Bog People - Hollie Starling

Bog People est une « Working-class anthology of folk horror » , éditée par Hollie Starling.   Working-class anthology car, dixit Starling en préface, les textes rassemblés dans ce volume parlent de cette classe populaire britannique qui est l’objet d’une attention ambivalente de la part des CSP+, dans une société où le système des classes est bien plus évident et prégnant qu’en France. Working-class anthology encore, car dixit toujours Starling, les auteurs réunis ici ont montré patte blanche sur leur appartenance présente ou passée à la classe populaire. Une forme de #OwnVoices donc. Fidèle à l’assertion de Max Weber selon laquelle il n’est pas besoin d’être César pour comprendre César, je suis toujours aussi peu fan de cette approche ; nous verrons bien, rien ne dit que ça nuise.   Folk horror ensuite car c’est du peuple tel qu’en lui-même que veulent nous parler ces textes, de ce peuple britannique qui continue à exister loin de la modernité mo...

Brujah rulez


Nouvel album d'Olivier Peru, qui devient, au fil des oeuvres, l'un de mes scénaristes préférés, avec Christophe Bec. "Nosferatu", série publiée chez Soleil (!) et dont le premier tome est titré "Si vis pacem", conte une histoire de vampires antédiluviens, de guerre entre clans , d'organisations secrètes qui luttent contre eux pour protéger les simples humains.
Dans une Bombay noyée sous la mousson s'éveille un mal ancien qui trouve son origine dans la Rome de Néron et sa dépravation. Terrifiés par ce réveil inattendu, ses "enfants", qui l'ont trahi, tentent de l'éliminer avant qu'il ne se venge. Mais, au milieu des loqueteux des bidonvilles, le plus vieux des vampires fonde une nouvelle cour des miracles.
L'ambiance de "Si vis pacem" m'a fait penser au superbe Calcutta, seigneur des nerfs de Poppy Z. Brite. Pluie, boue, lèpre, et déliquescence. Ou à Anne rice et ses générations de vampires. Mais surtout j'y ai vu une mise en image fort réussie de la Camarilla. Hiérarchie et moyens quasi militaires, archontes et subalternes, organisation mafieuse de la gent vampirique, tout dans "Nosferatu" me rappelle le jeu Vampire ou, dans un genre un peu différent, le premier Underworld.
L'histoire est rythmée, rapide, plaisante, entre flashbacks et simultanéités contemporaines. Le graphisme colle à merveille à l'ambiance glauque de ces sociétés secrètes et Calcutta est une énorme verrue grise sur la face du monde. La colorisation, enfin, est aussi de grande qualité, comme le montrent la couverture, le traitement des sources lumineuses, ou le soleil voilé de la page 17. Une série à suivre, même pour cette majorité de l'humanité qui n'a jamais joué à Vampire (et qui a bien tort).
Nosferatu, t1 Si vis pacem, Peru, Martino

L'avis d'Efelle

Commentaires

Munin a dit…
Il y a tous les mots clés qui me faire tilter, là. :-)
Gromovar a dit…
Cède ! Je le veux.
Tes paupières sont lourdes.
Tu sors ta carte bleue. Et...
Efelle a dit…
Faudra que j'y jette un oeil lors de mon prochain passage en librairie BD. Si le trait me plait, je prendrais sans doute le risque de suivre cette série.
Stefano Martino a dit…
merci. je ferai de mon mieux pour le tome 2.
à bientôt

s.
Gromovar a dit…
Je n'ai aucun doute :)
Efelle a dit…
Pas vu en librairie mais la page présentée sur Bdgest est plaisante au niveau du trait. Pour le scénario, je me fie à ta chronique.
Gromovar a dit…
Oula. En terme de responsabilité (surtout pour des BD), je commence à avoir la trouille.
Efelle a dit…
Finalement cela m'a beaucoup plu.
J'aime beaucoup les ambiances et le trait.
Bonne pioche !

http://efelle.canalblog.com/archives/2011/06/05/21322851.html
Gromovar a dit…
Tant mieux.