Bog People - Hollie Starling

Bog People est une « Working-class anthology of folk horror » , éditée par Hollie Starling.   Working-class anthology car, dixit Starling en préface, les textes rassemblés dans ce volume parlent de cette classe populaire britannique qui est l’objet d’une attention ambivalente de la part des CSP+, dans une société où le système des classes est bien plus évident et prégnant qu’en France. Working-class anthology encore, car dixit toujours Starling, les auteurs réunis ici ont montré patte blanche sur leur appartenance présente ou passée à la classe populaire. Une forme de #OwnVoices donc. Fidèle à l’assertion de Max Weber selon laquelle il n’est pas besoin d’être César pour comprendre César, je suis toujours aussi peu fan de cette approche ; nous verrons bien, rien ne dit que ça nuise.   Folk horror ensuite car c’est du peuple tel qu’en lui-même que veulent nous parler ces textes, de ce peuple britannique qui continue à exister loin de la modernité mo...

Farmhand 4 - The Seed - Rob Guillory


Juste quelques lignes sur Farmhand 4, intitulé The Seed.

L'histoire continue encore et encore. Thorne a provoqué la mutation de tous les infectés, et ils sont nombreux. Plus personne n'est en sureté dans la ville, sauf les Jenkins qui, inexplicablement, bénéficient d'un décret protecteur de celle qui, de facto, contrôle la cité et en a fait un pandémonium. De fait, Freetown est close, fermée par la sorcière (qui ressemble de plus en plus à une Docteur Octopus végétale). De l'extérieur on ne sait rien, si ce n'est qu'il doit s'y passer des choses presque aussi graves. Trouver un moyen de mettre un terme à la mutation/malédiction devient vital, et pour cela il faut survivre, retrouver l'ancien assistant de Thorne et travailler dur en espérant beaucoup.


Alors que tout se concentre autour de la famille Jenkins, on comprend que les événements actuels ne sont pas des accidents mais qu'au contraire ils résultent d'un plan ourdi depuis bien avant la naissance des protagonistes, avec Thorne (ou ce qui la possède) dans le rôle d'une Révérende mère Bene Gesserit et Zeke Jenkins dans celui du Kwisatz Haderach.

Et ici il s'agit non pas de dresser des maisons les unes contre les autres mais de séparer les membres de la famille Jenkins afin de les rendre vulnérables aux tentations d'une Thorne qui s'affirme comme le démon tentateur de l'histoire, une créature encore mal définie qui a tout orchestré, non seulement durant les dernières semaines mais aussi durant toute la vie des enfants Jenkins et celle des ancêtres qui les ont précédés. Semer les graines de la haine et celles de la division, c'est ce à quoi s'est attelé durant des décennies la créature, sur fond de refus d'émancipation des anciens esclaves. Difficile ici de ne pas faire un parallèle avec la grande histoire américaine (mais ici, ouf, ce n'est pas lourdingue).

Le tout culminera-t-il dans une version inversée du sacrifice d'Abraham ? Tu devrais lire, lecteur, pour savoir quel prix paient les Jenkins à la haine dévorante de la créature Thorne.


De plus en plus décalé et spectaculaire (encore plus que le volume précédent), cet opus est le lieu dans lequel s'affrontent les forces qui, dans une famille déchirée jusqu'aux frontières de l'anéantissement, tentent de ressouder ce qui peut l'être et celles qui veulent achever la destruction totale de tout lien. Du résultat de cette confrontation sortira l'avenir de la famille et du monde. Difficile encore de ne pas faire de parallèle.

A lire, au degré qu'on voudra.


Farmhand t3, The Seed, Rob Guillory

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