Horizons obliques - Richard Blake

Sortie demain de Horizons obliques , un one-shot SF de Richard Blake. Il y a des années que Jacob et Elena Armlen se sont perdus dans une dimension parallèle qu'ils tentaient de cartographier. Depuis aussi longtemps Adley, leur fille, veut les retrouver. Après un long entrainement elle part donc en quête de parents depuis trop longtemps absents, à travers des mondes incroyables, avec l'aide de ses grands-parents, d'un impressionnant appareillage technologique de voyage transdimensionnel, de ses dons de prescience, et d'un robot humanoïde nommé Staden. Si le scénario, plutôt contemplatif, pourra désarçonner certains lecteurs, on ne peut qu'être impressionné par la beauté envoutante des planches réalisées intégralement par un auteur qui est peintre avant d'être bédéaste (et dont c'est le premier album) . Dès la première page représentant un rêve d'Adley portant un ours polaire sur son dos on est saisi par le style et la qualité graphique de l'album. L&

Heureux qui découvre Bordage




J'ai lu presque tout ce qu'a écrit Pierre Bordage et il a fini par me fatiguer. Il m'a fatigué parce qu'il a quelques thèmes et obsessions récurrentes qui reviennent dans tous ses livres et, qu'à la longue, ça saoule.
Ceci dit cher lecteur, tu n'es pas moi. Tu n'as encore rien lu. Tu as donc le choix que je n'ai plus. Lire un peu de Bordage, pour profiter de l'excellence de son imagination, et arréter avant l'overdose.
Pierre Bordage est un conteur exceptionnel. Lui aussi a gagné plein de prix de littérature francophone (donc pas le Hugo). Il revendique, à juste titre, le nom de conteur pour son activité. Il crée des mondes absolument dépaysants, il décrit en détail des sociétés complexes, il y place des aventures épiques, il n'esquive jamais la mort et le sexe sans quoi l'épique le serait moins, il tord la langue française et la façonne pour son usage personnel ce qui ajoute l'étrangeté de la langue à l'étrangeté de ce qu'elle décrit. L'effet est saisissant et convaincant. Les romans de Bordage sont des fenètres grandes ouvertes sur un ailleurs cruel et fascinant, comme dans les contes.
J'utilise ici la couverture d'"Abzalon" (qu'il faut lire avec sa suite, "Orchéron") qui est à mon avis la meilleure épopée qu'il ait écrite. Si vous ne devez en lire qu'une... "Les guerriers du silence" et ses deux suites sont aussi de grande qualité. Et, pour un plaisir plus linguistique, "Les fables de l'Humpur", le plus proche d'un conte, le plus créatif dans le domaine de la langue.
Vous avez encore l'occasion de vous faire plaisir, ne la ratez pas, on n'en a pas tant que ça.
Abzalon, Pierre Bordage

Commentaires

Laurent F a dit…
Je me suis laissé prendre... Tu as raison Gromovar, Bordage a un sacré talent de narrateur ! Au départ, rien de révolutionnaire : quelques bons sentiments (même les assassins peuvent devenir gentils, il ne faut pas abîmer la planète, les intégristes sont dangereux, il faut se méfier de l'usage de la science). Même les intrigues et les personnages sentent le réchauffé. Mais pourtant, quel plaisir et quelle impatience de lire la suite...
Gromovar a dit…
Tant mieux si c'est agréable.