The End of the World as we Know it - Anthologie The Stand

Il y a des années j’ai lu et apprécié The Stand – même si j’ai un peu allégé ce très (trop) long roman. J’ai ensuite lu l’adaptation BD , ce qui prouve que mon appréciation n’était pas fake. Voilà que sort une anthologie coécrite par certains des bons auteurs du moment. Elle revisite l’univers de The Stand , y retourne, nous en dit plus sur des choses que King n’avait pas trouvé le temps de raconter, nous offre le plaisir coupable de retourner arpenter une terre ravagée. Edité par Christopher Golden et Brian Keene, doté d’une introduction de Stephen King, d’une préface de Christopher Golden et d’une postface de Brian Keene, The End of the World as we Know it rassemble des textes de Wayne Brady et Maurice Broaddus, Poppy Z. Brite, Somer Canon, C. Robert Cargill, Nat Cassidy, V. Castro, Richard Chizmar, S. A. Cosby, Tananarive Due et Steven Barnes, Meg Gardiner, Gabino Iglesias, Jonathan Janz, Alma Katsu, Caroline Kepnes, Michael Koryta, Sarah Langan, Joe R. Lansdale, Tim Lebbon, Josh...

2069 - Josselin Bordat - Retour de Bifrost 100


"2069" est un recueil qui prétend adresser la question de la sexualité et des relations amoureuses du futur, à partir des tendances que l'on observe déjà. On y trouve douze nouvelles de longueurs et de types variés, du voyage dans le temps au sexe spatial en passant par les sexbots. Disons-le tout de suite, ce n'est ni érotique, ni excitant, en dépit d'une couverture qui est donc racoleuse. Malheureusement, ce n'est guère prospectif non plus, à moins d'être complètement déconnecté des avancées technologiques. Brève revue.

Deux bons textes. Chicago est sans doute la plus science-fictive, la plus intéressante, et la plus émouvante, avec ses sexbots qui acquerront peut-être une conscience et la liberté qui va avec. Le bousier est peut-être la plus tragiquement réussie avec son personnage passant une vie à visiter toutes les formes de relations pour finalement mourir seul comme tout le monde ; la chair est triste, hélas ! et j'ai lu tous les livres.

Quelques autres émergent un peu. One more time imagine des thérapies de couple qui consistent à envoyer le dit couple revoir des moments clés de son passé. Boucle temporelle prévisible. Conditions générale de Ventre décrit un monde où PMA ou GPA offrent l'option Amélioration des gamètes, ou sont permises même sans partenaire grâce à des gamètes synthétiques. Jusqu'à la révélation finale. Good Girl est une digression sur une sous-catégorie porno du futur, dont il ne sort pas grand chose une fois l'affaire comprise.  La sonde est une variation amusante sur le destin de Pioneer 10 et le paradoxe de Fermi.

Le reste ? De la télé-réalité spatiale à Greta Thunberg in the Wild en passant par le hacking des slips connectés (qui visiblement a captivé la presse), les rêves érotiques sur abonnement, un délire genderfluid, ou l'élection papale orgiaque qui offre un cliché si éculé (pardon !) que même Charlie Hebdo ne doit plus l’utiliser, l'ensemble n'est guère excitant, ni pour l'esprit, ni pour le corps.

Paradoxalement, c'est lorsqu'il décrit les développements prévisibles de la société du spectacle ou les conséquences du changement climatique que, sans être brillant, l'auteur est le plus convaincant. Problème : ce n'était pas son thème, pas en tout cas celui qu'il nous a vendu.

Globalement, mis à part sur les deux bons textes et un ou deux des quatre moyens, l'ennui est au rendez-vous et le sense of wonder proche de zéro. Ajoutons-y un argot branchouille qui fait parfois vieux et une volonté humoristique qui suscite la compassion. Enfin, les nouveaux genres, les nouvelles sexualités et préférences, font l'objet d'un traitement dont on ne sait jamais s'il est ironique, factuel, compatissant, ou charmé. Par delà la forme, ça fait donc peu d'idées nouvelles et peu de prises de position (désolé !), peu de fond à vrai dire.

69 fut une année érotique. Josselin Bordat veut nous convaincre, avec son recueil "2069", que notre avenir le sera aussi. Mais n'est pas Gainsbourg qui veut. Post coïtum animal triste.


2069, Josselin Bordat

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