, guerrier, aventurier, ethnographe, diplomate, entre autres, qui fut l'un des premiers occidentaux à visiter La Mecque, et le découvreur du lac Tanganyika.

Ayroles maitrise les codes des histoires qu'il raconte et il en joue comme un virtuose. Son "D" évoque de manière très vive l'ambiance du Dracula de Bram Stoker, jusque dans l'approche parfois épistolaire du récit. On y visite un Londres de la haute société, frivole et corseté dans les convenances victoriennes. On y voit un prédateur surgit du fond des âges agir presque librement au milieu de cette trop naïve population anglaise, gavée de modernité et qui a oublié qu'il fallait avoir peur de la nuit.On y sent parfaitement la tension sexuelle réprimée sous-jacente qui faisait la force du roman de Stoker, qu'on sentait aussi dans le film de Coppola, et qui est absente de tant de récits de vampires, même situés à la même époque. On y suit un capitaine Drake (Burton plus vrai que nature, y compris dans son amitié avec le poète Algernon Swinburne, renommé ici Allistair Swindley, et son inimitié réciproque avec l'explorateur Speke, nommé Stanford par Ayroles) amoureux, fort en gueule, bagarreur et d'un courage immense, s'y engager dans une lutte à mort contre le vampire qui veut lui ravir sa Dulcinée ; tout le contraire des Harker and co sur le plan de la personnalité. On y apprend aussi, par flashbacks narratifs, des détails utiles sur la vie de Drake/Burton ainsi que sur une race vampirique (la contrepartie de Van Helsing dans la BD n'étant encore qu'un débutant qui se documente) dont la Transylvanie n'a pas l'exclusivité. On y fait enfin une virée dans la lande du Yorkshire qui n'est pas sans rappeler celle du manoir des Baskerville, avec même en easter egg un hommage au Loup-garou de Londres de Landis.

Le dessin, souvent anguleux, correct sans être exceptionnel, colle à l'ambiance. Il est efficacement soutenu par une colorisation (je serais tenté de dire un éclairage) très joliment faite.

D t1 Lord Faureston, et t2 Lady D'Angerès, Ayroles, Maïorana, Leprévost

Commentaires

Efelle a dit…
Vois qui semble en effet très alléchant.
Gromovar a dit…
Quand je chronique de la BD je pense toujours à toi :)
Anonyme a dit…
Je suis alléché mais...

Cette série n'a-t-elle que deux tomes ou faut-il en attendre d'autres ?
Gromovar a dit…
Il y en aura d'autres.