Lovecraft et Sonia Greene - Horreur à Martin's Beach

Tu le sais ou pas, lecteur, mais Lovecraft, le reclus de Providence, fut marié et vécut un peu moins de deux ans avec Sonia Greene , écrivaine, éditrice, modiste et femme indépendante (ce qui à l'époque n'était pas la norme) . En 1922, Greene écrivit une nouvelle d'horreur que Lovecraft révisa pour publication dans Weird Tales en novembre 1923  (comme il le fit pour tant d'autres would-be auteurs) . Ce texte s'intitulait The Invisible Monster . A l'occasion de l'actuelle campagne de traduction de la correspondance entre RE Howard et Lovecraft, David Camus et Mnémos offrent en téléchargement une VF inédite de cette même nouvelle, titrée Horreur à Martin's Beach . On y retrouve en très peu de pages le sens de la description et le sentiment d'effroi cosmique qui caractérisent les oeuvres d'HPL, que ceux-ci aient été ici des ajouts de Lovecraft ou au contraire ce qui l'attira dans le texte de celle qu'il allait épouser. Surtout, confronté à ...

Mon Silverberg préféré




J'adore Robert Silverberg. Ce très prolixe auteur de fantastique met dans ses écrits une nonchalance de branleur californien que je trouve tout à fait exquise (nul autre que Silverberg n'aurait eu l'idée de décrire, dans une nouvelle intitulée "Le dibbouk de Mazel Tov IV", une population d'extraterrestres, d'aspect bovin et dotés d'une fourrure verte, qui se convertit au judaïsme et crée une école rabbinique).
Ce "Livre des Crânes" est un grand roman. Nous suivons le voyage initiatique de quatre étudiants américains vers un monastère, caché dans le désert, dont ils ont découvert l'existence dans un livre ancien. Au bout de ce voyage, l'immortalité, mais pour deux d'entre eux seulement ; le troisième devra se sacrifier, et le quatrième être tué par les deux survivants. Chaque chapitre présente le point de vue d'un personnage et son cheminement intérieur au fur ;-) de l'avancée vers le dénouement. De secrets inavouables en découverte de soi, chaque personnage progresse, comme dans une psychanalyse, vers la révélation de son destin inévitable, de son rôle au sein du quartet. Comme diraient mes amis sociologues, les personnages sont agis par leur histoire personnelle plus qu'ils n'agissent. Le voyage ne fait que les mettre sur la voie qui était tracée pour eux. On peut penser à "Aux coeurs des ténèbres" de Conrad.
Le livre des cranes, Robert Silverberg

Commentaires

Laurent F a dit…
Quatre amis dont un homosexuel, un juif, un aristocrate et un garçon de ferme aspirent à l'éternité. Mais deux d'entre eux doivent être sacrifiés pour que les deux autres puissent l'atteindre. Lesquels seront les plus pervers, les plus machiavéliques ?...
Au-delà de cette intrigue, la première moitié du livre est construite comme un road movie un peu poussif. La seconde est plus stimulante.
Certes, de nombreuses questions restent sans réponse et le livre s'achève sur de nombreuses interrogations... A t'on intérêt à croire ? Est-il rationnel d'accepter les sacrifices terrestres dans l'espoir improbable de sauver son âme ?
Bref, un roman plus spirituel que futuriste...
Gromovar a dit…
Un road movie intérieur :-)