Volna - Christophe Siébert

Christophe Siébert a crée la répugnante et vénéneuse ville de Mertvecgorod. Il a invité le lecteur à la visiter dans Images de la fin du monde , Feminicid et Valentina , trois romans publiés Au Diable Vauvert. Le sightseeing a fait récemment un détour chez d'autres éditeurs avec Hram chez Gore des Alpes et Vive le feu chez Zones 52. Voici qu’arrive Volna , publié chez Mu Editions et précédé d’une préface laudative et méritée de Marion Mazauric, fondatrice du Diable Vauvert et inventrice de Christophe Siébert comme on dit de celui qui trouve un trésor qu’il en est l’inventeur. 2030 et quelques. On est après le Black-Out qui a redessiné drastiquement Mertvecgorod, rendant la ville encore plus dure pour une population qui ne fait qu’y survivre, comme encagée, entre Substitution et retour à une lotek contrainte. On est à Mertvecgorod, ville-monstre qui va bruisser un peu, quelque jours, autour d’un mystérieux singe capucin trouvé par quelqu’une et recherché par d’autres. Un singe ca

Lord Cochrane et les Montagnes hallucinées - Gilberto Villarroel

Blog en mode dégradé

ON REFERA MIEUX QUAND ON POURRA MIEUX.
CYA.


J'expliquai dans Bifrost 108 les défauts importants que je trouvais à Lord Cochrane et le trésor de Selkirk. Arrivé à la fin du roman, je comprenais qu'il n'était que le première moitié d'un ouvrage plus vaste dont Lord Cochrane et les Montagnes hallucinées serait la seconde. Je reprenais alors espoir, même si le long temps et les péripéties d'écriture du roman, associés à un style écrit qu’on dira fortement fluctuant d'une partie à l’autre, me laissaient très dubitatif.
Hélas, j'avais raison.

La partie II (plus de 400 pages) a certes les qualités de sa devancière mais elle en a aussi les défauts.
Cochrane et Corrochano. Toujours chasseur/chassé de sa Némésis préférée, le traître Corrochano est ici encore à la manœuvre. Et les deux chasseurs/chassés sont toujours à la poursuite des Montagnes hallucinées de sinistre réputation dont se souviennent les Selk'Nams et dont Selkirk laissa les coordonnées codées dans le volume précédent. Autour de ce couple maudit, on retrouve les marins de Cochrane et leur loyauté sans faille (au point de ressembler parfois à des pions du Monopoly), ainsi que son fidèle second le capitaine Eonet ou l'énamourée Maria Graham, une héroïne tragique qui sait qu'il y a une madame Cochrane et que l'Amiral ne se déliera pas de ses vœux. Sont du voyage enfin des chasseurs de la tribu Selk'Nam à qui Cochrane offre une occasion de rendre enfin la monnaie de sa pièce à un mal ancestral.

Tout ce monde est en route pour un complexe souterrain à l'extrême Sud du globe dans lequel se trouvent sans doute maintes réponses mais aussi des artefacts permettant à Cochrane de prouver la véracité de ses dires et ainsi de récupérer ses titres et son honneur. Mais pour cela il faut avoir raison et survivre, il faut découvrir les Montagnes hallucinées et comprendre qu'elles furent une sorte de chantier naval dans lequel fut assemblée l'amphibie et gigantesque R'lyeh, comprendre le complexe souterrain qui évoque le Voyage au centre de la Terre de Vernes, comprendre une histoire de temps antédiluviens durant lesquels Cthulhu s'écrasa sur Terre avec son vaisseau puis ordonna aux Anciens d'organiser la fuite. Pour ce faire, ces derniers créèrent les shoggoths comme esclaves fouisseurs, une armée de manutentionnaires d'élite jusqu'au jour de leur révolte et du début de l'extermination méthodique des Anciens. Quelques membres des deux clans restèrent dans les Montagnes hallucinées à poursuivre une absurde guerre de tranchées, les autres et Cthulhu lui même partirent à bord de la submersible R'lyeh vers le Nord du monde et leurs rencontres avec Cochrane.

Il y a donc ici un approfondissement bienvenu de l'arrivée et du séjour de Cthulhu sur Terre comme faits historiques, et certaines phases d'aventure changent agréablement des vieux universitaires du canon lovecraftien – d'autant que les personnes cités sont, pour la plupart, réels.
Néanmoins, le style, allant du correct au quelconque, fluctue trop pour être satisfaisant. L'amourette s'est un peu calmée, mais plus globalement l'appréhension de Cochrane par tous comme s'il était un demi-dieu finit par être plus comique qu'hiératique.
Enfin, manque l’essentiel, qui était, lui, dans les deux premiers romans. J'ai un ami qui ne lit presque que des romans d'aventure et qui les classe en : souffle / non souffle. Pour lui, tout roman emplit de souffle est un bon roman d’aventure. On pourra discuter de la validité de cette forme de critique mais ici, assurément, le souffle est absent d'un roman bien trop sage en dépit des ses enjeux. Non souffle.

Lord Cochrane et les Montagnes hallucinées, Gilberto Villarroel 

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