Voile vers Byzance - Robert Silverberg

Cinquantième siècle. La Terre n'est plus peuplée que de quelques millions de citoyens. Immortels dans un âge de post-rareté, ils vivent une éternité de loisirs dans cinq cités reconstituées : Xi’an, Asgard, New Chicago, Tombouctou et Alexandrie. Xi’an, New Chicago, Tombouctou et Alexandrie sont des cités disparues, comme tout ce qui a précédé le cinquantième siècle. Asgard, elle, est une cité imaginaire, « reconstituée » pourtant comme si elle avait vraiment existé. Pour que chacune des villes soit plus qu’un grandiose décor inerte, des millions de « temporaires » les peuplent : des PNJ qui interagissent pour insuffler de la vie aux lieux et, accessoirement, servir les citoyens de passage avant qu’ils ne voguent vers une autre des cinq cités. Il n'y a jamais plus de cinq villes sur Terre. Elles sont régulièrement démantelées par des robots autonomes qui construisent ensuite leurs remplaçantes ; Asgard doit être prochainement détruite afin que Mohenjo-Daro puisse p...

Nicolas Martin dans l'Utopiales 2019


Comme chaque année, ActuSF a publié un recueil de nouvelles spécialement pour les Utopiales, regroupant des textes d'auteurs qui y étaient présents.
On en parlera ici au fil de l'eau, autant pour le plaisir de découvrir certaines des œuvres incluses que pour le bonheur de se souvenir des quelques jours passés en un lieu parfois aussi surpeuplé que la ligne 13 dans ses grands moments (c'est à dire tout le temps).

On commence par une mise en bouche du pétillant Ugo Bellagamba, qui offre, sur un ton amusant, quelques pincées d'érudition sur le thème du festival « Coder/Décoder ».

Nicolas 'Méthode scientifique' Martin propose avec Le cruciverbiste une petite pépite lovecraftienne.
Pas de Nouvelle-Angleterre ici, pas de vieil érudit myskatonien, non. Le personnage principal est un verbicruciste – en dépit du titre fallacieux – licencié de son journal et recueilli par un frère guère plus nanti que lui. Le littéraire désœuvré commence à entendre des sons, des mots, une mélopée qui devient absolument obsédante. Interpréter – décoder donc – le message transdimensionnel, le mettre en actes, jusqu'à l'horreur, voilà ce qui s'impose au has-been en déshérence.
Avec une montée en tension maîtrisée dans une ambiance étouffante qui rappellent autant le Whisperer in Darkness de Lovecraft que les éprouvants Bug de Friedkin ou Seul contre tous de Noé, un climax habile sans ponctuation, et une conclusion ligottiesque, Martin réussit son pari et livre une nouvelle interprétation d'HPL qui ajoute une petite pierre originale à un édifice connu. Bravo !

Le cruciverbiste, Nicolas Martin

Cya soon, buddies.

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