La Cité des marches - Robert Jackson Bennett

Bulikov, la capitale du Continent. Autrefois une ville grande et puissante, le centre du monde. Aujourd’hui une ville conquise, en partie détruite. Rome après Alaric. Kind of. Dans le monde de La Cité des marches , dernier roman traduit en français de Robert Jackson Bennett et premier volume de le trilogie des Cités divines , il y a le Continent et le reste – ce centre-périphérie théorisé au XIV siècle par le grand historien arabe Ibn Khaldoun . Et, comme dans l’analyse de ce dernier, la périphérie a fini par conquérir le centre, en l’occurrence le Continent ; rien d’étonnant, ce n’est qu’à la périphérie que résident la force et la détermination nécessaires à la guerre. Concrètement, c’est une révolte conduite avec succès il y a plusieurs décennies par le Kaj qui a abattu l’empire continental et ses dieux. La chute des uns entrainant celle de l'autre. Car tu dois le savoir, lecteur, le pouvoir sans égal du Continent était le fruit des « miracles » de ses six dieux, incarnés dans le

Cédric Ferrand : The Wastburg Mystery Tour


"Wastburg", le premier roman de Cédric Ferrand est sorti le 26. C'est un très bon livre. J'attends quelques chroniques positives avant d'en parler plus longuement, pour joindre ma voix informée aux autres sans que ça fasse trop copinage. Mais d'ores et déjà, vous pouvez tenter d'en gagner un exemplaire ici ou .

1) D’abord, bonjour Cédric, merci de répondre à nos questions dans ce moment de grand bouleversement. Wastburg est sorti il y a maintenant 4 jours, tu es donc depuis 4 jours un vrai auteur, publié par un vrai éditeur, et pas n’importe lequel, Les Moutons Electriques. On peut aujourd’hui aller dans une librairie et acheter ton livre, comme on achèterait un ouvrage de Simmons, Martin, ou Moorcock. Alors, heureux ?

Oh que oui. Fier comme Artaban, même. Et sur plusieurs points. Déjà, je suis arrivé à boucler mon roman. Des romans inachevés, il y a en tellement à travers le monde qu'on pourrait sans doute monter une nouvelle tour de Babel rien qu'avec ces projets avortés dans l'oeuf. Des premiers chapitres restés à jamais orphelins. Des chantiers littéraires laissés en plan par lassitude ou par désespoir. Moi qui pourtant sature vite, je suis arrivé à maintenir le cap et à boucler ce projet en solitaire et sans y être contraint par un tiers.
Ensuite, il y a le fait d'avoir été signé par un éditeur comme les Moutons. Sans me comparer à eux, je me rengorge à l'idée que mes voisins d'étagères soient Stephen Fry, Fabrice Colin et Alan Moore. Ce n’est pas comme si j'avais été édité par un vague cousin qui publierait habituellement des livres informatiques et qui s'essayerait tout à coup à la fantasy pour me faire plaisir.
Pourtant, il s'est déjà vendu des livres avec mon nom dedans, mais ils n'étaient disponibles qu'en boutique spécialisée et ne s'adressaient qu'à la petite tribu des rôlistes. Là, j'ai mon nom sur Amazon. Pas besoin de savoir ce qu'est un d20 ou une attaque d'opportunité pour comprendre ce que je raconte. C'est de la littérature de genre, mais même ma grand-mère peut me lire (et elle doit se dire que son petit-fils a quand même de drôles d'idées).

2) Peux-tu décrire un peu le monde de Wastburg , pour les lecteurs potentiels ?

Wastburg est le nom d'une cité franche coincée sur le delta d'un fleuve. Elle est acculée entre deux royaumes autrefois en guerre mais qui ont choisi depuis de se tourner le dos. Elle subit donc les influences culturelles de ces deux nations, mais garde au fond une farouche indépendance. C'est une cité de la fin du Moyen-Âge où la magie a été épuisée il y a vingt ou trente ans. Wastburg apprend donc à la dure comment fonctionner sans les magiciens qui autrefois faisaient tourner la boutique.
Et dans ce décor crapoteux, le lecteur suit la vie quotidienne des gardes de Wastburg. Les patrouilleurs qui battent le pavé, la garde fluviale qui contrôle les échanges commerciaux, les recrues qui viennent de signer, les petits chefs qui font de la politicaillerie... Le roman est à la fois un plan en coupe de la cité et une série de portraits de ces habitants. Le tout avec une intrigue politique en pointillés.

3) Roman à facettes, ton livre promène le lecteur dans les rues crasseuses de Wastburg à la suite de nombreux personnages. De tous ces guides, y en a-t-il un que tu préfères ?

Oui, Polkan, le recruteur au bras estropié. Sa longue carrière à la Garde fait de lui un homme dangereux qui sait trop de choses sur les magouilles des caciques de Wastburg. Il fait ce qu'il pense être bon pour le salut de la cité, même si au final il emploie des méthodes pires que celles qu'il reproche à ses adversaires. C'est un cynique actif. Et la preuve que c'est ma coqueluche : c'est l'un des rares personnages récurrents du roman, c'est donc que je ne voulais pas m'en débarrasser si facilement.

4) Ton style est ironique et goguenard, malgré des enjeux importants allant jusqu’à des questions de vie et de mort. A la lecture j’ai immédiatement pensé à Fritz Leiber. Je crois savoir que tu revendiques la filiation. Y en a-t-il d’autres ?

Leiber, je ne peux le renier. Je suis tombé en amour avec sa plume quand je me suis tardivement immiscé dans Lankhmar la fangeuse. J'aime ces cités corrompues où l'auteur passe du temps à décrire les petites gens et les ruelles crasseuses.
Jack Vance, aussi, car Cugel est un fieffé personnage comme je les aime. Baratineur. Joliment amoral. Un don pour se jeter de lui-même dans les emmerdes.
On ne peut pas raconter des histoires rigolardes de gardes coincés dans une cité boueuse sans en devoir une bonne à Terry Pratchett. Le cycle du Guet d'Ankh-Morpork est pour moi ce qu'il a écrit de mieux dans le Disque-Monde.
Après, les liens de parenté sortent du cadre de la fantasy car je dois beaucoup au polar.
Le gars San-Antonio est un parrain involontaire car j'ai lu certaines de ses enquêtes après avoir terminé Wastburg. Mais il y a quand même un cousinage, et pas seulement stylistique.
Ed McBain et Michael Connelly ont tellement écrit sur la chose policière qu'il serait malhonnête de ne pas leur reconnaître une influence.
Et ça va paraître étrange, mais des séries télévisées comme The Wire, Deadwood et Rome ont eu un gros ascendant sur mon travail.
Alexandre Astier m'a également démontré qu'Audiard s'acclimatait très bien quand il était transposé dans un univers médiéval.

5) Centré sur une ville, ton roman n’est pas pour autant de l’urban fantasy. Il est bien plus proche de la low fantasy. Est-ce le style qui a ta préférence ? Comment le lecteur Ferrand a-t-il influencé l’écrivain Ferrand ?

J'ai beaucoup de mal avec la fantasy à gros déploiement, je préfère de loin le minimalisme. J'ai souvent l'impression qu'on sort la grosse artillerie magique pour cacher la pauvreté du décor, comme quand au Canada on peignait en vert les pelouses trop fadasses sur le parcours de la reine afin de lui faire croire que le pays était aussi vert que l'Angleterre. De nombreux décors de fantasy me donnent l'impression d'être en carton-pâte. On y décrit des architectures étranges, des créatures fantastiques mais pas une seconde on n'arrive à me faire croire que ces mondes peuvent exister au quotidien. Des royaumes entiers sans paysans. Des cités où les ordures disparaissent comme par enchantement. Des peuples sans coutumes ni fêtes. Comme des décors de western où seules les façades des bâtiments sont réelles.
J'ai pris le parti pris inverse en m'attachant à l'ordinaire de la fantasy. Ça semble antinomique au premier abord, mais je pense que ça donne au final une certaine véracité à Wastburg. On peut fermer le livre en ayant l'impression que la cité continue d'exister en dehors de ma narration grâce à sa logique interne.
Ce n'est pas par hasard que j'ai placé une citation de China Miéville en exergue de Wastburg : sa Nouvelle-Crobuzon offre au lecteur une persistance. Il aide réellement le lecteur à suspendre consciemment son incrédulité en lui offrant un univers tangible et cohérent. Pas juste un décor tape-à-l'oeil mais un système consistant.
Comme lecteur, j'ai du mal avec les héros aristocratiques ou nobles. Sans démagogie, j'aime les histoires qui parlent des gens du cru. Je suis plébéien, la vie des soutiers me parlera toujours plus que les coucheries de la maison de Valois. Alors quand j'écris, je raconte des histoires à ma hauteur.

6) Comment as-tu créé le monde de Wastburg ? Jusqu’où le connais-tu ?

Je ne suis pas un architecte. Il n'existe ni plan de Wastburg ni guide de l'univers qui permettrait d'aller plus loin. Tout ça est sorti comme on déroule une pelote de laine à mesure que l'on tricote. Un jour, je me suis posé à mon clavier et j'ai commencé par écrire le prologue afin de situer Wastburg géographiquement et politiquement. Par la suite, j'ai essayé de mettre en application un vieil adage qui dit que pour comprendre quelqu'un, il faut marcher dans ses souliers pendant une journée. Et c'est vraiment ce que j'ai fait dans ma tête : pour chaque personnage, je me suis attaché à imaginer ses tracas quotidiens, son parcours de vie, ses petites espérances... J'ai tissé du vécu en gardant toutefois en tête que j'avais aussi une histoire à raconter. Ça ne devait pas devenir une collection d'entrevues sociologiques façon "La Misère du monde" de Bourdieu, mais la caméra devait être constamment posée à même la rue en se demandant comment vivent ces gens-là.
Je n'ai donc pas de secret en réserve dans ma manche, je ne connais de Wastburg que ce que j'en ai vu par les yeux de mes personnages. Comme le lecteur, je ne sais pas grand-chose sur les Loritains, je n'en connais que les clichés que les Waelmiens cultivent sur eux. Ce n'est pas que mes personnages me parlent, hein, c'est juste que c'est leur perception de Wastburg qui prime. Alors, certes, certains éléments sont le fruit de mes lubies (la magie qui a foutu le camp, les chevaux qui crèvent un par un...), mais les détails ne sont que la conséquence logique de la situation particulière de Wastburg et de ses habitants.

7) Tes personnages font vrais et humains. Sont-ils parfois basés sur des personnes existantes ?

De nombreux personnages sont des déformations de gueules que j'ai croisées lors de mon service militaire (source inépuisable d'inspiration quand il s'agit de décrire des chefaillons et l'ennui du quotidien), de types qui m'effrayaient dans le village de mon arrière-grand-mère ou même des proches. Et je dis ça après-coup, ce n'est pas forcément un processus conscient. Par exemple, Polkan est handicapé par un coude disloqué. C'est un clin d'oeil à mon grand-oncle Anthelme dont le coude a été broyé par une machine agricole et à qui on a greffé un os animal pour lui refaire un semblant d'articulation (ça se passait en noir et blanc, on s'entend). Ce n’est rien, mais son coude était tellement impressionnant pour un petit gars comme moi que ç’a marqué et que c'est ressorti comme ça, par accident.

8) Reviendras-tu dans la ville ? Ou ailleurs dans le monde (chez les Loritains peut-être) ? Y a-t-il des personnages que tu voudrais retrouver pour de nouvelles péripéties ? As-tu des projets en ce sens ?

J'évoquais justement la suite de Wastburg avec Patrice Larcenet cette semaine, et il me demandait si mon manuscrit s'appellerait "Les Gardoches en folie" ou bien "Mon Majeer chez les nudistes".
Wastburg a été écrit avec l'idée ferme que c'était un coup d'un soir. Je déteste bien trop les trilogies forcées et les séries à rallonge pour imaginer écrire une suite directe à Wastburg.
Quand j'ai évoqué à mon éditeur l'idée d'un roman parlant d'une compagnie de mercenaires (pour faire écho à un des chapitres de Wastburg où j'évoque cette ambiance), il a eu tout de suite l'intelligence de me dire "Écris totalement autre chose. Tu pourras y revenir dans un roman ou deux, mais n'y remets pas le nez tout de suite". Et je vais suivre son conseil en explorant un autre genre que la fantasy afin de ne pas avoir l'impression de me parodier.

9) Ton expérience de rôliste et de scénariste pour Casus Belli t’a-t-elle aidé dans l’écriture de Wastburg ?

De rôliste, oui. Les petits films que je me fais dans ma tête pour imaginer la vie ordinaire de mes personnages sont des sortes de scénario en solo. Et l'univers que je décris emprunte beaucoup à notre imaginaire commun de rôlistes. J'y mets ma couleur, mais je jongle quand même avec des classiques du genre que je ne prétends pas avoir inventé.
De scénariste, pas du tout. C'est tout le contraire. Pour écrire un scénario dans Casus, il fallait suivre un plan très structuré : expliquer l'intrigue générale, lancer l'aventure par une scène enlevante, proposer un développement qui tienne compte des actions imprévisibles des joueurs, prévoir un final avec d'éventuelles pistes pour une suite.. Le tout avec les profils chiffrés des figurants et quelques conseils de mise en scène.
Quand j'écrivais pour Casus, je dépassais systématiquement le signage, et mon compère Philippe Fenot devait alors prendre sa tronçonneuse pour couper dans le gras du texte. Il enlevait toutes mes descriptions gourmandes en signes pour ne garder que le strict nécessaire. Et c'était tant mieux car sans lui, certaines scènes auraient ressemblé à des cinématiques de jeu vidéo où le joueur est passif, ce qui est tout ce que le jeu de rôle sur table ne doit pas être.
Pour Wastburg, Philippe n'a pas eu son mot à dire (il n'a même pas lu le manuscrit), j'ai donc pu me laisser aller. Mais je n'en ai pas tant profité que ça car je me suis plus d'une fois autocensuré en me disant "Abrège, Philippe va te dire que c'est trop long".

10) Quand as-tu commencé à travailler sur Wastburg ? Comment et pourquoi écrit-on un roman à facettes ? Y a-t-il certains récits que tu as choisis de ne pas inclure ? Et si oui, pourquoi ?

J'ai commencé à écrire à la toute fin du printemps 2009. Mes projets rôlistiques étaient au point mort, Philippe avait repris des études de sociologie et n'avait plus de temps de clavier disponible, j'ai donc cherché un exutoire. Ça faisait longtemps que je me promettais "de noircir des pages, d'écrire des choses nouvelles" (comme dit Cabrel). Je me suis lancé sans trop savoir dans quoi je mettais les pieds.
La structure à facettes vient du fait que mes expériences littéraires précédentes étaient des nouvelles. J'avais l'impression d'être incapable, pour un premier roman, de me focaliser sur un seul personnage. En fragmentant les points de vue, ça me permettait d'écrire autant de nouvelles que de chapitres. Ça rendait l'approche du roman moins intimidante. Et il y avait la satisfaction de terminer à chaque fois une histoire dans l'histoire, d'avoir un truc qui se suffisait à lui-même mais qui, groupé avec le reste, formait un tout qui le dépassait.
C'est en lisant d'anciennes chroniques policières de Michael Connelly que je me suis dit que juxtaposer les vies de différents gardes pourrait former au final une mosaïque. Martin Winckler m'a également beaucoup inspiré car il écrit souvent ses romans médicaux en changeant constamment le point de vue du lecteur. Je conseille "La Maladie de Sachs" (outre son adaptation avec Albert Dupontel) qui décrit parfaitement un homme à travers les témoignages et les pensées intimes de ses patients, collègues, voisins et amis. On est jamais dans la tête de Bruno Sachs et pourtant on sait tout de lui.
Il existe effectivement un chapitre orphelin qui met en scène la mutation d'un garde à la collecte des impôts. Ce chapitre a été écrit après le jet initial du manuscrit et j'avais l'impression en le rédigeant d'avoir déjà écrit chacune des phrases qui le composaient. Je me pastichais, c'était horrible.

11) Quand et comment as-tu décidé que ton roman était terminé et que tu pouvais le proposer à un éditeur ?

Quand l'histoire a été bouclée, je voulais être lu par un maximum de lecteurs, et tout de suite maintenant, si possible. J'ai donc souhaité mettre le roman en téléchargement gratuit, comme pour mes nouvelles. Des amis m'en ont dissuadé en prétextant qu'il y avait là matière à une vraie publication en papier chez un éditeur traditionnel. J'ai donc écouté ces gens et envoyé mon manuscrit aux éditeurs de la place. Je n'ai jamais reçu ne serait-ce qu'un refus. J'ai continué à demander des retours à des lecteurs (dont un certain Gromovar) et je me suis tourné vers un ancien collaborateur de Casus Belli qui avait lui réussi à publier plusieurs romans : Laurent Kloetzer. Il m'a lu, m'a donné des conseils avisés et a fait circuler mon manuscrit retouché dans son réseau. Au même moment, un de mes premiers lecteurs (Cédric Jeanneret) a contacté les Moutons pour leur dire en substance "Vous devriez lire Wastburg, c'est dans la même veine que ce qu'écrit Jean-Philippe Jaworski". Et fait exprès, Laurent Kloetzer en rajoutait une couche au même moment en parlant de moi aux Moutons. Intrigués, ils ont lu mon roman et m'ont signé dans la foulée car j'étais à la fois proche et très différent de Gagner la guerre.

12) Tu disais récemment que Wastburg contient des éléments de ton expérience biographique sous forme symbolique. Pourquoi ne pas nous avoir régalé d’une autofiction à la française comme celles de Catherine Angot par exemple ?

Il y a dans cette littérature du "je" un narcissisme qui me débecte. Je sais que nous vivons les heures glorieuses de l'individualisme, mais pour moi ces romans faussement biographiques ne sont pas de l'autofiction mais bien de l'autofriction, c'est-à-dire du touche-pipi. Il y a des gens vraiment doués pour raconter leur vie (je pense au débottée à David Sedaris ou Shalom Auslander) mais qui en plus d'avoir un style percutant ont des vies incroyables. J'ai une vie très ordinaire : je suis un jeune papa, j'aime ma femme, je travaille dans un bureau, je sors le recyclage le mardi matin. Même en travaillant mon écriture comme un damné, il n'y a rien dans mon quotidien qui me permettrait de vous raconter intelligemment mon expérience de Français de France devenu Canadien. Ça serait banal, il ne m'arrive rien de romançable (ah si, j'ai croisé Pierre Richard dans ma rue il y a quelques mois. Je pourrais vous pondre une histoire déchirante d'un gamin qui s'imagine orphelin et qui cherche son père métaphorique en regardant "Le Grand blond avec une chaussure noire" en boucle, vous allez adorer). Chez certains auteurs, l'absence de matière n'est pas une excuse pour ne pas écrire. Il faut être présent chaque année à la rentrée littéraire, coûte que coûte. C'est comme si les trompettes de la renommée de Brassens avaient finalement eu gain de cause.
Alors, oui, je raconte les histoires lointaines d'une cité qui n'existe pas vraiment. J'y parle de manière déguisée de biculturalisme ou du droit de grève. C'est à la fois un dépaysement total et un regard décalé sur des questions très contemporaines. L'ailleurs et l'ici en même temps. Je m'y cache, mais je ne suis pas dupe des enjeux de notre réalité. La vraie perte de temps, le vrai gâchis de papier, il est plus à chercher dans l'étalage de la vie sexuelle de Doc Gynéco que dans l'imaginaire. Orson Scott Card, Isaac Asimov et Neil Gaiman me font bien plus réfléchir qu'Amélie Nothomb.

Merci encore à Cédric, et n'oubliez pas, Be in Wastburg or be square !

Commentaires

Munin a dit…
"Abrège, c'est trop long". :-)

J'ai hâte de le lire, moi, ce bouquin. J'en parlerai sur mon blog quand ce sera fait.
Gromovar a dit…
Je suis sûr qu'il te fait plus mauvais que tu n'es :)
Efelle a dit…
Une interview très sympathique et intéressante qui me conforte dans ma décision de lire ce bouquin sous peu.

Par contre ton introduction m'interpelle :"J'attends quelques chroniques positives avant d'en parler plus longuement, pour joindre ma voix informée aux autres sans que ça fasse trop copinage."

Gné ? Tu te préoccupes beaucoup de ce que pense le gotha SF en ce moment, non ? Craindrais tu le procès d'intention ?
Si c'est le cas une réponse à la FAT ED devrait remettre les pendules à l'heure.
Tiens c'est ce que j'aurai du te répondre (et viens de le faire) quant aux allégations de copinage avec Thomas Day sur Daemone... ;)
Gromovar a dit…
Non, mais j'ai relu ce livre avant qu'il soit édité, j'en ai discuté avec Cédric, j'aime autant que d'autres disent avant moi que c'est un bon livre. Ca me paraît plus correct.
Efelle a dit…
D'un autre côté si tu as aimé...

Je compte le lire ayant apprécié les nouvelles mises en ligne (si je ne mélange pas entre les deux volatiles) et par curiosité. Que ça sorte aux Moutons motive aussi un peu...
Gromovar a dit…
Tu peux y aller les yeux fermés.

Non, je ne l'ai pas dit.
Efelle a dit…
Désolé mais les yeux fermés ce sera difficile à moins de trouver une bonne âme pour me faire la lecture dans les transports en commun, ce qui relève de l'impossibilité mathématique. ;) :D
Unknown a dit…
Oh ce serait sympa ça !
en faire une lecture publique :)
Guillmot a dit…
Si vous voulez un avis moins impliqué, faut me le faire lire :D Etant moins porté fantasy, je suis assez expéditif quand un bouquin dans ce genre ne me plait pas. Et puis, je n'ai pas vraiment en connivences avec l'auteur, pas de risque de ce côté-là ^^

Sinon petite remarque pour Cédric : si tu cherches un agent prends Gromovar, il te le fait très bien ces derniers temps ;)
Cédric Ferrand a dit…
Il ressort de cette entrevue que Philippe n'est qu'un censeur obtus avec une mentalité d'expert-comptable frustré. Rien n'est moins faux.
Blop a dit…
Je suis impressionnée. L'interview est vraiment bonne - comprenez les questions et les réponses. Bien, donc, prochain titre acheté aux Moutons Électriques, c'est Wastburg.
Et j'apprends que Gromovar a des tas de talents cachés...
lael a dit…
comme dirait le chat de Geluck cet article est un "goog goodgood". Merci d'avoir relayé pour le concours, ça me donne envie de tenter ma chance.
Gromovar a dit…
Tente la. Le prix en vaut la peine.
Tigger Lilly a dit…
Chouette interview. Bon ben on attend ta chronique alors.
Lhisbei a dit…
Et si vous avez besoin d'un bon représentant commercial/diffuseur en plus d'un bon agent, vous pouvez aussi embaucher Gromovar. Il fait ça très bien :D.
Gromovar a dit…
Quelqu'un qui a écrit dans Casus Belli ne peut pas être foncièrement mauvais. Même si Runes était mieux ;-)
Efelle a dit…
Après une plus d'une centaine de pages... C'est tout bon, à mi chemin entre Jaworski et Leiber.
Gromovar a dit…
Je ne peux que confirmer.