Mu Ming : Mes Utopiales de B à V

Comme chaque année, vers Samain, se sont tenues les Utopiales à Nantes. 153000 visiteurs cette année, et moi et moi et moi. Ne faisons pas durer le suspense, c'était vraiment bien !!! Genre grave bien !!!! Aux Utopiales il y a surtout des auteurs qu'on va retrouver jour après jour ci-dessous (ou dessus, ça dépend dans quel sens vous lisez) , sur plusieurs posts successifs (survivance d'un temps où on économisait la bande passante – « dis ton âge sans dire ton âge ») . Tous les présents aux Utos n'y sont pas, c'est au fil des rencontres que les photos sont faites, la vie n'est pas juste. AND NOW, LADIES AND GENTLEMEN, FOR YOUR PLEASURE AND EDIFICATION, THE ONE AND ONLY MU MING en compagnie de son traducteur GWENNAEL GAFFRIC

La Battue - Rohan Wilson

BLOG EN MODE DÉGRADÉ

ON REFERA MIEUX QUAND ON POURRA MIEUX.

JUSQUE LÀ, LECTEUR, POUR ENCORE QUELQUES MOMENTS, IL TE FAUDRA ACCEPTER DE ME FAIRE CONFIANCE SUR JUSTE DEUX OU TROIS LIGNES.


Australie, Tasmanie, 1829. La colonisation du continent est loin d'être achevée. Bien plus qu'ailleurs, c'est ici la lie de l'Europe qui l'accomplit, bagnards et geôliers mêlés, des gibiers de potence sans foi ni loi convaincus seulement de deux choses : la supériorité de leur sang et leur droit naturel à occuper une terre qui n'est pas la leur, fut-ce au prix de l'extermination. Le terre ici était, d'une certaine façon, gratuite, et, dans des économies agricoles, ce fait équivalait à la découverte de la caverne d'Ali Baba.

C'est là, en pleine Black War, que John Batman, un des hommes forts du cru, part, mandaté par un criminel gouverneur, chasser l'Aborigène à la tête d'un motley crew de bagnards sous promesse (comme les Wagner aujourd'hui) et d'autochtones retournés parmi lesquels Black Bill, une redoutable machine à tuer passé aux Blancs.


Il faut tuer, beaucoup, éliminer le peuple premier. Les cadavres restent sur place. Juste penser à ramener quelques spécimens pour prouver qu'on a fait le travail. Sans état d'âme. Avec la certitude qu'on ne fait que chasser des nuisibles (les Australiens s'y emploieront plusieurs fois dans leur histoire).

C'est dur, rude, révoltant vu d'ici (là-bas, le complexe culturel suffit à justifier la chose), superbement décrit, plein d'une nature agressive qui ne parait que peu faite pour accueillir la vie humaine.

Et ça parle comme à l'époque (une époque où les rares fusils sont à poudre), peu, et surtout dans une langue imparfaite, sûrement périlleuse à traduire, qui est propre au peuple des fonds et rappelle celle que parlait les poilus dans Le Feu de Barbusse.

De la littérature à estomac pour lecteurs à estomac.

A lire.

La Battue, Rohan Wiilson

Commentaires