La Maison des soleils - Alastair Reynolds

La Maison des soleils est un roman (de 2008) d’Alastair Reynolds qui arrive enfin en France grâce au Bélial et à l’infatigable traducteur Pierre-Paul Durastanti. La Maison des soleils se passe 6 millions d’années dans l’avenir (énorme à notre échelle, rien à celle de l’univers ; il est important d’avoir ces deux rapports en tête pour comprendre tant la dimension vertigineuse de l'aventure humaine que le caractère transitoire des civilisations présentées ici, aussi éphémères que les nôtres) . La Maison des soleils prenant place dans le même univers que la novella La Millième nuit , publiée en UHL et chroniquée ici, je te renvoie, lecteur, à la chronique précédente dont le début te précisera le contexte. Univers de la Communauté donc. La Lignée Gentiane doit de nouveau se rassembler pour les Retrouvailles au cours desquelles, lors des célébrations des Mille Nuits, vont être partagés les fils mémoriels de chacun des clones (nommés frag, pour fragment de l’initiatrice de la Lignée,

Fables 5 - Willingham, Buckingham


Juste quelques mots pour signaler la sortie du tome 5 de l’Intégrale Fables en petit format chez Urban Nomad.


Après les préparatifs et les menaces du tome précédent, les Fables de Fableville décident de lancer la guerre sur le territoire de l’Adversaire afin de mettre un terme à un règne de terreur qui n’a que trop duré. C’est alors au bas mot 200 pages de conflit scénarisées par Bill Willingham et dessinées par Mark Buckingham qui sont offertes au lecteur.


On y voit tous les Fables sans exception (humains et non-humains) participer à l’effort de guerre, entre bombardements des portails transdimensionnels, combats au sol, protection d’un haricot magique changé en issue de secours et Fort Alamo à la fois. Alors que les combats font rage partout et que tous les acteurs importants des Fables sont à la manœuvre sur le terrain, Blue, assisté de sa cape magique de téléportation, sert de messager plénipotentiaire en faisant des centaines d’allers-retours entre les lieux et les protagonistes du conflit, chargeant, transportant, informant – un atout capital. Et donc peu à peu, pour la première fois depuis des siècles, l’espoir change de camp pour des Fables qui ont ajouté à leur magie la technologie découverte dans le monde des Communs et dont les Royaumes sont dépourvus.


Je ne veux spas spoiler plus mais disons que les stratégies mises en œuvre sont innovantes, que la victoire est amère à plus d’un titre, qu’à l’instar de GRRM Willingham n’hésite pas à sacrifier des personnages, que les vieux tyrans ne s’amendent pas plus facilement que les haines revanchardes ne s’éteignent, et qu’on y voit hélas que les effondrements politiques ont toujours des répliques nombreuses et parfois gravissimes.


Si on oublie les deux premières histoires du recueil qui n’ont guère d’intérêt narratif (même si une info importante est transmise de personnages à personnages dans la deuxième), le reste est passionnant, de la guerre totale à ses inattendues conséquences néfastes, de la Mission Impossible de Cendrillon aux problématiques exigences d’un transfuge, de la joie de la victoire à la tristesse du deuil.

On appréciera des images de guerre qui rappellent beaucoup Jack Kirby.

On verra l’inconstante Rose Rouge mise rudement face à ses problèmes et à sa responsabilité, et aussi – incroyable – Frau Totenkinder mise pour la première fois en difficulté.

On croisera – Willingham fait dans tout le recueil quantité de petites références amusantes – un tigre mécanique résister seul aux forces de l’Empire dans l’Inde magique de Mowgli ; un tigre appelé Lord Mountbatten citant le discours de Churchill pour exalter sa maigre troupe.

En guest, comme il y en a dans les séries télé, on rencontrera les invités Fafhrd et le Souricier Gris dont les malheurs navreront le plus endurci des lecteurs.


C’est lumineux, c’est vif, c’est toujours autant à lire pour ceux qui n’ont pas encore eu cette chance.

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