Alien Clay - Adrian Tchaikovsky

Quand commence Alien Clay , récent roman SF politique du serial writer Adrian Tchaikovsky, Anton Daghdev est, disons-le sans ambages, dans une belle merde. Embarqué de force sur un vaisseau en partance pour la colonie pénitentiaire de la planète Imno 27g – surnommée Kiln –, déshydraté flash-frozen comme ses compagnons d'infortune pour survivre à un très long trajet sans passer par l'hibernation, Daghdev a voyagé trente ans durant, endormi aux côtés des autres prisonniers politiques qui font partie de la même cargaison que lui. Il aurait pu rêver meilleur confort mais le pire était encore à venir. Page 1, arrivés à distance orbitale d'Imno 27g, les forçats dont Daghdev sont réhydratés (kind of) , vaguement ramenés à la conscience, puis projetés entravés vers la surface de la planète dans des sortes de bulles de celluloïd translucide alors que leur vaisseau (conçu pour un one-shot sans retour ni même atterrissage) se désagrège. Cet aller-simple déplaisant et risqué (un cer

La Comète - Claire Holroyde - Retour de Bifrost 104


Ici et maintenant. Une comète de huit kilomètres de diamètre fonçant droit sur la Terre est découverte par des astronomes. Extinction level event, donc branle-bas de combat. Une équipe internationale est réunie à Kourou afin de construire un intercepteur porteur de charges nucléaires dans un délai intenable ; la base deviendra au fil des mois une sorte de bagne géant à ciel ouvert pour des milliers de scientifiques et de militaires poussés aux limites de leur résistance physique par une échéance impérative. Ailleurs, sur un brise-glace arctique, un photographe de guerre et une biologiste se rapprochent et découvrent l'amour alors que leur petit monde isolé se délite au même rythme que la planète entière. Car dans le reste du monde c'est l'effondrement. Pannes, pillages, violences, pénurie, famine, cannibalisme, and so on, même la base de Kourou doit être protégée de l'extérieur ; la comète, encore dans l'espace, tue déjà des millions d'êtres humains (tout ceci étant traité largement off stage).


Premier roman de Claire Holroyde, La Comète est présenté comme un page turner. Il l'est au début – c'est sa seule qualité perceptible – avant de cesser de l'être par excès de digressions. Centré sur deux fils principaux, le roman crée, de par son enjeu, une tension certaine au moins sur le fil Kourou. Le second, plus intimiste, éloigne du sujet principal sans apporter d'élément intéressant ou vraiment utile, et ce n'est qu'un des problèmes du texte.


Clairement conçu comme un ouvrage formaté par un atelier d'écriture, La Comète utilise des recettes qui se voient toutes. On y aborde – car on a une ambition intellectuelle – tous les sujets du moment, du changement climatique à la Syrie en passant par le sort des Indiens d'Amazonie ; par l'anecdote. On y construit des backgrounds par flashbacks successifs qui semblent chacun être l'infodump d'une fiche bio. On y place l'inévitable histoire d'amour romantique entre amants blessés par la vie. On tente de choquer sans être trop graphique, etc.

Puis, après avoir déjà beaucoup digressé, Holroyde change son fusil d'épaule. La destruction de la comète (rendue possible par un incroyable Deus ex Machina) passe au second plan alors que se multiplient les pas de côté et les considérations sur l'après (où Holroyde place la chaleur de la communauté retrouvée, oubliant que l'une des activités principales des communautés est l'extermination des communautés proches – relire Girard). Un roman fabriqué donc, mais qui ne sait pas de quoi il veut vraiment parler, mis à part quelques considérations banales sur l’humanité qui ferait mieux de se reprendre et de repartir sur de bonnes bases – la comète comme nouveau départ.


Sur le plan de l'écriture c'est quelconque, dans un style parfois familier voulu qui fait surtout racoleur ou bas de gamme. Et ça devient risible lorsqu'il s'agit de la relation amoureuse.

Long story short, La Comète est un roman de plage pour lecteurs de blanche peu regardants.


La Comète, Claire Holroyde

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