Bog People - Hollie Starling

Bog People est une « Working-class anthology of folk horror » , éditée par Hollie Starling.   Working-class anthology car, dixit Starling en préface, les textes rassemblés dans ce volume parlent de cette classe populaire britannique qui est l’objet d’une attention ambivalente de la part des CSP+, dans une société où le système des classes est bien plus évident et prégnant qu’en France. Working-class anthology encore, car dixit toujours Starling, les auteurs réunis ici ont montré patte blanche sur leur appartenance présente ou passée à la classe populaire. Une forme de #OwnVoices donc. Fidèle à l’assertion de Max Weber selon laquelle il n’est pas besoin d’être César pour comprendre César, je suis toujours aussi peu fan de cette approche ; nous verrons bien, rien ne dit que ça nuise.   Folk horror ensuite car c’est du peuple tel qu’en lui-même que veulent nous parler ces textes, de ce peuple britannique qui continue à exister loin de la modernité mo...

Meet the Skrulls - Thompson - Henrichon


Ami lecteur, dois-tu lire "Meet the Skrulls", la minisérie dont Marvel vient de sortir le premier TPB (#1-5) ?

D'abord, connais-tu l'univers Marvel et la place des Skrulls dans celui-ci ? Sais-tu même ce qu'est un Skrull ?
Si ce n'est pas le cas, je te déconseille l'album. Tu ne comprendras pas les références d'une seule case, et tu auras sans doute du mal à t’imprégner assez de la culture de la race métamorphe et des enjeux concernant son existence même pour voir l'importance et le tragique de la chose.

Si tu as passé le premier filtre, demande-toi si tu as vu la série The Americans ?
Si la réponse est oui, je suis tenté de te déconseiller aussi l'album (conseil que j'aurais dû suivre moi-même). En effet, on est presque dans du copier/coller. Donc, d'abord, tu ne seras jamais surpris, ensuite, tu auras sans cesse l'image de The Americans superposée à celle de "Meet the Skrulls" sur ton écran mental. Gênant.

Au cas où tu voudrais en savoir plus, allons-y !

La famille Warner est une petite famille américaine typique de banlieue.
Père et mère travaillent. Les filles vont au lycée.
A table, le soir, on se raconte des anecdotes de boulot ou on parle de ces micro « événements » lycéens qui sont la substance des sitcoms – la peste, le bully, le gars ou la fille populaire, les soirées avec ou sans parents dans la maison, etc.
Un détail néanmoins : les Warner semblent humains mais ce sont des Skrulls infiltrés, un couple et leurs enfants installés en mission à long terme pour contrer la lutte anti-skrull et, in fine, participer à la prise de contrôle de la Terre. La mission est vitale et chacun y a sa part à jouer – renseignement ou action. Les parents le font dans le cadre de leur emploi, les filles en sympathisant avec les enfants de parents à la position professionnelle utile.

"Meet the Skrulls" met donc en scène une famille Warner qui est simultanément un groupe d'espions (avec missions, risques, combats, etc.) et une famille presque ordinaire (avec les problèmes banaux inhérents à toute famille, surtout si elle compte des adolescents – problèmes dont, ici, la mission rend plus difficile la gestion). Les deux aspects intersectent de plus en plus et font souffrir doublement les Warner. On y ajoute pour bien faire une équipe d'agents qui traque et élimine les Skrulls infiltrés – et s'intéresse maintenant aux Warner.

Danger, perte, attrait pour le mode de vie humain (chez les plus jeunes), et, espionnage oblige, double jeu, triple jeu, secret, trahison. Ca avance tranquillement, il y a régulièrement des révélations (là, l'effet TPB est peut-être néfaste car la question qu'on se pose page x n'a pas le temps de mariner mais trouve sa réponse 5 minutes plus tard à la page y). Ce n'est jamais ni surprenant ni stupéfiant.
Ce n'est pas désagréable à lire mais c'est vraiment un clone de The Americans – même si Tony Stark et Pepper Potts font une apparition.

De plus, le dessin est assez quelconque. Les Skrulls ne sont parfois vraiment identifiables qu'à leurs vêtements car leurs visages sont assez cookie-cutter (surtout vrai pour les filles).

Le bilan final est donc plutôt négatif. Je pense qu'on peut passer son tour. Sauf si on adore les Skrulls et qu'on veut ressentir la Schadenfreude de voir les Warner injustement accusés à la fin, comme leur arch-enemy Mar-Vell le fut il y a très longtemps.

Meet the Skrulls, Thompson, Henrichon

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