Cullen Bunn - Bones of our stars, Blood of our world

Scénariste de comics et romancier, ce n'est apparemment pas le même set de compétences. C'est la conclusion qu'on doit tirer de la lecture de Bones of our stars, Blood of our world , le premier roman du scénariste Cullen Bunn . Là où un comic peut se permettre d'être frénétique, ici trop de personnages se succèdent trop vite dans une histoire convenue qui ne parvient même pas à être gore alors que c'est cette direction qu'elle vise. Ajoutons-y, pour faire bonne mesure, une écriture sans éclat, une enfilade de narrations à la troisième personne qui empêche tout investissement émotionnel, et l'éternelle petite ville insulaire en décrépitude dans laquelle on s'emmerde grave. Nihil novi sub sole , ça a été déjà fait, et beaucoup mieux. Passe ton chemin, lecteur !

Quelque chose de froid - Pelaez et Labiano


1936. Ethan Hedgeway, juif américain en dépit de son nom anglicisé, était l’un des hommes du parrain de la pègre de Cleveland Frank Milano. Il y a quelques années il l’a trahi et a donc été obligé d’aller faire profil bas à Bangor, dans le Maine, loin de la grande ville de l’Ohio dont tout ce petit monde est originaire.
Mais voici qu’Hedgeway est de retour en ville à la grande surprise de la police locale. Car même si Milano, à cause de la trahison qu’on a dite, est réfugié au Mexique depuis des années, ses tueurs sont toujours en ville, renseignés par les policiers corrompus qu’il paie pour l’informer.
Sous la surveillance lâche d’un des rares policiers locaux clean, Hedgeway semble accomplir une mystérieuse mission connue de lui seul, entre un hôtel qui ressemble à une Cour des miracles, les rues sordides et mal éclairées de la ville, et un Kingsbury Run où échouent les laissés pour compte de la crise de 29 et où sévit un tueur en série qui démembre ses victimes.

Quelque chose de froid est un bien joli album qui raconte une intéressante histoire. Dans le style assumé des films noirs (auquel est consacré un cahier final qui rappelle ces articles qu’on trouvait dans les publications pour la jeunesse ;-), Pelaez et Labiano offrent au lecteur une histoire prenante et sordide à souhait dans laquelle on se plonge bien vite.
Vengeance, vengeance, vengeance à tant de niveaux, solitude, regrets, femme fatale, faune interlope, épaves humaines, et même la folie qui peut saisir celui qui laisse la bride sur le cou à sa part d’ombres, l’amateur de films noirs trouvera tout ce qu’il aime dans cet album. L’hommage est clairement réussi – il y a même un clin d’œil final (et enfin explicatif) à la martyre Elizabeth Short. Scénaristiquement, c’est bien construit. Graphiquement, aussi, avec ces ombres structurantes caractéristiques du genre qui évoquent autant la ville du Faucon Maltais ou de Gilda que la Hell’s Kitchen de Daredevil.

C’est donc un très agréable album que ce Quelque chose de froid, premier one-shot d’une trilogie qui prévoit de revenir dans cet univers ailleurs et avec d’autres protagonistes, comme c’est le cas dans les séries anthologies. Je compte bien l’y accompagner.

Quelque chose de froid, Pelaez, Labiano

Commentaires