L'Enfance du monde - Michel Nieva

Je suis surchargé de travail, lecteur. Résultat : des lectures et des chroniques en retard et peu de temps pour rattraper. Alors chroniques courtes, faisons ce qu'on peut dans le temps qu'on a ; as Chaucer said, time and tide wait for no man. Fin du 23ème siècle, sud de l'Argentine entre autres. Suis-moi, lecteur, nous allons rencontrer l'enfant dengue ! L'Enfance du monde est le premier roman de Michel Nieva. C'est une fable, un conte dystopique d'effondrement lent, d’effondrement en cours. C'est l'histoire de l'enfant dengue, un hybride enfant-moustique né d'on ne sait quel étrange miracle. L'enfant dengue, de père inconnu, vit avec sa mère, une femme de ménage pauvre du sud de l'Argentine, dans cette Patagonie que la montée du niveau des mers a radicalement transformé – comme le reste de la Terre. D'immenses zones – dont la capitale Buenos Aires et sa région entière – ont été inondées et perdues pour toute vie terrestre, le...

Braises de guerre - Gareth L. Powell - Retour de Bifrost 95


Ailleurs, dans longtemps.

L'Humanité, au bord de la faillite, a été contactée par un vaisseau de commerce alien qui lui a ouvert les portes de la Multiplicité, une association de peuples stellaires vivant en bonne intelligence. En son sein, les Humains ont créé la Généralité. Cette instance regroupe les peuples humains, divisés – comme de juste – entre le Conglomérat (conservateurs et capitalistes, en gros) et les Extérieurs (plus progressistes, en gros) ; si je donne peu de détails c'est que, mis à part cette présentation pion noir/pion blanc, il n'y a pas grand chose de plus dans le roman.

Conglomérat et Extérieur se sont livrés une guerre cruelle qui a culminé dans ce que l'on peut qualifier de crime de guerre. En effet, le roman s'ouvre sur un bombardement nucléaire massif, décidé par la commandante Annelida Deal dans le but d'anéantir le commandement Extérieur au prix d'énormes pertes civiles sans oublier la destruction totale de la « jungle consciente » de Pelapatarn.

Immédiatement après, l'un des vaisseaux « Carnivore » de l'opération – le Chien à Problèmes –, pris de remords, démissionne et se reconvertit en transporteur pour le Maison de la Récupération, une sorte d'ONG spatiale qui s'est donnée pour mission de récupérer les spatiaux en péril ; un peu la SNSM des espaces infinis. Quant à la commandante Deal, en Paul Touvier des cieux, elle commence une vie d'errance, sous une fausse identité, avec la complicité d'une partie de la hiérarchie militaire du Conglomérat.

Et voilà que, quelques années plus tard, le paquebot sur lequel se trouve Deal (oui, je spoile, mais il est impossible de ne pas comprendre qui est qui en lisant), attaqué sans raison, s'écrase sur le Cerveau, l'une des sept planètes qui constituent l’étonnant système de la Galerie dont chaque planète a été entièrement sculptée, dans un passé très lointain, par une espèce inconnue.

Chien à Problèmes, sous les ordres de la contestée commandante Sal Konstanz, elle-même flanquée d'un Second rétif et d'un « médecin de bord » aussi pistonné qu'incompétent, part à la rescousse du paquebot torpillé. Il lui faudra faire vite pour ramener d'éventuels survivants et, peut-être, découvrir ce qui s'est passé. Mais, dans cette histoire, c'est le passé qui s'est invité. Chien à Problèmes devra donc embarquer deux espions de terrain, découvrir qui était vraiment visé et pourquoi, apprendre la vérité sur le destin de la commandante Deal, et se retourner contre ses anciens frères d'armes, les autres vaisseaux « Carnivore » – le tout sans oublier de changer la face du monde.

Bon, disons-le sans détour, ce n'est pas un bon roman.
World-building minimal, character-building qui ne vaut guère mieux pour les personnages principaux (culpabilité, rédemption, rien d'original dans le thème ni le traitement), et caricatural pour les seconds rôles taillés à la hache.
Intrigue simplette et simpliste, ni surprenante ni captivante.
Plausibilité scientifique à la trappe – le top étant les déplacements en hypervide, un concept que même Chien à Problèmes qui pourtant le pratique est incapable d’expliquer.
Et puis, le secret dans les planètes sculptées que personne n'avait jamais découvert, et sur lequel tombe involontairement une pauvre naufragée – qui plus est naufragée là par hasard, une de ces merveilleuses coïncidences qui font avancer  les intrigues faibles.

Mais surtout, l'écriture rend impossible toute adhésion au récit. Entre tentatives d'humour potache ratées, explications « Pour les Nuls », et faiblesse manifeste du niveau de langue, l'histoire, d'une banalité et d'un manichéisme extrêmes, n'est pas sauvée de sa médiocrité par la plume de l'auteur – qui tend plutôt à l'enfoncer. Ah oui, il parait que ça ressemble à la Culture. Misère. S'il suffisait de donner des noms stupides à des vaisseaux sentients... – d'ailleurs, si on pouvait arrêter les noms de vaisseaux stupides ; ça a été drôle une fois, ça ne l'est plus. Braises de guerre a gagné le BFSA Award 2018 ; je veux bien qu'on m'explique.

Braises de guerre, Gareth L. Powell

Commentaires

Anonyme a dit…
Tiberix : C’était pas une bonne série avec Bifrost dis donc...
Gromovar a dit…
Y'a des trimestres comme ça ;)