Lune Noire - Yasser Abu-el-Hassab

Un seul mot : NON Et c'est dommage car lire de la SF d'ailleurs est souvent plaisant. Je ne peux en dire plus car ma chronique sera dans le Bifrost n° 119, et elle ne reviendra ici qu’un an après la sortie de la revue (c’est à dire, pfff…). Je peux au moins donner le résumé de la couv’ car celui-ci est disponible partout : Sergueï est russe, Nathan est canadien. Tous deux sont astronautes et foulent enfin le sol de la Lune. Loin derrière eux, sur Terre, l’Europe et l’Afrique peinent encore à se remettre d’une guerre dévastatrice. Ici, sur ce satellite gris et minéral, tout est hostile à la vie… Mais il y a dans leur mission l’espoir de fonder une colonie lunaire.  Un nouveau rêve pour l’humanité, peut-être… Ou un énième terrain de jeu pour ses plus sinistres habitudes. Dans ce roman puissant et de sa plume précise, Yasser Abu-el-Hassab nous projette dans une grande partie d’échecs scientifique et politique pour la maîtrise même de l’espace. Voila. Rien de plus. Sinon...

Daryl Gregory : I’m Not Disappointed Just Mad AKA The Heaviest Couch in the Known Universe

Conseil aux nouveaux auteurs :
Faites attention quand vous plaisantez en ligne. Imaginez, vous faites une blague sur l’écriture d’une histoire ridicule, quelque chose que vous n'écririez jamais ; ce n'est qu'une bonne blague jusqu’à ce qu’un éditeur en entende parler et vous demande d’écrire cette histoire.
Il y a quelques années, sur un site, je disais à quel point Iain Banks était mon écrivain préféré mais que si je devais écrire un space opera, ce serait sur deux fumeurs défoncés qui manquent la guerre interstellaire parce qu’ils essaient de déplacer un canapé d’un bout à l’autre de la ville. Jonathan Strahan est alors intervenu et a dit : Je publierais ça. Ha ha ! Très drôle. Il a alors ajouté : Non, vraiment.
Plus tard, on s’est croisés à une convention, et il m’a dit : Alors, cette histoire façon Iain Banks ? Et voilà, c'est fait ! Je sais, c’est une histoire absurde, mais en ces temps sombres...
Sachez juste qu’elle a été écrite avec beaucoup d’amour et d’admiration pour Iain Banks. Cet homme est peut-être décédé, mais ses livres vivent toujours, et ils ont eu un impact immense sur mon écriture et sur ma famille. Il suffit de demander à mon deuxième enfant, Ian.

Le texte ci-dessus est un thread de Daryl Gregory sur Bluesky.
L'histoire existe, elle s'appelle : I’m Not Disappointed Just Mad AKA The Heaviest Couch in the Known Universe. On peut la lire en ligne.

C'est une vraie histoire de space-op et d'invasion alien sur Terre, une vraie histoire de guerre interstellaire, une vraie histoire de déménagement de canapé dans un vieux combi pourri, une vraie histoire drôle avec des personnages qui évoquent irrésistiblement les winning-the-day-losers de Day of the Tentacle, une vraie déclaration d'amour à Iain Banks (exprimée explicitement à l'intérieur même de la nouvelle). C'est speed, drôle, excitant, intrigant. J'ai adoré.

Et puis il y a la patte Daryl Gregory. Cette espèce de douceur qui lui est propre, cette délicatesse et cette loyauté dans les sentiments, cette manière de mettre la famille au centre du récit et de faire des liens qu'elle crée la force principale des personnages. I’m Not Disappointed Just Mad est donc un pastiche amusant de Iain Banks mais surtout une vraie histoire de Daryl Gregory.

I’m Not Disappointed Just Mad AKA The Heaviest Couch in the Known Universe, Daryl Gregory

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