Mon cœur est une tronçonneuse - Stephen Graham Jones

Jade Daniels est en dernière année de lycée dans la petite ville de Proofrock, Idaho. Demi-indienne par son père (tendance Blackfeet) , mal dans sa peau, JD, qui vit avec ce paternel indien alcoolo qu’elle déteste, est une espèce de punkette locale que tout le monde connaît, et pas en bien. Seul plaisir d’une vie très solitaire, JD adore les films de slashers , qu’elle regarde passionnément et dont elle a une connaissance encyclopédique. Et voilà qu’elle pense repérer des signes identifiant les débuts d’activité d’un de ces tueurs solitaires dans sa ville même. Entre cinéma et réalité, JD va tenter de négocier au mieux cette menace existentielle. Mon cœur est une tronçonneuse est un roman de Stephen Graham Jones. C’est un hommage à un genre cinématographique qu’il adore et auquel il a déjà donné un excellent roman : Un bon indien est un indien mort . Qu’en est-il ici ? Cette chronique de Mon cœur est une tronçonneuse est garantie sans spoiler ni sur le qui, ni sur le pourquoi, ni sur

Utopiales 2019 Léourier et Barbéri (sont dans un recueil)


Comme chaque année, ActuSF a publié un recueil de nouvelles spécialement pour les Utopiales, regroupant des textes d'auteurs qui y étaient présents.
On en parlera ici au fil de l'eau, autant pour le plaisir de découvrir certaines des œuvres incluses que pour le bonheur de se souvenir des quelques jours passés en un lieu parfois aussi surpeuplé que la ligne 13 dans ses grands moments (c'est à dire tout le temps).

On commence par une mise en bouche du pétillant Ugo Bellagamba, qui offre, sur un ton amusant, quelques pincées d'érudition sur le thème du festival « Coder/Décoder ».

Puis vient Une faute de goût de Christian Léourier. Vrai beau texte SF, écrit avec la délicatesse qui caractérise toujours l'auteur, Une faute de goût raconte les difficultés d'un premier contact diplomatique entre humains et aliens, dans un truculent récit gastronomique qui met saveurs et odeurs en vedette. Il montre comment se construisent connaissance et respect mutuels, en dépit des différences qui séparent deux espèces différentes, tant dans les mécanismes perceptuels que dans les types d'individuation. Il montre enfin comment, si tout n'est que représentations, les malentendus surviennent, avec leurs conséquences parfois lourdes.
Un bien beau texte.

Neurostar, de Jacques Barbéri, prend place dans l'univers de son roman Narcose ; nul besoin d'avoir lu le roman pour comprendre où on se trouve (mais, si on ne l'avait pas déjà fait, ça donne vraiment envie de corriger cet oubli et de se plonger dans l'univers SF psychédélique foisonnant de Barbéri, entre cyberpunk, biopunk, et tant d'autres choses).
Jack Slyder est un psy. Son travail, dans la Sphérocratie souterraine où vivent les nantis, est de prélever les souvenirs « intéressants » des stars pour les vendre à un public aussi amateur de voyeurisme que de sensations de seconde main. Demandé par une très célèbre mannequin qui veut qu'il exerce son art sur elle, Jack doit, en contrepartie, lui fournir la mémoire d'un animal – celle d'un « tigre » au combat. Il fait appel, pour se procurer cette bulle mémorielle illégale, à une vieille connaissance, et ne découvre que trop tard qu'il n'aura pas le beau rôle dans cette affaire.
Neurostar est un vrai plaisir de lecture pour amateur de cyberpunk, de biopunk, de Dick, de Varley, de Jeter, en un mot d'univers barré et sans limite. La nouvelle est une vraie réussite en ceci qu'elle livre de vraies personnages acteurs d'une histoire complète et palpitante, tout en suggérant un univers complexe qu'elle parvient à rendre aussi compréhensible qu'attirant en dépit du faible nombre de pages dont elle dispose pour ce faire.
A lire goulûment.

Une faute de goût, Christian Léourier
Neurostar, Jacques Barbéri

Cya soon, buddies.

Commentaires

Vert a dit…
Beaucoup aimé la nouvelle de Léourier (ça m'a rassuré après être passée à côté d'Helstrid). Le texte de Barberi c'est pas forcément ma came mais j'ai noté un bel imaginaire qui mérite le détour ^^
Gromovar a dit…
J'ai aimé les quatre dont j'ai parlé : Léourier, Barbéri, Martin (bonne surprise) et Ecken.
Le reste prouve que c'est bien beau de vouloir à tout prix écrire des textes politiques, mais qu'un texte politique n'est pas forcément bon et encore moins souvent subtil.
Vert a dit…
Pas encore lu celles de Martin et de Ecken. Je garde tes avis sur le coude pour quand j'en arriverai là ^^