Tolkien une biographie - Humphrey Carpenter

Sortie récente de la troisième édition de la biographie de Tolkien par Humphrey Carpenter, dont la v1 date de 1977. Juste quelques mots sur un texte qui a déjà été maintes fois commenté dans la presse ou sur des blogs. Enrichi de photos, l’ouvrage raconte Tolkien de sa naissance à sa mort. Il raconte l’homme derrière l’auteur. Et, écrit par un biographe qui a rencontré son sujet et eu accès à pléthore de documents originaux, il est passionnant. La vie de Tolkien est d’abord celle d’un homme de la toute petite bourgeoisie du début du XXe siècle. Né en Afrique du Sud où son père dirige une agence bancaire, Tolkien rentre en Angleterre avec sa mère et son jeune frère car le climat ne convient guère à la jeune femme ni, dit-on, à ses enfants. Son père, qui doit les rejoindre, meurt de maladie avant de pouvoir le faire. Tolkien sera donc élevé par sa mère – avec dans un premier temps un soutien familial –  jusqu’à la mort de celle-ci, des complications de son diabète. Doublement orphelin à

Heureux qui découvre Bordage




J'ai lu presque tout ce qu'a écrit Pierre Bordage et il a fini par me fatiguer. Il m'a fatigué parce qu'il a quelques thèmes et obsessions récurrentes qui reviennent dans tous ses livres et, qu'à la longue, ça saoule.
Ceci dit cher lecteur, tu n'es pas moi. Tu n'as encore rien lu. Tu as donc le choix que je n'ai plus. Lire un peu de Bordage, pour profiter de l'excellence de son imagination, et arréter avant l'overdose.
Pierre Bordage est un conteur exceptionnel. Lui aussi a gagné plein de prix de littérature francophone (donc pas le Hugo). Il revendique, à juste titre, le nom de conteur pour son activité. Il crée des mondes absolument dépaysants, il décrit en détail des sociétés complexes, il y place des aventures épiques, il n'esquive jamais la mort et le sexe sans quoi l'épique le serait moins, il tord la langue française et la façonne pour son usage personnel ce qui ajoute l'étrangeté de la langue à l'étrangeté de ce qu'elle décrit. L'effet est saisissant et convaincant. Les romans de Bordage sont des fenètres grandes ouvertes sur un ailleurs cruel et fascinant, comme dans les contes.
J'utilise ici la couverture d'"Abzalon" (qu'il faut lire avec sa suite, "Orchéron") qui est à mon avis la meilleure épopée qu'il ait écrite. Si vous ne devez en lire qu'une... "Les guerriers du silence" et ses deux suites sont aussi de grande qualité. Et, pour un plaisir plus linguistique, "Les fables de l'Humpur", le plus proche d'un conte, le plus créatif dans le domaine de la langue.
Vous avez encore l'occasion de vous faire plaisir, ne la ratez pas, on n'en a pas tant que ça.
Abzalon, Pierre Bordage

Commentaires

Laurent F a dit…
Je me suis laissé prendre... Tu as raison Gromovar, Bordage a un sacré talent de narrateur ! Au départ, rien de révolutionnaire : quelques bons sentiments (même les assassins peuvent devenir gentils, il ne faut pas abîmer la planète, les intégristes sont dangereux, il faut se méfier de l'usage de la science). Même les intrigues et les personnages sentent le réchauffé. Mais pourtant, quel plaisir et quelle impatience de lire la suite...
Gromovar a dit…
Tant mieux si c'est agréable.