Les Résidents - Lemire - Sorrentino - Le Mythe de l'Ossuaire t3

Avec Les Résidents , tome 3 du Mythe de l'Ossuaire , le cycle BD de Lemire et Sorrentino situé dans un univers mythologique partagé imaginé par les auteurs, on entre vraiment dans le lourd. Lourd d'abord car ce gros volume de 312 pages pèse son poids, lourd surtout car cet opus qui regroupe les dix numéros de l'arc Les Résidents est vraiment impressionnant. Quelques mots de l'histoire, sans trop spoiler. Sept personnes vivent (au milieu de beaucoup d'autres) dans un immeuble d'habitation urbain dégradé mais quelconque. Ces sept personnes – Isaac, Amanda, Justin, Félix, Tanya, Bob et Gary –l'ignorent mais elles sont liées. Liées entre elles, liées aussi à cet immeuble qui est certainement un lieu malfaisant (car sinon ce serait elles qui le sont, et comment le jeune Isaac ou l'aimante Amanda, sans même parler des autres, pourraient-ils être accusés de malveillance ?) . A la mort imprévue de l'un des sept, une clef est tournée et un grand bouleversem...

Deux Hugo pour le prix d'un (ou presque)




Vernor Vinge est un scientifique et un écrivain, surtout écrivain maintenant. Bien que l'éditeur se soit un peu raté sur la couverture, ces deux romans ont tous les deux obtenu le prix Hugo.
Ce qui rend le travail de cet auteur si intéressant c'est la créativité débordante dont il fait preuve, et la manière aboutie de mettre en scène les situations nouvelles qu'il imagine.
"Un feu sur l'abîme" est l'un des premiers romans qui décrit l'apparition d'une Singularité (une Intelligence artificielle sentiente qui décide de vivre sa vie et de se passer de ses concepteurs). Aujourd'hui les Singularités sont nombreuses en SF, à l'époque c'était l'une des premières (la première ?). Nous lisons aussi le roman qui a décrit de manière crédible un organisme collectif, une intelligence décentralisée dans cinq corps physiques distincts ; je ne peux en dire plus, j'ai déjà trop défloré la chose. Nous découvrons enfin un Univers où les lois physiques ne sont pas aussi stables que dans le nôtre, ce dont les races spatiopérégrines s'accomodent (de toute façon ont-elles le choix ?). Un monument d'inventivité.
"Au tréfonds du ciel" a une tonalité très différente mais, de nouveau regorge d'inventions fascinantes. Vernor Vinge joue avec le temps long (trèèèèès long) et l'utilise dans son intrigue, décrit une race d'arachnides civilisés, invente la notion d'archéologie logicielle (qui paraitra absolument évidente à toute personne qui a un peu pratiqué l'informatique), nous convie à assister à un conflit spatial de grande ampleur, et met en scène une race de commerçants spatiaux au long cours qui doivent s'adapter à tout ce qu'implique le commerce entre civilisations différentes sur des espace de temps de milliers (voire de dizaine de milliers) d'années. Tout ça c'est du bon, du très bon, ce que la SF peut offrir de mieux.
Un feu sur l'abîme, Vernor Vinge
Au tréfonds du ciel, Vernor Vinge

Commentaires

Tigger Lilly a dit…
Deux superbes livres, parmi mes premières lectures SF. Je les ai adoré.