Sortie du Tome 8 de l'Intégrale Fables par Willingham et Buckingham, toujours en format poche chez Urban Nomad.
C'est une nouvelle ère qui commence pour les Fables (no spoil). Il est temps de remettre les choses bouleversées en place.
Il faut désigner un nouveau Roi du Nord (« L'Héritier du vent »), se réinstaller dans le monde des communs, prendre possession de Castle Dark. C'est à ces différentes tâches que s'attellent les Fables que le lecteur a appris à connaître et apprécier depuis déjà 3000 pages. Aucune ne sera simple mais toutes seront prises en charge, si pénible que cela puisse être (car Castle Dark n'est toujours pas un lieu sans risque, car tous ne sont pas enchantés de la succession sur le trône du Vent du Nord).
Jeux de pouvoir, intrigues, toujours les mêmes soucis, sous de nouvelles formes. Avec, de plus, l'apparition d'inquiétantes nouvelles prophéties qui concernent les enfants de Bigby et semblent commencer à se réaliser.
Parallèlement à ces mouvements structurels conséquences de la révolution géostratégique du tome précédent, nombre d'aventures plus conjoncturelles ont lieu :
- D'une part, il est temps pour Rose Rouge de choisir quelle forme d'espoir elle veut être. Elle le fait lors d'un épisode de Noël sympathique (« L'Espace d'une nuit »). Sympathique sans plus comme le sont toujours les dits épisodes.
- Nous en apprenons plus aussi sur la raison pour laquelle l'Empereur a mis aussi longtemps à s'en prendre aux Fables réfugiés dans les Communs. Une raison qui doit beaucoup à un magicien déchu (« En ce temps-là »).
- Nous participons également à un hommage des auteurs à Terry Pratchett à travers un personnage de tortue portant une civilisation sur son dos comme la grande A'Tuin dans le cycle de l'auteur britannique.
- Les enfants de Bigby, qui a refusé le trône, se trouvent plongés au cœur d'une aventure flippante et dévastatrice dans le royaume des jouets mis au rebut. Un bel arc (« Au Pays des jouets ») qui met en scène de nombreux actes d'horreur et d'héroïsme, avec notamment une forte intervention de Lord Mountbatten, le tigre mécanique de Mowgly.
- Court arc ensuite (« Le jeu de la destinée ») dans lequel nous voyons comment et par qui fut déterminé le destin de Bigby, du temps qu'il était l'impitoyable Grand Méchant Loup, et celui de ses enfants à venir.
- Enfin, éparpillés tout au long de l'album puis en majesté à la fin de celui-ci (« L'étoffe d'un héros »), se poursuivent les Douze Travaux d'Hercule de Bufkin entamés dans le volume précédent. C'est déjanté, ironique, vraiment drôle, dynamique et même émouvant grâce à une histoire d'amour contrariée qui s'étend sur des éons de temps.
Encore un beau volume, un bel album, une réécriture pour adultes des contes de fées dont on ne se lasse pas. C'est toujours aussi speed, toujours aussi bien vu, on admire encore une fois la façon dont Willingham parvient à faire tenir ensemble autant de personnages en des lieux si distincts confrontés à des épreuves si variées sans que jamais les uns prennent le pas sur les autres en terme d'intérêt. Bravo !
Fables 8, Willingham, Buckingham
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