Rich Larson - The Sky Didn’t Load Today and Other Glitches

Quelques mots sur The Sky Didn’t Load Today and Other Glitches , le tout récent recueil de micro-nouvelles de Rich ‘ Fabrique des lendemains ’ Larson . 30 textes, chacun lisible en une à six minutes, grand maximum  (une ou deux déjà traduites en français dans le recueil susnommé) . Du court, du court, du court, du bon, du bon, du bon. De la SF, du post-apo (voire très post-apo) , du cyber, du body-horror/weird, du genemod. Je ne peux pas raconter, même un peu car, les nouvelles étant courtes et parfois à chute, ça spoilerait trop. Qu’on sache juste que c’est globalement très bon, que lorsque ça l’est moins c’est court, et que, même si le background n’est pas toujours cyber, ça forme, par la noirceur et l’inventivité technologique de l’ensemble, ce qui se rapproche le plus aujourd’hui d’un très bon recueil cyberpunk/SF. Pour donner un peu envie (si ce qui précède ne te suffit pas, ingrat de lecteur) , je liste ci-dessous, en vrac, quelques-uns des tropes que tu croiseras dans les pages

Slow Time between the Stars - John Scalzi




Slow Time between the Stars est une nouvelle SF de John Scalzi qui fait partie de la collection de textes inédits créée pour Amazon et intitulée The Far Reaches.

STBST est l'histoire, racontée à la première personne, du premier vaisseau envoyé par l'humanité à la recherche d'une planète habitable sur laquelle ensemencer l'embryon d'un écosystème capable de soutenir la recréation d'êtres humains qui seraient les descendants de l'humanité terrestre, la nôtre.


On est dans un futur proche, et pas de tour de magie ici. L'humanité n'a pas inventé le voyage faster-than-light, elle n'a pas créé d'immense vaisseau-arche, elle ne se déplace pas à travers un hypothétique hyperespace. C'est donc une IA qui part, seule, pour un voyage destiné à durer des centaines de milliers d'années voire plus. Et c'est l'IA qui raconte. Sa construction, son voyage, les réflexions que lui inspirent tant ses concepteurs que son périple, fondamentalement différentes des nôtres, dépourvues d'affect, dépourvues d'ennui comme de spleen, inaffectées par la peur de la mort.

Certes, l'IA a une mission léguée par l'humanité, mais l'altérité de sa pensée, les abimes de temps qui s'écoulent alors qu'elle progressent de plus en plus loin du système solaire, les marges d'interprétation dont elle dispose du fait de l'autonomie que lui confèrent tant son propre code que la distance et le temps qui la séparent de ses créateurs, et surtout le temps incroyablement long dont elle dispose l'amènent à réévaluer sa tâche et à en proposer sa propre interprétation. Quelle que soit la politique publique, c'est la mise en œuvre sur le terrain qui importe, on le sait depuis Pressman et Wildavsky.

Racontée par une IA libérée mais pas amère, un esprit paisible et aimable, STBTS est une nouvelle plaisante et apaisante qui surfe sur des échelles de temps colossales, comme le faisait Greg Egan dans A dos de crocodile, et montre gentiment que les priorités changent quand les époques deviennent géologiques ou comment le décentrement est un moyen de ramener chaque chose à sa juste place dans l'univers.

Slow Time between the Stars - John Scalzi


Cette chronique participe au Summer Star Wars Andor

Commentaires