La Nuit ravagée - Jean-Baptiste Del Amo

Milieu des années 90, Saint-Auch (une petite ville résidentielle non loin de Toulouse) , entre les lotissements des Acacias et des Genêts. Alex, Max, Mehdi et Tom sont quatre copains d'enfance auxquels vient de s'adjoindre Léna, qui arrive de Montauban. Les cinq vivent la vie des lycéens de l'époque, et même si Léna, nouvelle venue, est à la fois plus proche de Mehdi que des trois autres et de surcroît une fille, la bande s'entend bien et partage à peu près tout. Ils traînent leurs espérances – qui à défaut d'être grandes ont au moins le mérite d'exister – entre les pavillons de leurs parents, le lycée Melville, et les serres désaffectées dont ils ont fait leur base. Une vie sans originalité ni aspérité, c'est ce qui caractérise le quotidien des cinq amis, de leurs familles et de leur voisinage. Mais à Saint-Auch, un lycéen est mort récemment dans des conditions qu'on dit étranges, et il y a, aux Genêts, cette maison abandonnée au bout de l’impasse des O...

The Nice House by the Sea - Tynion - Bueno - Bellaire


Sortie de The Nice House by the Sea, le premier volume du second cycle de la série Nice House. Le chef d’œuvre (encore un) de James Tynion IV assisté de Alvaro Martinez Bueno et Jordie Bellaire aux pinceaux, le tout traduit par Maxime Le Dain, se poursuit donc, comme annoncé.

Cette chronique sera courte car il ne faut spoiler ni ce nouvel album ni la duologie précédente. Que puis-je dire, lecteur, sans lever le voile plus que ne le fait le site de l'éditeur ?


Sache d'abord, lecteur, qu'il ne fait pas commencer ce nouveau cycle sans avoir lu le précédent. Il est clairement une suite et donc, sans avoir lu ou relu, tu ne comprendrais sûrement pas grand chose aux enjeux du récit – au mieux tu comprendrais peut-être certains points mais sans toucher du doigt les tensions internes qui existent entre les personnages impliqués.


Ceci posé, sache, lecteur, que de nouveaux personnages entrent en scène, dans un nouveau lieu, une luxueuse maison « à la grecque » au bord de la mer. Il y a d'abord un nouveau maître d’œuvre, Max, qui s'ajoute au Walter du cycle précédent, ainsi que de nouveaux invités, dont un principal, Oliver. A contrario du premier cycle, ce sont ici des sommités qui ont été rassemblées par Max dans l’enclave protégée que constitue la villa.

Et quand chacune des maisons réalisera par accident que l'autre existe, une compétition – pour le dire avec retenue – s'instaurera de manière inévitable entre les deux groupes. Une compétition qui ne peut que très mal tourner.

Voilà, c'est tout pour le récit.


Pour ce qui est du ressenti, sache, lecteur, que cet album est sans doute encore plus impressionnant que ceux qui l'ont précédé. L'histoire se poursuivant, elle devient de plus en plus complexe, sans solution de continuité ni bug de cohérence – et c'est loin d'être évident quand autant de pelures d'oignon sont mises en œuvre par un auteur qu'aucune démesure n'arrête.

A la lecture des trois fils entremêlés, passé biographique, présent des maisons, futur post-maison, on découvre peu à peu, comme dans la duologie précédente, un récit de temps long aux trames biographiques étroitement enchevêtrées. Et on est admiratif de la manière avec laquelle Tynion parvient à tisser et à rendre lisible un tel récit.

On est impressionné aussi par la quantité des formes narratives utilisées, comme par la quantité des formes graphiques qui servent à raconter l’histoire. Tout est réussi dans cet album, comme ça l'était déjà dans ses devanciers, mais avec ici la difficulté supplémentaire d'intégrer, dans un background déjà défini par les albums précédents, de nouvelles vies et de nouveaux enjeux qui s'ajoutent à l'existant sans jamais en remettre en cause l'équilibre. Chapeau bas.


The Nice House by the Sea, Tynion IV, Bueno, Bellaire

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