Les Lunatiques - Fyda d'après Zulawski

En 1903, l’auteur polonais Jerzy Zulawski publiait Sur le globe d’argent, Manuscrit de la Lune , le premier tome de sa Trilogie lunaire écrite durant la première décennie du vingtième siècle. Très populaire en Pologne, cette trilogie va bien plus loin dans le temps que la duologie lunaire de Jules Verne , par exemple. Aujourd’hui son premier volume a été adapté en BD par l’illustrateur polonais Adam Fyda, et la version française de cet album est sortie chez Blueman Ed . Let’s have a look ! Dans le monde imaginé par Zulawski, divers types de fusées parcourent l’espace depuis quelques décennies avec la Lune en ligne de mire lorsque l’astronome irlandais O’Tamor émet l’hypothèse que la face cachée de la Lune – à l’aspect inconnu de tous – est apte à soutenir la vie. Convaincu et capable de convaincre, le scientifique réunit autour de lui une petite équipe, financée par un mécène, qui décollera de la Terre à destination de la face visible. Arrivé à destination au milieu de Sinus Medii , l...

Nicolas Martin dans l'Utopiales 2019


Comme chaque année, ActuSF a publié un recueil de nouvelles spécialement pour les Utopiales, regroupant des textes d'auteurs qui y étaient présents.
On en parlera ici au fil de l'eau, autant pour le plaisir de découvrir certaines des œuvres incluses que pour le bonheur de se souvenir des quelques jours passés en un lieu parfois aussi surpeuplé que la ligne 13 dans ses grands moments (c'est à dire tout le temps).

On commence par une mise en bouche du pétillant Ugo Bellagamba, qui offre, sur un ton amusant, quelques pincées d'érudition sur le thème du festival « Coder/Décoder ».

Nicolas 'Méthode scientifique' Martin propose avec Le cruciverbiste une petite pépite lovecraftienne.
Pas de Nouvelle-Angleterre ici, pas de vieil érudit myskatonien, non. Le personnage principal est un verbicruciste – en dépit du titre fallacieux – licencié de son journal et recueilli par un frère guère plus nanti que lui. Le littéraire désœuvré commence à entendre des sons, des mots, une mélopée qui devient absolument obsédante. Interpréter – décoder donc – le message transdimensionnel, le mettre en actes, jusqu'à l'horreur, voilà ce qui s'impose au has-been en déshérence.
Avec une montée en tension maîtrisée dans une ambiance étouffante qui rappellent autant le Whisperer in Darkness de Lovecraft que les éprouvants Bug de Friedkin ou Seul contre tous de Noé, un climax habile sans ponctuation, et une conclusion ligottiesque, Martin réussit son pari et livre une nouvelle interprétation d'HPL qui ajoute une petite pierre originale à un édifice connu. Bravo !

Le cruciverbiste, Nicolas Martin

Cya soon, buddies.

Commentaires