La Cité des marches - Robert Jackson Bennett

Bulikov, la capitale du Continent. Autrefois une ville grande et puissante, le centre du monde. Aujourd’hui une ville conquise, en partie détruite. Rome après Alaric. Kind of. Dans le monde de La Cité des marches , dernier roman traduit en français de Robert Jackson Bennett et premier volume de le trilogie des Cités divines , il y a le Continent et le reste – ce centre-périphérie théorisé au XIV siècle par le grand historien arabe Ibn Khaldoun . Et, comme dans l’analyse de ce dernier, la périphérie a fini par conquérir le centre, en l’occurrence le Continent ; rien d’étonnant, ce n’est qu’à la périphérie que résident la force et la détermination nécessaires à la guerre. Concrètement, c’est une révolte conduite avec succès il y a plusieurs décennies par le Kaj qui a abattu l’empire continental et ses dieux. La chute des uns entrainant celle de l'autre. Car tu dois le savoir, lecteur, le pouvoir sans égal du Continent était le fruit des « miracles » de ses six dieux, incarnés dans le

La chronique invitée de Lorhkan


"Quoi de neuf sur ma pile" fête ses 10 ans ! Un âge respectable pour un blogueur qui ne l'est pas moins ! Articles passionnants, référencés, toujours argumentés, bref vous connaissez le topo : "Quoi de neuf sur ma pile", c'est d'la balle ! Bon anniversaire !

À cette occasion, le tenancier du blog, le fameux Gromovar (qui contrairement aux apparences ne mord pas, enfin pas trop), m'a proposé d'écrire un article publié sur son blog. Que voilà une belle occasion de répandre la bonne parole trekkienne ! Du coup, j'en profite pour livrer ici une critique du dernier film de la franchise paru sur grand écran, "Star Trek Beyond" ("Star Trek : Sans Limites" chez nous, paru en août 2016). Treizième film de la saga et troisième film de la série du reboot lancé en 2009 par J.J. Abrams"Star Trek Beyond" avait fort à faire. Tout d'abord capitaliser sur ce qui avait fait le succès de ses deux prédécesseurs (malgré un deuxième épisode pour moi en demi-teinte), tout en essayant de satisfaire les fans de la première heure en revenant à un ADN Star Trek jusqu'ici un peu laissé de côté (la SF à Hollywood , à plus forte raison le space-opera, semblant ne pas pouvoir se passer d'un déluge d'action, sauf rare exception).

Et chose étonnante, alors que les premières images dévoilées étaient pour le moins inquiétantes (surtout après un premier trailer faisant tristement penser à un "Fast & Furious" dans l'espace, ce qui n'a rien de tout à fait étonnant, le réalisateur, Justin Lin, ayant réalisé les épisodes 3, 4, 5 et 6 de la franchise mêlant courses-poursuites et belles pépés), il s'en sort plutôt bien. Bon, soyons clair tout de suite : oui il y a de l'action. Beaucoup. Le curseur ne semble pas devoir se rééquilibrer de sitôt vers quelque chose d'un peu plus posé. Ceci dit, il faut bien avouer que ce déluge mouvementé n'a pas que des mauvais côtés, témoin cette première demi-heure que j'ai trouvé absolument ébouriffante (il est sans doute là l'apport principal de Justin Lin, habitué des scènes d'actions). Sans doute faut-il être un peu trekkie pour y être sensible, mais tout de même ça envoie du lourd ! Entre la station spatiale Yorktown proprement renversante (au sens strict du terme) et le sort réservé à l'Enterprise, mon petit coeur de trekkie s'en est retrouvé tout chamboulé. Bon, ok, ça aurait bien fait marrer Gromovar mais quand même.

Et puis d'ailleurs, cette première demi-heure ne propose pas que de l'action. Les états d'âme du capitaine Kirk, qui candidate à un poste de vice-amiral, font un joli clin d'oeil au tout premier film de la franchise. Le Spock de cette réalité alternative apprend le décès de son alter-ego bien connu (l'occasion d'un hommage tout en sobriété à Léonard Nimoy). De petites choses, qui contribuent à faire de ce reboot une série qui fait sens. Et qui n'oublie pas non plus de reprendre les "tics" de la saga, comme l'opposition piquante mais respectueuse et amicale entre Spock et McCoy par exemple.


Et d'ailleurs, si on y réfléchit deux minutes, le scénario de ce "Star Trek Beyond" n'est certes pas bien épais mais il reprend ni plus ni moins qu'un scénario qui aurait tout à fait sa place dans la série : un appel de détresse, Starfleet réagit, l'Enterprise enquête (sur un de ces fameux "strange new worlds" chers à la série), tombe dans un piège et essaie de s'en sortir. Rien d'original certes, mais on est pile dans l'utopie Star Trek. Alors bien sûr, un scénario de série ne fait pas un scénario de film, et il faut un peu broder pour durer deux heures. D'où certaines circonvolutions un peu longuettes qui permettent de montrer que le film a du budget et que les scènes d'action, on sait faire ! Et là on retombe dans ce qui représente déjà beaucoup moins le "ton" Star Trek. Aaaah oui, il est loin le premier film, celui dans lequel on s'extasiait devant l'Enterprise pendant dix minutes (ça aussi ça ferait bien marrer Gromovar !) et où on ne tirait que trois fois maximum pendant deux heures et demi... Mais le space-opera ne se fait plus de cette façon là, il faut s'y faire... En tout cas, quand bien même le film ne manque pas de défauts, il permet malgré tout aux amateurs de se mettre quelques petites choses sous la dent en ce qui concerne la "mythologie" de la saga, avec l'USS Franklin et son capitaine notamment (et une petite référence à la série "Enterprise" en prime, série qui n'est pas "effacée" par ce reboot, contrairement aux autres puisqu'elle se passe avant le film). C'est déjà ça. Et effleure même un semblant de réflexion avec les motivations du grand méchant, pas inintéressantes mais trop vite survolées.

Et donc je disais plus haut que cette série de films fait sens, mais il est tout de même regrettable qu'en dehors de l'équipage de l'Enterprise (auquel on devra peut-être y ajouter le nouveau et très réussi personnage féminin de Jaylah, qui forme ici un duo réjouissant avec Scotty) on ne sente pas vraiment la consistance de l'univers, en dehors des quelques ajouts minimes cités. Bien sûr il est plus facile de densifier un monde dans une série TV qu'avec quelques films espacés de quelques années. Mais j'aimerais bien qu'on retrouve à l'avenir ce qui fait véritablement l'ADN de Star Trek : de l'exploration, des races emblématiques (les Klingons, les Romuliens, et bien sûr les Vulcains. D'ailleurs que sont devenus ces derniers depuis la destruction de leur planète dans le reboot de 2009 ?), etc... Star Trek est (un peu) redevenu Star trek avec ce "Beyond" (mais est-il Gromovar-approved pour autant ? Le débat n'est pas tranché ! :D ), il ne manque pas grand chose pour qu'il le redevienne entièrement. L'espoir fait vivre... Mais en attendant un hypothétique nouveau film, gageons que la future série "Discovery" saura reprendre entièrement cet ADN à son compte.

Et le plus important dans l'immédiat reste de souhaiter un bon anniversaire à "Quoi de neuf sur ma pile" et à Gromovar, keep up the good work ! ;)

Commentaires

Anonyme a dit…
Je l'ai vu sans en attendre grand chose et ai été agréablement surpris.
Efelle a dit…
C'est moi l'anonyme.