Les Morts bizarres - Jean Richepin

Les Morts bizarres est un recueil de très courtes nouvelles de Jean Richepin , initialement publié en 1877 et réédité chez L'arbre vengeur amputé d'un texte – Une histoire de l'autre monde – jugé par l'éditeur trop long pour l'esprit du recueil. Aventurier, franc-tireur, romancier, poète, dramaturge, Richepin conjugua naturalisme et provocation dans une œuvre amusante et très caractéristique d'une certaine pensée de la seconde moitié du XIXe siècle. A lui, Léon Bloy dit : « En réalité, vous vous foutez de tout, excepté de deux choses : jouir le plus possible et faire du bruit dans le monde. Vous êtes naturellement un cabotin, comme d'autres sont naturellement des magnanimes et des héros. Vous avez ça dans le sang. Votre rôle est d'épater le bourgeois. L'applaudissement, l'ignoble claque du public imbécile, voilà le pain quotidien qu'il faut à votre âme fière. » . De lui, il dit qu'il était « la chrysalide du bourgeois vertueux » . Son

The Giving Plague - David Brin


"The Giving Plague" est une nouvelle de David Brin classée deuxième aux Hugo 1989 catégorie Short Stories, lisible ici.

Forry est un virologiste. C'est un chercheur brillant sans excès, à fortiori si on le compare à son collègue et némésis Les Adgeson. Si les deux hommes travaillent ensemble, leurs visions de leur travail sont radicalement différentes ; et ne parlons de leur appréhension du sens de la vie...
Si Les est ouvert et généreux, Forry, le narrateur, est un ambitieux obnubilé par le Nobel, capable même de bassesse quand il s'agit de faire avancer ses intérêts. Alors, quand se répand un virus transmissible par le sang uniquement qui pousse ses porteurs à l'altruisme, sa plus grande peur est d'en être atteint. Et quand un autre virus, mortel et aéroporté celui-ci, plonge le monde dans une pandémie dramatique, Forry se met à porter une fausse carte indiquant qu'il est Scientiste Chrétien et refuse donc ces transfusions sanguines qui augmentent un peu les chances de survie des malades. Forry affirme le faire au nom de son libre arbitre, le lecteur peut penser que c'est par amour forcené de son propre égoïsme.

Développant des considérations sur le caractère possiblement symbiotique des virus, l'intégration d'ADN viral au bagage génétique humain, et les arbitrages évolutionnaires entre transmissibilité et létalité, la nouvelle n'est malgré tout pas vraiment palpitante.
"The Giving Plague" raconte néanmoins une histoire qui résonne étrangement en ce moment. Entre le virus ALAS, le TARP, la ravageuse maladie à prion CAPUC (Catastrophic Autoimmune PUlmonary Collapse, soit Effondrement pulmonaire auto-immune catastrophique, tiens donc...), les rassemblements publics – jusqu'aux funérailles – découragés, il est bien évident que le texte de Brin, ici et maintenant, ne peut que nous parler. Mais a-t-il quelque chose à nous dire ?

The Giving Plague, David Brin

Commentaires

nivose a dit…
La nouvelle a été traduite en français dans le recueil de nouvelles les sphères de cristal (2003) : l'épidémie de générosité. Mais pas sur qu'il soit facile à trouver.

Je n'en avais qu'un vague souvenir positif mais sans rien de très conscients. La critique a fait remonter des détails à la surface. Merci pour ce rappel.
Gromovar a dit…
Intéressant à relire dans ce contexte.
Vert a dit…
Intéressant. Faudrait que j'arrive à chopper son recueil de nouvelles en occasion.
Gromovar a dit…
En bouquiniste sans doute.