La Maison des veilleurs - PK Dewdney

Sache, lecteur, qu’arrive bientôt chez ton libraire le plus proche La Maison des veilleurs , quatrième tome du Cycle de Syffe, après Les Chiens et la charrue , La Peste et la vigne et L’Enfant de poussière . Sache aussi qu’il est vraiment très bon. Il est donc temps de te donner envie, sans trop spolier ceux qui ne l’ont pas encore lu ni ceux qui n’auraient pas lu les précédents ! Les aventures bourroises de Syffe et de sa coterie sont loin d’être terminées. Soldé et établi dans dans cette Tannerie proche de la capitale que le primat Aidan Coujourg a mis à la disposition de son groupe, Syffe, désormais nanti du patronyme Sans-Terre, se repose auprès des proches qu’il a choisis (et aussi de ceux qui lui ont été imposés par le primat) après les événements (et, disons-le, l’amère victoire) de Puy-Rouge. Au groupe original amputé de ses membres tombés au combat se sont maintenant ajoutées deux guerrières Epones, Driche et Plume, dont l’une est une amie d’enfance. Pour tous, le calme apr

Béotien que je suis


Lucius Shepard est un auteur dont je n'avais jamais rien lu. Grave erreur.
Le recueil de nouvelles "Aztechs" est un gros morceau de littérature, au sens le plus plein du terme. Et Lucius Shepard est vraiment quelqu'un qui sait écrire. Son style trouve un parfait équilibre entre le trop écrit et le pas assez (comprenne qui pourra ;-)
Chaque récit du recueil est situé dans un cadre fondamentalement étranger sans jamais tomber dans l'exotisme, magnifiquement décrit par l'entremise d'une profusion d'images évocatrices. Et cet étranger est pesant. C'est un étranger gras, moite, qui sent sous les bras. Les mondes de Lucius Shepard ne sont pas proprets, ils ne sentent pas la rose. D'un Mexique futuriste nimbé de rouge, à une Afrique assise à cheval entre tradition et modernité, et rendue presque lovecraftienne, en passant par un Moscou interlope qui évoque l'ambiance du film "Exotica" d'Atom Egoyan, le voyage est long, beau, dépaysant. Et même dans la très prosaïque New-York de l'après 11 septembre, il sait amener le mystère, dans une nouvelle profondément émouvante. Dans les histoires de Shepard, les destins importent. Il décrit à merveille les sentiments et leur confrontation ; il pose la question religieuse dans presque chaque texte d'une manière subtile et intelligente ; il montre comment la raison bascule facilement dans la folie suprême qui est de ne plus discerner le réel de l'illusion, comment la guerre rend fou (souvenez-vous du GI au fusil lance-grenades qui écoute Jimmy Hendrix dans Apocalypse Now).
Les nouvelles de Shepard oppressent, les nouvelles de Shepard dépaysent absolument, voila pourquoi il faut les lire. Foncez ! Foncez ! Foncez !
Aztechs, Lucius Shepard

Commentaires

Anonyme a dit…
C'est dans la pile mais là je patine un peu sur Hal Duncan...
Je prendrai donc ma dose de Shepard après Velum et le recueil de Gudule qui me fait de l'oeil depuis quelques chroniques ici et là...
Gromovar a dit…
J'ai vraiment aimé. A tel point que je vais en chercher quelques autres en occase (apparemment plus grand chose n'est dispo en neuf).
Dans le recueil j'ai particulièrement aimé : Aztechs, La présence, Ariel, Le rocher aux crocodiles, donc presque tout.
Anonyme a dit…
Je te conseille Louisiana Breakdown.
Anonyme a dit…
Je tombe sur ce blog totalement par hasard et ça fait plaisir de voir qu'on n'a pas bossé pour rien !
JD Brèque, traducteur d'AZTECHS
PS : on espère faire un autre recueil l'an prochain au Bélial. En attendant, il y a eu une novella dans un récent BIFROST. L'AUBE ECARLATE est toujours disponible en FolioSF.
Et, pour les anglophones, le blog que Lucius partage avec des écrivains potes à lui :
http://community.livejournal.com/theinferior4
Anonyme a dit…
Aaaaaaah !

Tout cela est bel et bon.

Un nouveau recueil, en plus ?

Joie ! Joie !
Gromovar a dit…
Bravo pour la traduction.
La lecture de ce recueil est un vrai moment de plaisir.
Anonyme a dit…
ah oui, très très bon recueil... il y a également thanatopolis, qui s'est révélé une très bonne surprise.
Gromovar a dit…
Faut définitivement que j'aille faire un tour chez les bouquinistes.