Esperance - Adam Oyebanji

Chicago, Maintenant. Le détective Ethan Krol, du Chicago P.D., est appelé sur une très étrange scène de crime. Sur le sol d'un luxueux appartement de la ville, au 20ème étage, se trouvent étendus trois cadavres : un homme originaire du Nigeria, un bébé, et un...barracuda. Dans la chambre adjacente, une femme est inconsciente, la compagne et mère des deux victimes. Elle l'ignore encore mais elle n'a plus, de fait, ni compagnon ni enfant. Aucun signe de violence sur les deux morts, juste un peu d'eau autour de leur corps. La femme est impossible à réveiller. Et il y a aussi la question du barracuda. Ce qui était une improbable scène de crime devient un véritable mystère quand l'autopsie montre que les deux morts de sexe masculin (père et fils) ont été noyés dans de l'eau de mer (Chicago est à un bon millier de kilomètres de l'océan le plus proche) et que les analyses toxicologiques révèlent que la femme, qui finit par se réveiller, a été endormie par une neu...

Braises de guerre - Gareth L. Powell - Retour de Bifrost 95


Ailleurs, dans longtemps.

L'Humanité, au bord de la faillite, a été contactée par un vaisseau de commerce alien qui lui a ouvert les portes de la Multiplicité, une association de peuples stellaires vivant en bonne intelligence. En son sein, les Humains ont créé la Généralité. Cette instance regroupe les peuples humains, divisés – comme de juste – entre le Conglomérat (conservateurs et capitalistes, en gros) et les Extérieurs (plus progressistes, en gros) ; si je donne peu de détails c'est que, mis à part cette présentation pion noir/pion blanc, il n'y a pas grand chose de plus dans le roman.

Conglomérat et Extérieur se sont livrés une guerre cruelle qui a culminé dans ce que l'on peut qualifier de crime de guerre. En effet, le roman s'ouvre sur un bombardement nucléaire massif, décidé par la commandante Annelida Deal dans le but d'anéantir le commandement Extérieur au prix d'énormes pertes civiles sans oublier la destruction totale de la « jungle consciente » de Pelapatarn.

Immédiatement après, l'un des vaisseaux « Carnivore » de l'opération – le Chien à Problèmes –, pris de remords, démissionne et se reconvertit en transporteur pour le Maison de la Récupération, une sorte d'ONG spatiale qui s'est donnée pour mission de récupérer les spatiaux en péril ; un peu la SNSM des espaces infinis. Quant à la commandante Deal, en Paul Touvier des cieux, elle commence une vie d'errance, sous une fausse identité, avec la complicité d'une partie de la hiérarchie militaire du Conglomérat.

Et voilà que, quelques années plus tard, le paquebot sur lequel se trouve Deal (oui, je spoile, mais il est impossible de ne pas comprendre qui est qui en lisant), attaqué sans raison, s'écrase sur le Cerveau, l'une des sept planètes qui constituent l’étonnant système de la Galerie dont chaque planète a été entièrement sculptée, dans un passé très lointain, par une espèce inconnue.

Chien à Problèmes, sous les ordres de la contestée commandante Sal Konstanz, elle-même flanquée d'un Second rétif et d'un « médecin de bord » aussi pistonné qu'incompétent, part à la rescousse du paquebot torpillé. Il lui faudra faire vite pour ramener d'éventuels survivants et, peut-être, découvrir ce qui s'est passé. Mais, dans cette histoire, c'est le passé qui s'est invité. Chien à Problèmes devra donc embarquer deux espions de terrain, découvrir qui était vraiment visé et pourquoi, apprendre la vérité sur le destin de la commandante Deal, et se retourner contre ses anciens frères d'armes, les autres vaisseaux « Carnivore » – le tout sans oublier de changer la face du monde.

Bon, disons-le sans détour, ce n'est pas un bon roman.
World-building minimal, character-building qui ne vaut guère mieux pour les personnages principaux (culpabilité, rédemption, rien d'original dans le thème ni le traitement), et caricatural pour les seconds rôles taillés à la hache.
Intrigue simplette et simpliste, ni surprenante ni captivante.
Plausibilité scientifique à la trappe – le top étant les déplacements en hypervide, un concept que même Chien à Problèmes qui pourtant le pratique est incapable d’expliquer.
Et puis, le secret dans les planètes sculptées que personne n'avait jamais découvert, et sur lequel tombe involontairement une pauvre naufragée – qui plus est naufragée là par hasard, une de ces merveilleuses coïncidences qui font avancer  les intrigues faibles.

Mais surtout, l'écriture rend impossible toute adhésion au récit. Entre tentatives d'humour potache ratées, explications « Pour les Nuls », et faiblesse manifeste du niveau de langue, l'histoire, d'une banalité et d'un manichéisme extrêmes, n'est pas sauvée de sa médiocrité par la plume de l'auteur – qui tend plutôt à l'enfoncer. Ah oui, il parait que ça ressemble à la Culture. Misère. S'il suffisait de donner des noms stupides à des vaisseaux sentients... – d'ailleurs, si on pouvait arrêter les noms de vaisseaux stupides ; ça a été drôle une fois, ça ne l'est plus. Braises de guerre a gagné le BFSA Award 2018 ; je veux bien qu'on m'explique.

Braises de guerre, Gareth L. Powell

Commentaires

Anonyme a dit…
Tiberix : C’était pas une bonne série avec Bifrost dis donc...
Gromovar a dit…
Y'a des trimestres comme ça ;)