The Deviant Book Two - Tynion - Hixson

Il y a quatre mois de ça, je te parlais, lecteur, du premier tome de The Deviant , par l'équipe Tynion, Hixson, Otsmane-Elhaou. Quatre mois ont passé et voici qu'est arrivé en France le volume conclusif de la série. Je ne dirai pas grand chose dans cette chronique (et pour une fois ce sera vrai) . Sache donc que les buts et objectifs de la série, que j'avais détaillés dans la chronique précédente, sont toujours les mêmes dans ce second volume (d'où la chronique courte, car sinon répétition) . Sache que le cliffhanger qui concluait le vol. 1 conduit à une orientation plus 'police procedural' de la série. Sache que les choses, graves à la fin du tome 1, deviennent pires dans le tome 2. Sache qu'en dépit d'une bien meilleure acceptation de l'homosexualité dans le monde de 2023, en cas de déviance, de problème, de doute, les réflexes et les préjugés ressurgissent facilement. Y compris dans la famille. C'est le point important je crois. Sache que tu ...

Horror - Dario Argento - Retour de Bifrost 96


Dario Argentio, pour la portion pré-cacochyme du lectorat, c'est d'abord le giallo ; puis Phenomena (Donald Pleasance, Jennifer Connelly, BO par Iron Maiden) ; enfin la Trilogie des Mères, histoire de sorcières étalée sur 30 ans de production et inspirée par le Suspiria de Profundis de De Quincey.
Un maître de la lumière succombant trop souvent à son goût immodéré du grotesque. Une œuvre dont la légitimité artistique est de plus en plus régulièrement contestée.

Aujourd'hui, à 77 ans, Argento sort son premier recueil de nouvelles d'horreur, sobrement intitulé "Horror". Etait-ce bien nécessaire ?

"Horror" est constitué de six textes de longueurs variables.

Une nuit aux Offices se déroule dans le musée éponyme. Argento, à la première personne, y fait une visite nocturne de repérage et y est saisi par la violence trop longtemps contenue des femmes exposées, d'Artemisia 'Holopherne' Gentileschi à la Méduse du Caravage – un rappel en abyme de son propre Syndrome de Stendhal. Trop ou trop peu, au choix.

Rouge pourpre à la Biblioteca Angelica rappelle un peu L'oiseau au plumage de cristal. Voilà.

Villa Palagonia entraîne le lecteur sur les traces d'un visiteur peureux de la célèbre Villa palermitaine des Monstres pour une histoire d’adultère, de meurtre, et de fantômes. Convenue et prévisible.

Les oubliettes de Merano renoue avec l'ambiance de la Trilogie des Mères, quand un enfant citadin est placé chez une étrange nourrice. Peut-être la plus engageante par l’alternance froideur/moiteur qu'elle propose.

Alchimie macabre au château de Gilles, sur Gilles de Rais, les enfants, tout ça... Que peut-on écrire de neuf sur Gilles de Rais ? Une espèce de petit conte peu crédible à la Hansel et Gretel.

Enfin, bouquet final, Les démons de Singapour, resort, terroristes sanguinaires, varans (!) salvateurs. Absolument grotesque.

Par-delà le détail de chaque texte, l'ensemble – écrit en collaboration (jusqu'à quel point ?) avec Pamela Ferlin – est vraiment mauvais.
Textes poussifs et ennuyeux, vocabulaire limité ou répétitif (plus lu de 'cantilène' que durant toute ma vie), monologues internes naïfs et pénibles, personnages et situations peu crédibles ou atrocement datés. On pourrait juste dire, ce qui serait déjà rédhibitoire, que, non content d'être souvent inférieur à une rédaction de collège, le recueil "Horror" est sop-horrifique. On ajoutera pour la route que, décrivant de façon graphique un massacre terroriste sans oser, dans la nouvelle précédente, faire de même avec les nuits de Gilles de Rais, on est ici, en plus, dans de 'L'horreur sans estomac'.

Horror, Dario Argento

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