Le Test de Rungholt - Laurent Genefort

  Le Test de Rungholt  est le dernier roman à paraitre de Laurent Genefort. Il ne m'a hélas pas convaincu. On dira que, pour moi, il n'a pas passé le test. Je ne peux en dire plus car ma chronique sera dans le Bifrost n° 122, et elle ne reviendra ici qu’un an après la sortie de la revue (c’est à dire, pfff…). Je peux au moins donner le résumé de la couv’ car celui-ci est disponible partout : L’humanité est sur le point d’entrer dans la Mosaïque, une vaste communauté extraterrestre. Pour cela, un test de cohabitation est nécessaire et c’est Rungholt, une ville européenne, qui a été sélectionnée pour une période probatoire de vingt ans, pendant laquelle elle servira d’avant-poste. Alors des milliers d’espèces différentes débarquent. Ingrid Belloc, médecin légiste, est chargée d’aider l’inspecteur en chef Mendoza à résoudre les crimes liés aux visiteurs d’outre-Terre. Chaque corps à autopsier se révèle un nouveau monde à explorer, mais aussi une énigme redoutable. Le duo...

Goût de cendre


Une fois par an je me fends d'un livre de littérature blanche, ça me permet de discuter dans les dîners sans passer pour le fou de service. Comme je suis néanmoins le fou de service je cherche le roman le plus glauque qu'on puisse trouver afin d'avoir au moins un fantastique de situation. Cette année "La maison ne fait plus crédit" est le mieux que j'ai trouvé.
Jean-Yves Cendrey livre ici une autobiographie au napalm. Il raconte son enfance et son adolescence en creux. En effet il n'est pas le narrateur, c'est l'amant de sa mère qui en tient le rôle. Cette astuce narrative permet de raconter les pires horreurs sans donner l'air d'être impliqué. Si on ne sait pas que le texte est autobiographique, on pense que c'est un pur produit d'imagination. Mais ça ne l'est pas.
Ce qu'il raconte est une double veulerie. Le narrateur (l'amant), dont nous connaissons les pensées les plus intimes, est un être d'une bassesse inimaginable, un petit chef macho et raciste. La famille dans laquelle il s'introduit, en même temps que dans la mère, est dramatiquement populo-petite-bourgeoise. Le décor de vie est laid, les gens qui l'habitent ne sont pas beaux, les goûts et les loisirs sont à l'avenant. Egoïste et radine la mère ne cesse de rêver d'une improbable fuite avec son amant, qui ne se produira jamais. Les rêves sont petits et même pas réalisés. La mort des autres est traitée avec la pointe de regret qu'on ressent quand elle n'arrive pas assez vite. Des rancoeurs financières recuites se perpétuent sur 30 ans. Les deux fils de la famille deviendront l'un méchant, l'autre brisé.
Les dialogues, souvent vides de sens, bruits blancs qui permettent d'éviter l'insupportable silence, évoquent Tronchet, l'humour en moins.
La longue vie d'attente que vivent les deux protagonistes principaux fait penser au film "Les vestiges du jour", la noblesse d'âme en moins.
Le style est célinien (d'autres que moi l'ont déjà dit donc je ne m'étends pas).
"La maison ne fait plus crédit" est une "Chute de la maison Usher" qui n'en finirait jamais de choir pour finalement s'écraser au sol comme une merde.
La maison ne fait plus crédit, Jean-Yves Cendrey

Commentaires

Anonyme a dit…
Eh ben, c'est gai. J'aime beaucoup la chute du billet, genre Poe revu par Emmanuel Bove.
Gromovar a dit…
Pourquoi vous ne postez plus ?
Anonyme a dit…
On est trop occupés à travailler. Pas une minute à nous!
Gromovar a dit…
Pour gagner plus ?