Mon cœur est une tronçonneuse - Stephen Graham Jones

Jade Daniels est en dernière année de lycée dans la petite ville de Proofrock, Idaho. Demi-indienne par son père (tendance Blackfeet) , mal dans sa peau, JD, qui vit avec ce paternel indien alcoolo qu’elle déteste, est une espèce de punkette locale que tout le monde connaît, et pas en bien. Seul plaisir d’une vie très solitaire, JD adore les films de slashers , qu’elle regarde passionnément et dont elle a une connaissance encyclopédique. Et voilà qu’elle pense repérer des signes identifiant les débuts d’activité d’un de ces tueurs solitaires dans sa ville même. Entre cinéma et réalité, JD va tenter de négocier au mieux cette menace existentielle. Mon cœur est une tronçonneuse est un roman de Stephen Graham Jones. C’est un hommage à un genre cinématographique qu’il adore et auquel il a déjà donné un excellent roman : Un bon indien est un indien mort . Qu’en est-il ici ? Cette chronique de Mon cœur est une tronçonneuse est garantie sans spoiler ni sur le qui, ni sur le pourquoi, ni sur

Nicolas Martin dans l'Utopiales 2019


Comme chaque année, ActuSF a publié un recueil de nouvelles spécialement pour les Utopiales, regroupant des textes d'auteurs qui y étaient présents.
On en parlera ici au fil de l'eau, autant pour le plaisir de découvrir certaines des œuvres incluses que pour le bonheur de se souvenir des quelques jours passés en un lieu parfois aussi surpeuplé que la ligne 13 dans ses grands moments (c'est à dire tout le temps).

On commence par une mise en bouche du pétillant Ugo Bellagamba, qui offre, sur un ton amusant, quelques pincées d'érudition sur le thème du festival « Coder/Décoder ».

Nicolas 'Méthode scientifique' Martin propose avec Le cruciverbiste une petite pépite lovecraftienne.
Pas de Nouvelle-Angleterre ici, pas de vieil érudit myskatonien, non. Le personnage principal est un verbicruciste – en dépit du titre fallacieux – licencié de son journal et recueilli par un frère guère plus nanti que lui. Le littéraire désœuvré commence à entendre des sons, des mots, une mélopée qui devient absolument obsédante. Interpréter – décoder donc – le message transdimensionnel, le mettre en actes, jusqu'à l'horreur, voilà ce qui s'impose au has-been en déshérence.
Avec une montée en tension maîtrisée dans une ambiance étouffante qui rappellent autant le Whisperer in Darkness de Lovecraft que les éprouvants Bug de Friedkin ou Seul contre tous de Noé, un climax habile sans ponctuation, et une conclusion ligottiesque, Martin réussit son pari et livre une nouvelle interprétation d'HPL qui ajoute une petite pierre originale à un édifice connu. Bravo !

Le cruciverbiste, Nicolas Martin

Cya soon, buddies.

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