L'Ogre Acte 1 - Dufaux - Landa

D’abord, il y a un roi, peu cohérent, fils d’un roi fou qui se cachait dans les meubles, entre autres folies. Il y a ce roi, faible, trahi par sa propre mère et entouré de courtisans dont tous ne servent pas ses intérêts. Il y a deux familles puissantes qui s’affrontent pour des lambeaux d’un royaume en capilotade, sans oublier un roi d’Angleterre qui s’en veut le souverain ni un petit-fils qui pourrait être le monarque légitime de deux royaumes. Il y a aussi un capitaine, mandaté par le roi puis berné par icelui, qui traque un ogre, un tueur en série qui profite du brouillard de la guerre pour commettre ses méfaits à l’abri des regards. Des compagnies de mercenaires rapaces et écorcheurs rôdent dans les campagnes. Un « Prince noir » les traque. On se tue, on s’étripe, on s’entrégorge. C’est la Guerre de Cent Ans, après Azincourt et avant Chinon. Dans un royaume qu’une jeune fille, inspirée par ses rêves, veut donner à Charles VII au prix de maints sacrifices, chevauchées et batailles....

Harlem Shuffle - Colson Whitehead

BLOG EN MODE DÉGRADÉ

ON REFERA MIEUX QUAND ON POURRA MIEUX.

JUSQUE LÀ, LECTEUR, POUR ENCORE QUELQUES MOMENTS, IL TE FAUDRA ACCEPTER DE ME FAIRE CONFIANCE SUR JUSTE DEUX OU TROIS LIGNES.


Du double Pulitzer Colson Whitehead j'avais énormément apprécié The Nickel Boys.

Autre ambiance pour Harlem Shuffle même si, au fond, c'est de la même chose qu'il s'agit : de la difficulté de vivre une vie aussi digne que possible quand les chances sont adverses et qu'on vit du mauvais côté d'une société ségréguée. Car Harlem Shuffle est le récit du live and thrive de Ray Carney, un family guy un peu commerçant un peu voyou dans le Harlem des années 60, comme The Nickel Boys racontait les tribulations tragiques du jeune Elwood dans l'Amérique de Jim Crow.

Harlem : un quartier où légal et illégal se côtoient et fraient ensemble, où aux inégalités structurelles de la société US s'ajoutent les problématiques raciales, où la corruption d'une police de garde-chiourmes plus que de représentants de l'ordre n'aide pas à la paix civile, où, comme l'écrivit Merton, l'innovation est l'un des moyens d'atteindre les objectifs sociaux légitimes.

Un quartier superbement décrit, vivant, éclatant littéralement de toute son énergie et à travers les yeux de Ray et sous les yeux du lecteur. Un quartier dont la déshérence commence aussi, hélas, avec l'arrivée de la drogue et des ravages qu'elle cause, entrainant dans son sillage délabrement urbain et rénovations à la hache profitant surtout aux compradores du quartier lui-même.

Le tout est dit par des personnages qui, s'ils peuvent sembler un peu cookie cutter aux afficionados du genre, vivent des vies crédibles qui empruntent la double dynamique du quartier. Ray n'est pas le Sidney Poitier de Devine qui vient diner... - cité dans le roman -, il a plus de chair.

Et ici, comme dans The Nickel Boys, l'émouvant moteur du récit est une belle histoire d'amitié indéfectible, de protection de l'un par l'autre, de sacrifice et de résistance commune à une adversité irrésistible matérialisée d'abord dans des regards méprisants qui, ici, viennent même de la néo-bourgeoisie noire à peau claire dont Michael Jackson sera la caricature et Barak Obama l'épitomé.

A lire.

Harlem Shuffle - Colson Whitehead

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