La grande muraille de Mars - Alastair Reynolds

La grande Muraille de Mars est la version française du méga recueil d’Alastair Reynolds intitulé en VO  Beyond the Aquila Rift . Dans des traductions de Pierre-Paul Durastanti, Laurent Queyssi et Florence Dolisi, ce sont pas moins de 16 textes (2 de moins que dans la VO) qui s’étalent sur 640 pages. Au fil de ces milliers de signes c’est l’avenir imaginé par Alastair Reynolds qui se dévoile aux yeux ébahis du lecteur amoureux de SF. Car c’est bien de SF qu’il s’agit ici. Toujours. Même quand ça peut ressembler à autre chose. Certains de ces textes appartiennent au Cycle des Inhibiteurs , ce cycle bien connu de notre club qui raconte l’histoire future d’une humanité spatiopérégrine et divergente dont les différentes branches, souvent en conflit armé, se distinguent par leur degré de fusion avec les machines. C’est le cas notamment des deux premiers, La grande muraille de Mars et Zéphyr qui racontent, de transhumanisme en tentative de génocide, les débuts de la divergence et les ...

Métal Hurlant 2 - Hiver 2022


Après un premier volume, contemporain à tous les sens du terme, presque aussi mièvre qu'insignifiant, ce second opus de la « renaissance » de la mythique revue Métal Hurlant est, lui, très satisfaisant.

Rien de neuf ici, on me dira. Certes. Mais la réinterprétation ayant échoué à capter la substantifique moelle de ce qui faisait la revue, il fallait bien ce numéro héritage anthologique pour offrir à un lectorat qui n'a pas connu les années 70 un aperçu de ce qu'était Métal Hurlant et lui montrer pourquoi elle conserve, presque cinquante ans après, une aura prestigieuse.


Dans ce numéro, un édito, une intro par Jean-Pierre 'Métal Hurlant' Dionnet, trois historiques dont un par Claude Ecken, une présentation de chacun des auteurs collectés dans cette anthologie avec une description de leur collaboration avec la revue, les fac-similés de nombreuses couvertures, et surtout 22 histoires reproduites ici.

On y croise des pointures telles que Moebius, Druillet, Crumb ou Schuytten à côté d'auteurs moins grand public comme Lob ou Bodé.


L'ensemble – un best of – capte fort justement l'essence du Métal Hurlant originel.

C'est punk, foutraque, diablement créatif, incroyablement divers dans le fond et la forme. Seul point commun entre tout ce qui se trouva dans les pages de la revue : une énergie folle, une originalité formelle, une sexualité enfin libérée du carcan réglementaire, un tropisme science-fictif et, disons-le, souvent apocalyptique au point qu'il y eut même en 1978 un numéro Spécial Fin du monde. Et puis surtout la transgression, la recherche des limites des autres et du monde, le mauvais goût assumé, comme chez Voss et son Heilman par exemple. Il fallait accoucher d'un nouveau genre et d'une nouvelle forme, et c'est parce que le cocotier résistait qu'il fallait le secouer. C'était parfois raté mais jamais anodin.

Politique aussi, souvent, mais toujours en fond sonore pour une revue qui refusait toute affiliation et tout militantisme explicite – les années 70 étant gavées jusqu'à l’écœurement de proclamations et de déclamations, il aurait été inutile et peu urbain d'en rajouter (une délicatesse qu'on ne constate hélas plus guère aujourd'hui).


Métal Hurlant 2, Hiver 2022

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