Masha la sans utérus - Raphael Eymery

Je suis surchargé de travail, lecteur. Résultat : des lectures et des chroniques en retard et peu de temps pour rattraper. Alors chroniques courtes, faisons ce qu'on peut dans le temps qu'on a ; as Chaucer said, time and tide wait for no man. Après le décadantiste Pornarina , Raphaël Eymery revient avec Masha la sans-utérus , un roman très noir, réservé par l'éditeur aux adultes. Europe contemporaine. Masha la sans-utérus raconte l'histoire de deux vieux amis. Vieux car se connaissant depuis très longtemps, vieux car tout simplement âgés. Le premier, dont on peut penser un temps qu'il est le personnage principal, se nomme Augustin. Comme ce saint et penseur chrétien qui, après une jeunesse de débauche, devint un ascète de la pire espèce. Comme cet homme qui avait pris le sexe en telle horreur qu’il écrivit «  je suis né dans l'iniquité, et ma mère m'a conçu dans le péché » ainsi que l'inénarrable « c'est entre fèces et urine que nous naissons » . ...

Les blogueurs parlent aux blogueurs : Maëlig



Originaire de Mechanus comme tous les modrons, Maëlig a vingt-trois ans, ce qui explique qu'il ait des goûts musicaux contestables. Lorsqu'il ne danse pas comme un drone buggé devant des enceintes de 100000 watts, il rédige le très excellent blog Maison Usher. Il occupe l'emploi le plus stable au monde ce qui laisse le temps d'écrire des fanfics érotiques startrekiennes O_o, dans lesquelles on peut voir, enfin, des Vulcaines faisant l'amour avec des Klingons. Je ne sais pas si Poe et Baudelaire seraient fiers de lui. Heureusement quelqu'un qui aime ”Le pouvoir des innocents" ne peut pas être foncièrement mauvais, même si son avatar fout la trouille.



1) Bonjour, peux-tu te présenter en deux mots (tu peux être aussi bref que tu veux…jusqu’au néant)

Salut ! IRL j’ai 23 ans et ayant tout juste terminé des études en sciences éco et politiques, j’exerce actuellement le magnifique métier de chômeur. En ligne je suis actif dans différentes communautés (j’ai mes doigts dans plusieurs tourtes comme on dit en anglais) (quelle délicieuse expression), mais principalement celle de la SFFF francophone.

2) Pourquoi avoir créé un blog ? Est-ce le premier ? Le seul ?

Oui, et oui. J’ai longtemps été un « lurker », lisant des avis et glanant les informations dont j’avais besoin sans jamais beaucoup prendre part aux vies des communautés. Et puis je me suis mis à participer aux forums, mais je me suis vite senti limité par ce média pour partager mes avis et impressions. D’où le blog.

3) Combien de temps y consacres-tu ?

C’est très variable selon mon emploi du temps. Je suis assez perfectionniste donc je peux passer pas mal de temps sur un billet, mais en général je l’écris en une fois, et comme je poste rarement plus de deux, trois fois par semaines, je ne consacre pas du temps à mon blog tous les jours.

4) Blogues-tu tout ce que tu lis ?

J’essaye, sans toujours y arriver. Pour l’instant, je chronique toutes mes lectures, mais pas certains films ou jeux vidéo.

5) Comment choisis-tu ce dont tu parles sur ton blog ?

Si j’ai quelque chose à dire sur un truc et le temps pour le faire, j’en parle. C’est aussi simple que ça. Je me limite quand même aux œuvres de fiction, parce que j’ai un peu peur que le jour où je commence à chroniquer les visites chez ma grand-mère et ma recette de lasagne préférée je risque de perdre définitivement mes trois lecteurs.

6) As-tu déjà lu certains livres simplement parce que tu te disais que ça pourrait faire un article intéressant pour ton blog ?

Pas vraiment non. Par contre le fait de me dire que je vais chroniquer un livre a un peu changé ma façon de lire celui-ci : je suis parfois plus attentif, et je prends soin de noter mes impressions en cours de lecture, et pas seulement à la fin.

7) Depuis combien de temps lis-tu de la SFFF ?

Ca dépend ce que l’on entend par SFFF. Depuis que je suis gamin j’adore les histoires qui flirtent avec l’imaginaire. Je suppose que tout a commencé avec les livres illustrés et les contes (Grimm et Perrault en tête). La transition vers la SFFF s’est faite assez naturellement j’ai l’impression. Ado j’étais abonné à Je Bouquine où il y avait parfois des histoires fantastiques. En parallèle j’ai commencé à lire de la fantasy, et un peu plus tard je suis tombé dans la SF.

8) A quel rythme lis-tu ?

Assez lentement. Ca tourne en général à du 50 pages / jour, notamment parce que je lis aussi pas mal de BD et que je joue à des jeux vidéo (sans parler des films et séries), ce qui fait que je ne dispose jamais d’autant de temps que j’aimerais à consacrer à la lecture de bouquins.

9) Que trouves-tu dans cette littérature de genre ?

Des émotions, et si possible un peu de réflexion.

10) Partages-tu cette passion avec ton entourage ?

Assez peu. J’ai quelques amis qui s’y intéressent, mais la plupart sont plus tourné BD/comics/mangas et jeux vidéo.

11) Quel a été ta première lecture SFFF ? Te souviens-tu de l’occasion qui t’a amené à cette lecture ?

Arf, question difficile. En fait je suis rentré dans la SFFF à proprement parler à travers la BD, en particulier les Thorgal que j’empruntais à la bibliothèque municipale. Mon premier « vrai » bouquin de SFFF ça devait être le cycle du Secret de Ji de Pierre Grimbert, que j’avais beaucoup aimé (mais auquel je n’ai jamais retouché depuis, de peur d’être déçu).

12) Peux-tu nous décrire un (ou plus) grand souvenir de SFFF ?

Deux livres m’ont marqués plus que tout, pour des raisons très différentes. Le premier, c’est 1984 de George Orwell, qui m’a vraiment ouvert l’esprit au sortir de l’adolescence, notamment sur l’importance du langage comme inséparable de la pensée, et sur la malléabilité de l’histoire. Le second, c’est Des fleurs pour Algernon de Daniel Keyes, qui m’a profondément touché. Il y aura toujours une part de Charlie en moi.

13) Quel est le livre qui t’a le plus marqué récemment ? (Répondre sans réfléchir)

Perdido Street Station, de China Miéville. Je pensais que j’avais à peu près fait le tour de la fantasy et de ce qu’elle avait à offrir, mais ce bouquin m’a démontré le contraire.

14) Vers quel genre SF, F, ou F, va ta préférence ? Et pourquoi ?

Probablement le fantastique, même si je lis de plus en plus de SF dernièrement. Le fantastique me semble plus « libre » dans la mesure où on n’est pas obligé d’y justifier de manière rationnelle la présence de chaque élément, ce qui permet à l’histoire de se concentrer pleinement sur l’exploration de l’humain, jusque dans sa part la plus sombre.

15) Comment ont évolué tes goûts entre tes débuts en SFFF et aujourd’hui ?

Comme je l’ai dit j’ai lu beaucoup de fantasy pendant mon adolescence (principalement du Tolkien et du Eddings), et puis un jour j’en ai eu marre, et depuis c’est plutôt fantastique et SF. Ceci dit je ne suis pas fermé à ce genre, et je m’y remets d’ailleurs tout doucement.

16) Quels sont tes auteurs préférés ? Pourquoi ?

Orwell et Keyes dont j’ai parlé plus haut, évidemment. Ensuite j’aime beaucoup la SF onirique de Bradburry, et le peu de Dick que j’ai lu. Dans les auteurs un peu plus anciens, je voue une admiration sans bornes à Poe (d’où le titre de mon blog) et Kafka.

17) Y a-t-il des livres que tu regrettes d’avoir lu (temps perdu) ? D’autres que tu aurais regretté de ne pas voir lus ?

Je commence à me faire à l’idée qu’il vaut mieux arrêter un livre si celui-ci ne me plait pas au bout d’une centaine de pages. C’est quelque chose que je ne faisais jamais avant, et du coup je me retrouvais de temps en temps « coincé » dans une lecture qui m’ennuyait profondément, refusant de passer à autre chose avant de l’avoir terminée (je ne lis jamais plus d’un livre en même temps).

18) Y a-t-il des auteurs dont tu lis tout (ou voudrait pouvoir tout lire) ?

Pour l’instant, j’ai encore tellement de découvertes à faire que je préfère papillonner que d’explorer de façon exhaustive la bibliographie d’un auteur, même quand il me plait beaucoup. Ceci dit, je finirai surement par lire toutes les œuvres des auteurs dont j’ai parlé plus haut.

19) Vas-tu voir les auteurs sur les salons ? Ramènes-tu des interviews, des photos, des dédicaces ?

Assez peu. Je suis un grand timide (bon, tout le monde dit ça, mais c’est vrai) et comme jusqu’à récemment je lisais surtout des auteurs morts, c’est un peu plus compliqué pour les dédicaces.

20) Que penses-tu de la bit-lit ? Et de Harry Potter ? (je crois que ces deux questions étaient indispensables ;-)

Je suis de la « génération HP », j’ai lu chaque livre à sa sortie (en anglais pour les derniers), je me suis évidemment identifié au héros, et j’ai adoré ça. C’est de la très bonne littérature jeunesse àma. La bit-lit, j’y ai trempé un timide doigt il y a quelques années, et je suis arrivé à la conclusion rapide que ça n’était pas pour moi. La popularité actuelle de ce genre ne me fait ni chaud ni froid, du moment que les éditeurs continuent à publier des bouquins qui m’intéressent par ailleurs, je suis content.

21) Tes fournisseurs : librairies, bouquinistes, Internet ?

J’essaye d’acheter un maximum chez les libraires (et dans une moindre mesure les bouquinistes), parce que j’aime bien me balader dans leurs rayons et que du coup j’essaye de les soutenir un maximum pour qu’ils puissent continuer à exercer leur métier. Ceci dit, il y a parfois de grosses différences de prix avec les magasins en ligne, particulièrement sur la VO (et surtout en comics, où ça peut aller du simple au double). Comme j’ai un budget assez serré, je compare pas mal les prix et s’il y a des différences significatives je vais vers l’option la moins chère (internet).

22) BD, comics, ou non ?

Oui, beaucoup, même si un peu moins qu’avant. J’ai lu pas mal de BD de la maison d’édition Soleil à un moment (j’étais même abonné à Lanfeust Mag !), puis je me suis tourné vers des trucs un peu plus matures et j’ai élargit mes horizons en découvrant les BD « d’auteur » et les comics. J’ai un peu goûté au manga aussi, mais j’accroche assez peu.

23) Lis-tu aussi de la littérature « blanche » ? Si oui, qui aimes-tu particulièrement dans ce « genre » ?

Si on entend la littérature blanche comme un genre strictement réaliste, alors non. A vrai dire, je ne vois pas trop l’intérêt de se limiter de la sorte. C’est comme pour la peinture àma : on peut faire un tableau parfaitement réaliste, un trompe-l’œil qui ressemblera de façon confondante à la réalité, mais quel ennui comparé à la fantaisie d’un Dali ou la sensibilité d’un Monet ! J’ai l’impression que le fait de s’affranchir des carcans du réalisme pur et dur permet de raconter des histoires bien plus intéressantes.

24) Tentative de Weltanschauung : qu’aimes-tu comme musique ? Comme cinéma ? Quel est ton loisir favori ? Qui est ton philosophe de prédilection ?

Ca fait beaucoup de questions ça. Bon, un seul nom à chaque fois alors, sinon on en a pour la nuit ! Musique : Ninja Tune. Cinéma : Scorsese. Loisir : la lecture (non sans blague ?). Philosophe : Epicure.

25) As-tu un Reader ?

Non, mais je compte bien m’en acheter un prochainement.

26) As-tu déjà lu en numérique, même sur moniteur ?

Oui, de courtes nouvelles principalement.

27) Quel est ton rapport à la lecture numérique ? Penses-tu lire plus sous cette forme dans un proche avenir ?

J’attends d’avoir un e-reader pour lire des trucs un peu plus longs et des BD / comics. Je suis convaincu de l’intérêt de la chose, et aussi de son avenir commercial. Par contre, j’attends toujours l’apparition d’un équivalent de Steam pour l’édition numérique. C'est-à-dire une plateforme où on peut non seulement acheter des livres numériques (ça, ça existe déjà), mais aussi « activer » gratuitement des livres en papier qu’on a déjà acheté pour pouvoir les lire également sur un support numérique.

28) Quel est ton rapport à Internet ? Connecté depuis longtemps ?

Aussi longtemps que je m’en souviens. Disons que je l’utilise activement depuis le début de l’adolescence. Je reconnais être assez accroc à ce niveau là, je ne pourrais pas imaginer ma vie sans Internet.

29) As-tu un lien avec le monde de l’édition ? Ou du livre plus généralement ?

Zéro.

30) Une dernière chose à dire au lectorat en délire ?

Coucou maman, je passe sur internet ! (j’hésitais entre ça et une photo de mes fesses, vous vous en tirez à bon compte)





Merci de votre attention. Et n'oubliez pas ! Duck ! And cover !

Commentaires

arutha a dit…
On en apprend tous les jours. Donc, j'ai été un lurker des années sans le savoir. Je suis une sorte de M. Jourdain de l'internet.
Moi non plus je ne peux m'empêcher de préparer mes chroniques pendant mes lectures.
En revanche jeune homme, sache que se limiter à la SFFF c'est ... se limiter. La littérature blanche nous à offert des chefs-d'œuvre inégalés et réalité n'est pas synonyme d'ennui. Enfin, à mon humble opinion.
En tout cas, une fois de plus, quel plaisir de découvrir les blogueurs sous un autre jour. Merci encore Gromovar.
Lorhkan a dit…
Moi aussi j'aimerais tremper un doigt dans la bit-lit...


Désolé... :D
Efelle a dit…
Coucou en passant !

Gromovar, visiblement l'avatar t'as inspiré. Tu t'es déchaîner sur la présentation. :D
Tigger Lilly a dit…
Rha là là, c'est sa maman qui doit être fière de lui.
Lhisbei a dit…
Hey ! une photo de tes fesses t'aurait probablement rapporté un peu plus de visiteurs sur ton blog Maëlig ;)
Maëlig a dit…
Aah, jolie intro!

@Arutha je te crois, et je pense que je finirais bien par y jeter un oeil. C'est aussi parce qu'il n'y a que 24h dans une journée, et que j'ai un peu plus de repères dans la littérature SFFF : j'ai une certaine idée de ce qui me plait ou pas. En littérature "blanche", j'aurais un peu peur de me perdre je pense.

@Lorkhan même pas fait exprès. C'est vrai qu'à la relecture... ahem. :)
Unknown a dit…
Toujours aussi larguée moi avec les pseudos. J'étais persuadée que Maëlig était une fille. Ah c'te honte ! Désolée Maëlig ;-)

Remarque, cela prouve si besoin est que la rubrique de Gromovar est plus qu'utile !