Mon cœur est une tronçonneuse - Stephen Graham Jones

Jade Daniels est en dernière année de lycée dans la petite ville de Proofrock, Idaho. Demi-indienne par son père (tendance Blackfeet) , mal dans sa peau, JD, qui vit avec ce paternel indien alcoolo qu’elle déteste, est une espèce de punkette locale que tout le monde connaît, et pas en bien. Seul plaisir d’une vie très solitaire, JD adore les films de slashers , qu’elle regarde passionnément et dont elle a une connaissance encyclopédique. Et voilà qu’elle pense repérer des signes identifiant les débuts d’activité d’un de ces tueurs solitaires dans sa ville même. Entre cinéma et réalité, JD va tenter de négocier au mieux cette menace existentielle. Mon cœur est une tronçonneuse est un roman de Stephen Graham Jones. C’est un hommage à un genre cinématographique qu’il adore et auquel il a déjà donné un excellent roman : Un bon indien est un indien mort . Qu’en est-il ici ? Cette chronique de Mon cœur est une tronçonneuse est garantie sans spoiler ni sur le qui, ni sur le pourquoi, ni sur

Vu des pop cultures - Neil Gaiman


Sortie aujourd'hui du "Vu des pop cultures" de Neil Gaiman, chez son éditeur fétiche Au Diable Vauvert, traduit par son traducteur fétiche Patrick Marcel.


648 pages de textes regroupant de très nombreux notules de @neilhimself parmi lesquels le désormais bien connu Pourquoi notre futur dépend des bibliothèques, de la lecture et de l'imagination

(qui me permet de rappeler que sans la fréquentation frénétique de la bibliothèque OCB de mon quartier d'enfance je ne serais sûrement pas qui je suis aujourd'hui. J'aurais acheté un vrai ballon de foot, en cuir – donc en peau d'animal mort. Je me serais sans doute lancé dans le supporteurat au sein du gradinat local – où j'aurais entonné des chants contestables. Je serais vraisemblablement devenu barbare car « c'est la culture qui nous sauve de la barbarie » – mantra post-attentat ;

qui me donne l'occasion aussi de remercier la bibliothèque suivante où, à force de rapines, j'ai constitué le début de ce qui deviendrait ma collection de FNA – pourquoi voler des livres demanderez-vous ? Parce qu'il était trop dur de les rendre après les avoir lus).

L'amour des bibliothèques donc, et plus généralement des livres, même si on peut trouver irénique la pétition de principe de Gaiman sur les liens entre lecture, culture, et civilisation – il me semblait qu'Auschwitz et ses officiers SS cultivés avaient réglé une question que 14/18 et ses officiers aristocrates ayant fréquentés les mêmes écoles et salons avant d'envoyer leurs troupes à l'assaut les unes des autres avaient déjà sérieusement prise à bras le corps.... Qu'importe.


Mais dans ce gros pavé il n'y a pas que ça. Il y a aussi de très nombreux discours, notes, essais de @neilhimself sur les auteurs ou les genres qu'il aime.


On y trouve donc, en vrac et sans exhaustivité :

  • les librairies qu'il a aimées,
  • des auteurs qu'il aime et l'ont inspiré (Tolkien entre autres),
  • une réflexion sur la question des genres littéraires,
  • une réflexion sur les mythes,
  • une position digne et forte sur Charlie Hebdo (dont certains par ici feraient bien de s'inspirer),
  • des notes d'amitié, sur McKean, Pratchett, King, etc.,
  • des intros, sur Leiber, Delany, etc.,
  • des articles sur les comics, les créateurs qu'il aime (Kirby et Eisner notamment), la très bonne série Bone, ou encore Batman, entre autres,
  • d'autres intros encore, sur le Dracula annoté par Klinger (qu'évidemment votre aimable Gromovar possède et a lu avec délectation il y a déjà quelques temps), l'horreur, le fantastique, les rêves chez Lovecraft, ou l'énorme La voix du feu d'Alan Moore,
  • des textes sur la musique, de sa grande amie Tori Amos (qui donne ses traits à Delirium) à Lou Reed en passant par Amanda 'Dresden Dolls' Palmer,
  • le très célèbre L'Art compte, prononcé à la remise des diplômes de l'Académie des Beaux-Arts,
  • un retour sur les Dresden Dolls, Terry Pratchett, ou la guerre en Syrie et ses conséquences humaines.


"Vu des pop cultures" est, on l'imagine, un livre qu'on ne lit pas d'une traite (sauf si on s'appelle Patrick Marcel). On le pose sur sa table de chevet, comme un bréviaire, et on le déguste petit bout par petit bout, quand l'envie prend, dans l'ordre qu'on veut, en sautant arbitrairement certains passages qu'on lira plus tard ou jamais, et en relisant dix fois certains autres. C'est le Cantique de Saint-Gaiman. Les fans de l'homme et de son œuvre ne manquent pas, les lecteurs intéressés seront donc, pensons-nous, nombreux.


Vu des pop cultures, Neil Gaiman

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