La grande muraille de Mars - Alastair Reynolds

La grande Muraille de Mars est la version française du méga recueil d’Alastair Reynolds intitulé en VO  Beyond the Aquila Rift . Dans des traductions de Pierre-Paul Durastanti, Laurent Queyssi et Florence Dolisi, ce sont pas moins de 16 textes (2 de moins que dans la VO) qui s’étalent sur 640 pages. Au fil de ces milliers de signes c’est l’avenir imaginé par Alastair Reynolds qui se dévoile aux yeux ébahis du lecteur amoureux de SF. Car c’est bien de SF qu’il s’agit ici. Toujours. Même quand ça peut ressembler à autre chose. Certains de ces textes appartiennent au Cycle des Inhibiteurs , ce cycle bien connu de notre club qui raconte l’histoire future d’une humanité spatiopérégrine et divergente dont les différentes branches, souvent en conflit armé, se distinguent par leur degré de fusion avec les machines. C’est le cas notamment des deux premiers, La grande muraille de Mars et Zéphyr qui racontent, de transhumanisme en tentative de génocide, les débuts de la divergence et les ...

Frantz - Douay et Hayez - Retour de Bifrost 99


"Frantz" est l'un des premiers volumes de la nouvelle collection « Bibliothèque dessinée » des Moutons électriques. Il est l’œuvre commune de Dominique Douay pour le texte et de Sébastien Hayez pour le graphisme en bichromie. Texte et graphisme se répondent, les audaces graphiques (entre images conceptuelles, changement de tonalité, et variations du sens de lecture) faisant écho aux étrangetés du texte. Car, en effet, le soutien graphique apporte une dimension supplémentaire à l'expérience de lecture (il dévoile en partie sans jamais montrer vraiment), et, qu'en effet, le texte est d'une grande étrangeté, sinon dans son sens du moins dans son intention.


Trois astronautes, trois repris de justice à qui on a promis la liberté en échange de leur participation, arrivent sur une planète anciennement colonisée et terraformée avant d'être oubliée. Pourquoi ? Par qui ? Mystère.

Sur la planète désolée, dont ne reste pas grand chose de la terraformation, les explorateurs terriens entrent en contact – à leur corps défendant – avec un « être multiple » qui semble radicalement étranger et dont on peut se demander s'il a un rapport avec l'humanité. Des trois explorateurs naufragés, posés sur un monde apparemment vide et loin d'une Terre qui a fini par régresser vers des âges sombres, l'un disparaît, puis deux, puis les trois.

L'être et l'un des humains parlent, plusieurs fois, à tour de rôle. Progressivement on comprend de quoi il retourne, on comprend ce qu'est cet « être multiple », on comprend ce que deviennent les disparus et pourquoi, on comprend ce qui est arrivé à la colonie. Et on envisage ce qui pourrait advenir, après, à la Terre et à l'humanité.


Mais que le tout est étrange, que le ton goguenard et dépassionné de l'Etre est déstabilisant, qu'il est difficile de comprendre pourquoi il n'aurait pas été possible de raconter cette histoire de « shoggoth » triste s'extrayant de l'indifférence en devenant une matrice vivante sans passer par le détour de la colonie spatiale, qu'il est frustrant de constater que l’intention derrière le texte ne se laisse pas appréhender.

"Frantz" est donc un bel objet-livre pour lecteur qui supporte la frustration.


Frantz, Douay et Hayez

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