Masha la sans utérus - Raphael Eymery

Je suis surchargé de travail, lecteur. Résultat : des lectures et des chroniques en retard et peu de temps pour rattraper. Alors chroniques courtes, faisons ce qu'on peut dans le temps qu'on a ; as Chaucer said, time and tide wait for no man. Après le décadantiste Pornarina , Raphaël Eymery revient avec Masha la sans-utérus , un roman très noir, réservé par l'éditeur aux adultes. Europe contemporaine. Masha la sans-utérus raconte l'histoire de deux vieux amis. Vieux car se connaissant depuis très longtemps, vieux car tout simplement âgés. Le premier, dont on peut penser un temps qu'il est le personnage principal, se nomme Augustin. Comme ce saint et penseur chrétien qui, après une jeunesse de débauche, devint un ascète de la pire espèce. Comme cet homme qui avait pris le sexe en telle horreur qu’il écrivit «  je suis né dans l'iniquité, et ma mère m'a conçu dans le péché » ainsi que l'inénarrable « c'est entre fèces et urine que nous naissons » . ...

Strégas


Encore deux superbes albums. Ce début du mois de novembre est faste.
Au scénario Dufaux, au graphisme Delaby. Pour les amateurs de BD c'est le duo qui a réalisé "Muréna". C'est une carte de visite suffisante pour se ruer sur le résultat de leur "nouvelle"/"pas si nouvelle" collaboration. En effet, "Complaintes des landes perdues" a une histoire éditoriale un peu complexe. 4 tomes publiés il y a longtemps avec un autre dessinateur (pas beaux), puis le premier Dufaux/Delaby "Moriganes" sorti en 2004, enfin la suite de ce volume "Le guinéa lord" sur les étals depuis quelques jours.
On peut se dispenser des 4 premiers (beurk !) et s'offrir les deux derniers.
Irlande médiévale uchronique où vivent d'anciennes sorcières et de très cruels envoyés du Diable, ordres religieux guerriers qui luttent contre les forces maléfiques, brutalité des temps féodaux, magie ancienne. Les ingrédients réunis ici composent une recette savoureuse et liée qui donne un vrai plaisir au lecteur. Le scénario n'est pas renversant d'originalité mais il est plaisant à suivre, et le graphisme est, comme dans le "Mattéo" chroniqué ci-dessous, superbe, agrémenté d'une mise en couleur contrastée et vibrante. Ces deux albums sont d'abord, et avant tout, beaux. Parce que la bande dessinée c'est avant tout un dessin qui donne du plaisir à l'oeil - ce que beaucoup d'auteurs contemporains ont oublié en route - "Complaintes" est une vraie BD comme j'aimerais qu'il s'en publie plus.
Complaintes des landes perdues, t. 5 et 6 (ou 1 et 2 suivant comment on compte), Dufaux, Delaby

Commentaires

Anonyme a dit…
Delaby est un formidable dessinateur. J'ai découvert le duo de choc formé par Dufaux et Delaby avec Murena. La claque ! J'ai lu et adoré Moriganes. Me reste plus qu'à lire le second opus mais j'attends le résultat d'un concours. Je croise les doigts.
Gromovar a dit…
Prie pour gagner ;-)
Anonyme a dit…
J'ai lu les deux premiers de la période Rosinski et le scénario ne m'avait pas franchement enchanté ni captivé.
Y a t il du progrès à ce niveau ?
tiberix a dit…
Je souscris c'est très bien écrit et très bien dessiné : une excellente surprise !
Gromovar a dit…
@efelle : Ca n'a plus rien à voir