Horizons obliques - Richard Blake

Sortie demain de Horizons obliques , un one-shot SF de Richard Blake. Il y a des années que Jacob et Elena Armlen se sont perdus dans une dimension parallèle qu'ils tentaient de cartographier. Depuis aussi longtemps Adley, leur fille, veut les retrouver. Après un long entrainement elle part donc en quête de parents depuis trop longtemps absents, à travers des mondes incroyables, avec l'aide de ses grands-parents, d'un impressionnant appareillage technologique de voyage transdimensionnel, de ses dons de prescience, et d'un robot humanoïde nommé Staden. Si le scénario, plutôt contemplatif, pourra désarçonner certains lecteurs, on ne peut qu'être impressionné par la beauté envoutante des planches réalisées intégralement par un auteur qui est peintre avant d'être bédéaste (et dont c'est le premier album) . Dès la première page représentant un rêve d'Adley portant un ours polaire sur son dos on est saisi par le style et la qualité graphique de l'album. L&

Lord Cochrane et les Montagnes hallucinées - Gilberto Villarroel

Blog en mode dégradé

ON REFERA MIEUX QUAND ON POURRA MIEUX.
CYA.


J'expliquai dans Bifrost 108 les défauts importants que je trouvais à Lord Cochrane et le trésor de Selkirk. Arrivé à la fin du roman, je comprenais qu'il n'était que le première moitié d'un ouvrage plus vaste dont Lord Cochrane et les Montagnes hallucinées serait la seconde. Je reprenais alors espoir, même si le long temps et les péripéties d'écriture du roman, associés à un style écrit qu’on dira fortement fluctuant d'une partie à l’autre, me laissaient très dubitatif.
Hélas, j'avais raison.

La partie II (plus de 400 pages) a certes les qualités de sa devancière mais elle en a aussi les défauts.
Cochrane et Corrochano. Toujours chasseur/chassé de sa Némésis préférée, le traître Corrochano est ici encore à la manœuvre. Et les deux chasseurs/chassés sont toujours à la poursuite des Montagnes hallucinées de sinistre réputation dont se souviennent les Selk'Nams et dont Selkirk laissa les coordonnées codées dans le volume précédent. Autour de ce couple maudit, on retrouve les marins de Cochrane et leur loyauté sans faille (au point de ressembler parfois à des pions du Monopoly), ainsi que son fidèle second le capitaine Eonet ou l'énamourée Maria Graham, une héroïne tragique qui sait qu'il y a une madame Cochrane et que l'Amiral ne se déliera pas de ses vœux. Sont du voyage enfin des chasseurs de la tribu Selk'Nam à qui Cochrane offre une occasion de rendre enfin la monnaie de sa pièce à un mal ancestral.

Tout ce monde est en route pour un complexe souterrain à l'extrême Sud du globe dans lequel se trouvent sans doute maintes réponses mais aussi des artefacts permettant à Cochrane de prouver la véracité de ses dires et ainsi de récupérer ses titres et son honneur. Mais pour cela il faut avoir raison et survivre, il faut découvrir les Montagnes hallucinées et comprendre qu'elles furent une sorte de chantier naval dans lequel fut assemblée l'amphibie et gigantesque R'lyeh, comprendre le complexe souterrain qui évoque le Voyage au centre de la Terre de Vernes, comprendre une histoire de temps antédiluviens durant lesquels Cthulhu s'écrasa sur Terre avec son vaisseau puis ordonna aux Anciens d'organiser la fuite. Pour ce faire, ces derniers créèrent les shoggoths comme esclaves fouisseurs, une armée de manutentionnaires d'élite jusqu'au jour de leur révolte et du début de l'extermination méthodique des Anciens. Quelques membres des deux clans restèrent dans les Montagnes hallucinées à poursuivre une absurde guerre de tranchées, les autres et Cthulhu lui même partirent à bord de la submersible R'lyeh vers le Nord du monde et leurs rencontres avec Cochrane.

Il y a donc ici un approfondissement bienvenu de l'arrivée et du séjour de Cthulhu sur Terre comme faits historiques, et certaines phases d'aventure changent agréablement des vieux universitaires du canon lovecraftien – d'autant que les personnes cités sont, pour la plupart, réels.
Néanmoins, le style, allant du correct au quelconque, fluctue trop pour être satisfaisant. L'amourette s'est un peu calmée, mais plus globalement l'appréhension de Cochrane par tous comme s'il était un demi-dieu finit par être plus comique qu'hiératique.
Enfin, manque l’essentiel, qui était, lui, dans les deux premiers romans. J'ai un ami qui ne lit presque que des romans d'aventure et qui les classe en : souffle / non souffle. Pour lui, tout roman emplit de souffle est un bon roman d’aventure. On pourra discuter de la validité de cette forme de critique mais ici, assurément, le souffle est absent d'un roman bien trop sage en dépit des ses enjeux. Non souffle.

Lord Cochrane et les Montagnes hallucinées, Gilberto Villarroel 

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