Le Test de Rungholt - Laurent Genefort

  Le Test de Rungholt  est le dernier roman à paraitre de Laurent Genefort. Il ne m'a hélas pas convaincu. On dira que, pour moi, il n'a pas passé le test. Je ne peux en dire plus car ma chronique sera dans le Bifrost n° 122, et elle ne reviendra ici qu’un an après la sortie de la revue (c’est à dire, pfff…). Je peux au moins donner le résumé de la couv’ car celui-ci est disponible partout : L’humanité est sur le point d’entrer dans la Mosaïque, une vaste communauté extraterrestre. Pour cela, un test de cohabitation est nécessaire et c’est Rungholt, une ville européenne, qui a été sélectionnée pour une période probatoire de vingt ans, pendant laquelle elle servira d’avant-poste. Alors des milliers d’espèces différentes débarquent. Ingrid Belloc, médecin légiste, est chargée d’aider l’inspecteur en chef Mendoza à résoudre les crimes liés aux visiteurs d’outre-Terre. Chaque corps à autopsier se révèle un nouveau monde à explorer, mais aussi une énigme redoutable. Le duo...

Le ravi et l'inquiet


Tout petit livre de conversation, offert dans les librairies, sur les enjeux de la préservation du monde à venir. Les dites conversations ont eu lieu dans le cadre de séances de travail du Collegium International.

C'est très bref, donc je ne résumerai pas.

Disons juste que Sloterdijk trace quelques pistes intéressantes comme l'impératif d'un catastrophisme éclairé à la Jean-Pierre Dupuy, l'addition d'un principe d'urgence au principe espérance, ainsi que la fin inévitable de l'ère de la frivolité. Pour Sloterdijk, annihiler l'espoir est la seule manière d'obliger l'humanité à entrer dans la responsabilité. Comme Antigone rejetant l'espoir pour accepter son destin, l'humanité doit le rejeter aussi pour refermer l'ère de la gloutonnerie. Il n'y aura pas plus de deuxième chance qu'il n'y a eu de plan B.

Maurin, quand à lui, analyse de manière assez fine les enjeux du monde de la marchandise, mais dès qu'il approfondit ou commence à envisager des solutions, il se met à ressembler à un illuminé (il conclut d'ailleurs en appelant à des prophètes). La réforme des âmes qu'il propose aurait peut-être du sens s'il prêchait sur l'agora pour quelques centaines d'athéniens. Elle n'en a guère dans notre monde.

Rendre la terre habitable, Edgar Maurin, Peter Sloterdijk

Commentaires

La Mettrie a dit…
Ça sent tout de même fort le déséquilibre...
Entre la peur comme méthode pédagogique d'un coté et la mythologie positiviste de Morin, il me semble qu'il y a une posture plus équilibrée.

L'appel à la peur n'a jamais été d'une quelconque efficacité, au contraire... Tout comme le sermon de l'ami Morin.
Gromovar a dit…
Je suis proche de la position de Sloterdijk donc peu objectif. Mais c'est précisément la posture équilibrée qu'il critique comme source d'immobilisme, l'idée suivant laquelle il y aura toujours un lendemain durant lequel on pourra réparer ce qui s'est cassé aujourd'hui. Il pense que non, moi de même car contrairement à l'homme la Nature n'a pas oublié la notion de rétribution. Je te cite une phrase de Slot. :"La réponse classique pense toujours qu'il y aura un jour après. Mais la théorie des processus n'est pas du même ordre que la théorie de l'Histoire. L'Histoire est le domaine de la deuxième ou de la troisième chance. La théorie des processus connaît la dimension de l'irréversible..."
Leto a dit…
Je te trouve un peu expéditif concernant Edgar Morin (un géant pour moi) et sa pensée complexe.
@La Mettrie : qualifier Morin de positiviste...c'est assez surprenant!
Gromovar a dit…
J'exagère bien sûr. Edgar Morin est un grand philosophe, et il a été (il y a longtemps) un sociologue.
C'est le côté presque religieux et très peu utilisable politiquement de son discours qui me gonfle toujours. Et sérieusement, je trouve que beaucoup de ses phrases ne dépareraient pas dans la bouche d'un leader religieux.