James Tiptree Jr. : Sexe et mort, les nouvelles

Sexe et mort dans les nouvelles de James Tiptree Jr. « La mort était le moteur de leur vie, la mort alimentait leur sexualité. La mort les poussait à se battre l'un contre l'autre et à se retrouver dans les bras l'un de l'autre. » « Sur la relation existant entre les écrivains et leurs histoires, je crois que l’histoire est la partie la plus authentique de l’écrivain » . Cette phrase de James Tiptree Jr. écrite en 1971, résonne fort quand on connaît l’histoire de l’écrivain nommé James Tiptree Jr., autrement dit quand on sait – comme c’est le cas depuis 1977 – « qu’il » est en fait Alice Sheldon, une femme née en 1915 et pas du tout le jeunot de sexe masculin qu’on  imaginait quand il publiait en 1968 sa première nouvelle, Birth of a Salesman . Sur la biographie de JTJ/AS beaucoup a déjà été dit et fort bien, notamment dans ce dossier ; mais au vu de la citation ci-dessus il paraît utile d’aller chercher l’écrivain dans son œuvre. Qui êtes-vous James ...

Deux Hugo pour le prix d'un (ou presque)




Vernor Vinge est un scientifique et un écrivain, surtout écrivain maintenant. Bien que l'éditeur se soit un peu raté sur la couverture, ces deux romans ont tous les deux obtenu le prix Hugo.
Ce qui rend le travail de cet auteur si intéressant c'est la créativité débordante dont il fait preuve, et la manière aboutie de mettre en scène les situations nouvelles qu'il imagine.
"Un feu sur l'abîme" est l'un des premiers romans qui décrit l'apparition d'une Singularité (une Intelligence artificielle sentiente qui décide de vivre sa vie et de se passer de ses concepteurs). Aujourd'hui les Singularités sont nombreuses en SF, à l'époque c'était l'une des premières (la première ?). Nous lisons aussi le roman qui a décrit de manière crédible un organisme collectif, une intelligence décentralisée dans cinq corps physiques distincts ; je ne peux en dire plus, j'ai déjà trop défloré la chose. Nous découvrons enfin un Univers où les lois physiques ne sont pas aussi stables que dans le nôtre, ce dont les races spatiopérégrines s'accomodent (de toute façon ont-elles le choix ?). Un monument d'inventivité.
"Au tréfonds du ciel" a une tonalité très différente mais, de nouveau regorge d'inventions fascinantes. Vernor Vinge joue avec le temps long (trèèèèès long) et l'utilise dans son intrigue, décrit une race d'arachnides civilisés, invente la notion d'archéologie logicielle (qui paraitra absolument évidente à toute personne qui a un peu pratiqué l'informatique), nous convie à assister à un conflit spatial de grande ampleur, et met en scène une race de commerçants spatiaux au long cours qui doivent s'adapter à tout ce qu'implique le commerce entre civilisations différentes sur des espace de temps de milliers (voire de dizaine de milliers) d'années. Tout ça c'est du bon, du très bon, ce que la SF peut offrir de mieux.
Un feu sur l'abîme, Vernor Vinge
Au tréfonds du ciel, Vernor Vinge

Commentaires

Tigger Lilly a dit…
Deux superbes livres, parmi mes premières lectures SF. Je les ai adoré.