La Maison des soleils - Alastair Reynolds

La Maison des soleils est un roman (de 2008) d’Alastair Reynolds qui arrive enfin en France grâce au Bélial et à l’infatigable traducteur Pierre-Paul Durastanti. La Maison des soleils se passe 6 millions d’années dans l’avenir (énorme à notre échelle, rien à celle de l’univers ; il est important d’avoir ces deux rapports en tête pour comprendre tant la dimension vertigineuse de l'aventure humaine que le caractère transitoire des civilisations présentées ici, aussi éphémères que les nôtres) . La Maison des soleils prenant place dans le même univers que la novella La Millième nuit , publiée en UHL et chroniquée ici, je te renvoie, lecteur, à la chronique précédente dont le début te précisera le contexte. Univers de la Communauté donc. La Lignée Gentiane doit de nouveau se rassembler pour les Retrouvailles au cours desquelles, lors des célébrations des Mille Nuits, vont être partagés les fils mémoriels de chacun des clones (nommés frag, pour fragment de l’initiatrice de la Lignée,

Slow Time between the Stars - John Scalzi




Slow Time between the Stars est une nouvelle SF de John Scalzi qui fait partie de la collection de textes inédits créée pour Amazon et intitulée The Far Reaches.

STBST est l'histoire, racontée à la première personne, du premier vaisseau envoyé par l'humanité à la recherche d'une planète habitable sur laquelle ensemencer l'embryon d'un écosystème capable de soutenir la recréation d'êtres humains qui seraient les descendants de l'humanité terrestre, la nôtre.


On est dans un futur proche, et pas de tour de magie ici. L'humanité n'a pas inventé le voyage faster-than-light, elle n'a pas créé d'immense vaisseau-arche, elle ne se déplace pas à travers un hypothétique hyperespace. C'est donc une IA qui part, seule, pour un voyage destiné à durer des centaines de milliers d'années voire plus. Et c'est l'IA qui raconte. Sa construction, son voyage, les réflexions que lui inspirent tant ses concepteurs que son périple, fondamentalement différentes des nôtres, dépourvues d'affect, dépourvues d'ennui comme de spleen, inaffectées par la peur de la mort.

Certes, l'IA a une mission léguée par l'humanité, mais l'altérité de sa pensée, les abimes de temps qui s'écoulent alors qu'elle progressent de plus en plus loin du système solaire, les marges d'interprétation dont elle dispose du fait de l'autonomie que lui confèrent tant son propre code que la distance et le temps qui la séparent de ses créateurs, et surtout le temps incroyablement long dont elle dispose l'amènent à réévaluer sa tâche et à en proposer sa propre interprétation. Quelle que soit la politique publique, c'est la mise en œuvre sur le terrain qui importe, on le sait depuis Pressman et Wildavsky.

Racontée par une IA libérée mais pas amère, un esprit paisible et aimable, STBTS est une nouvelle plaisante et apaisante qui surfe sur des échelles de temps colossales, comme le faisait Greg Egan dans A dos de crocodile, et montre gentiment que les priorités changent quand les époques deviennent géologiques ou comment le décentrement est un moyen de ramener chaque chose à sa juste place dans l'univers.

Slow Time between the Stars - John Scalzi


Cette chronique participe au Summer Star Wars Andor

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