La Cité des marches - Robert Jackson Bennett

Bulikov, la capitale du Continent. Autrefois une ville grande et puissante, le centre du monde. Aujourd’hui une ville conquise, en partie détruite. Rome après Alaric. Kind of. Dans le monde de La Cité des marches , dernier roman traduit en français de Robert Jackson Bennett et premier volume de le trilogie des Cités divines , il y a le Continent et le reste – ce centre-périphérie théorisé au XIV siècle par le grand historien arabe Ibn Khaldoun . Et, comme dans l’analyse de ce dernier, la périphérie a fini par conquérir le centre, en l’occurrence le Continent ; rien d’étonnant, ce n’est qu’à la périphérie que résident la force et la détermination nécessaires à la guerre. Concrètement, c’est une révolte conduite avec succès il y a plusieurs décennies par le Kaj qui a abattu l’empire continental et ses dieux. La chute des uns entrainant celle de l'autre. Car tu dois le savoir, lecteur, le pouvoir sans égal du Continent était le fruit des « miracles » de ses six dieux, incarnés dans le

Lumpenprolétariat


Thierry Jonquet est un auteur de roman noir qui a une longue trajectoire politique à l'extrême gauche. Dans "Ils sont votre épouvante et vous êtes leur crainte", phrase tirée de Victor Hugo, il tente de réveiller une certaine gauche au lendemain des émeutes de banlieue et de l'affaire Ilan Halimi. Une gauche confite dans l'huile des bons sentiments et de l'angélisme. Une gauche qui s'étrangle quand Jospin dit à Villepinte que la sécurité est un droit fondamental de l'individu et que c'est à l'Etat de l'assurer aux plus faibles, que la sécurité est ce que la société doit à l'individu dans le cadre du contrat social. Une gauche qui, à force de victimisation, justifie toutes les dérives, même les plus barbares. Une gauche qui a oublié que la République s'est construite contre les folklores et les particularismes, et non pas avec eux. Un gauche qui a découvert, horrifiée, que certains enfants d'immigrés ex-colonisés (meilleurs substituts de l'opprimé absolu depuis qu'il est difficile de trouver des prolétaires) étaient de vrais antisémites.
Venons en maintenant au fait ! Dans cet ouvrage Jonquet décrit la dérive hors de l'orbite républicaine de quartiers entiers du 9-3. A travers le trajet de quelques jeunes et de quelques boss de cité, il dépeint la réalité tragique de certaines zones que l'Etat ne contrôle plus qu'à grand peine. Or la nature politique a horreur du vide et quand l'Etat n'exerce plus son autorité il est rapidement remplacé par le plus violent des autochtones ou le plus illuminé des religieux.
Alors certes les personnages du roman sont des archétypes, certes on sent un peu d'aigreur personnelle (mais qui mieux qu'un compagnon de route peut connaître la route afin de pouvoir en parler ?), certes on peut se demander si ce roman, très ancré dans des évènements réels, résistera aux outrages du temps, certes on peut reprocher une noirceur extrême et l'absence de toute voie de salut, mais il est salutaire de rappeler dans un livre que la République ne doit jamais rien céder à des particularismes crpyto-fascistes et que ça passe par l'éducation, une éducation où les enfants devraient trouver autre chose que ce qu'ils y apportent.
Ils sont votre épouvante et vous êtes leur crainte, Thierry Jonquet

Commentaires

Anonyme a dit…
Ca donne envie ! Il est sur ma table de nuit, alors il n'y a plus qu'à...
Anonyme a dit…
J’avais déjà entendu parler de cet auteur enfin d’un de ses bouquins « Mygale » il a l’air pas mal non plus .
Gromovar a dit…
Je ne l'ai pas lu mais il parait que c'est trèèèèèèèèès bien en effet.