L'Amulette - Michael McDowell

L’Amulette est le dernier roman de Michael McDowell publié par Monsieur Toussaint Louverture dans une traduction de Laurent Vannini. Encore une fois c’est un beau livre, encore une fois vendu (si on le commande sur le site) avec de jolis goodies réalisés avec amour par l’éditeur. Alabama, 1960, dans la petite ville de Pine Cone, près de Fort Rucca. C’est la guerre du Vietnam et des soldats sont formés pour être envoyés en Asie du Sud-Est (étrangement, McDowell semble suggérer un draft alors qu’il semble que ce système n’ait pas été utilisé aussi tôt, à voir) . Parmi les soldats s'entrainant à Fort Rucca, il y a Dean Howell, un jeune homme assez peu sympathique de Pine Cone, qui a cherché à ne pas être incorporé. Comme le reste des habitants de la ville, Dean a tenté de se faire embaucher à l’usine de fusils de Pine Cone pour devenir non sélectionnable, mais ça n’a pas pu se faire. Seule sa femme Sarah a été recrutée, sur un poste pour femme, différent de ceux auxquels Dean aurait...

Fire and Brimstone in the Twin Cities - James Morrow


Sur le site de Beneath Ceaceless Skies, on peut lire une amusante nouvelle de James Morrow.


Tirée du recueil Bible Stories for Adults, Fire and Brimstone in the Twin Cities revisite de façon très irrévérencieuse le mythe de la destruction de Sodome et Gomorrhe.

Les cinq cités (Sodome, Gomorrhe et trois autres) sont vertueuses et justes. Fondées sur 20 commandements qui promeuvent la tolérance et la coopération, elles sont gouvernées par la bonne reine Nahilia. On y vit en paix, on n'y commet aucun crime grave, on s'apprête même à y accueillir l'hébreu Loth et son peuple pourvu qu'ils acceptent les 20 commandements donnés par Anu, le dieu suprême des cinq cités.


Mais voilà qu'arrive l'aussi funeste que très charismatique Luther, emmené en ces temps bibliques par l'archange Uriel en récompense de sa foi et de sa ferveur. Plein de lui-même et convaincu comme ne le sont que les fanatiques, farci des pensées de Saint Augustin dont on ne peut pas dire qu'il fut le plus stable des théologiens antiques, Luther parvient à convaincre les justes et paisibles sujets de la reine Nahilia qu'ils sont entachés d'une souillure indélébile, que leur vices et iniquités (imaginaires) sont connus de Dieu. Il ajoute même que la prédestination – qu'il explique aussi à des auditeurs étonnés – ne pourra pas les sauver car, pour d'évidentes raisons de calendrier, ils n'ont pu être rachetés par le sang du Christ.


Tout ceci peut et doit mal tourner, surtout quand Dieu est inconséquent et alors même que Loth – veuf ici – n'a pourtant aucune épouse disponible qui pourrait être changée en statue de sel.


Cette petite nouvelle est amusante et bien dans le droit fil des écrits de Morrow qui a décidé depuis longtemps d'attaquer le religion par la face de l'ironie mordante. La fin, nietzschéenne, de Fire and Brimstone in the Twin Cities est un (petit) message d'espoir que l'Histoire ne valide guère.


Fire and Brimstone in the Twin Cities, James Morrow

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