Lovecraft et Sonia Greene - Horreur à Martin's Beach

Tu le sais ou pas, lecteur, mais Lovecraft, le reclus de Providence, fut marié et vécut un peu moins de deux ans avec Sonia Greene , écrivaine, éditrice, modiste et femme indépendante (ce qui à l'époque n'était pas la norme) . En 1922, Greene écrivit une nouvelle d'horreur que Lovecraft révisa pour publication dans Weird Tales en novembre 1923  (comme il le fit pour tant d'autres would-be auteurs) . Ce texte s'intitulait The Invisible Monster . A l'occasion de l'actuelle campagne de traduction de la correspondance entre RE Howard et Lovecraft, David Camus et Mnémos offrent en téléchargement une VF inédite de cette même nouvelle, titrée Horreur à Martin's Beach . On y retrouve en très peu de pages le sens de la description et le sentiment d'effroi cosmique qui caractérisent les oeuvres d'HPL, que ceux-ci aient été ici des ajouts de Lovecraft ou au contraire ce qui l'attira dans le texte de celle qu'il allait épouser. Surtout, confronté à ...

Walking to Aldebaran - Adrian Tchaikovsky


"Walking to Aldebaran" est une novella d'Adrian 'Uplift' Tchaikovsky.
On y suit, sur deux fils entremêlés, les aventures de l'astronaute anglais Gary Rendell, parti sans le savoir vers l'infini et au-delà.

Ceinture de Kuiper. La sonde Kaveney, partie chercher une neuvième planète, tombe sur un artefact incompréhensible. Immense, fractal, gravitationnellement plus qu'étrange, l'objet, immobile voire stupide, ressemble à un gigantesque visage de grenouille (toutes proportions gardées). Passé le choc, pas le choix, l'humanité doit savoir ce qu'il en est. D'autant plus que le Frog God est doté de nombreux orifices sombres qui font penser qu'il pourrait être un portail – ou mieux, un hub –, et que, de surcroît, un vaisseau spatial parait stationné non loin de l'objet.

Après de nombreuses difficultés politico-économiques, une mission internationale est lancée vers l'objet, avec la mission de l'explorer et de tenter de le comprendre. Une mission pour partie en hibernation qui prendra, aller-retour, le gros d'une vie humaine.

C'est donc à bord du Quixote que s'élancent Gary et ses coéquipiers. C'est du Quixote qu'il partira à l'assaut de l'artefact et se retrouvera prisonnier, errant sans fin, dans les couloirs obscurs et périlleux de la Crypte, l'intérieur du Frog God. Jusqu'à une fin surprenante.

A travers le récit cynique de Gary, Tchaikovsky emmène le lecteur dans une aventure dont il semble qu'elle soit surtout faite pour rendre de nombreux hommages à l'histoire de la SF.
Si le passé – Terre puis voyage – consécutivement pessimiste et optimiste sur l'humanité, fait comprendre comment Gary se retrouve à crapahuter plus loin qu'aucun humain n'est jamais allé, le présent, dans la Crypte, est un récit de SF-horror autant qu'un dungeon-crawl. Les deux parties partagent le fait d'être truffées de références.

Je ne citerai pas les dites références plus ou moins dissimulées (parfois juste dans un adjectif) pour ne pas gâcher le plaisir de les chercher – et d'en rater, forcément –, sauf pour deux qui me tiennent à cœur : Tchaikovsky évoque dans ses pages le maître de Providence, et la très dangereuse Crypte fait penser aux Tombes de l'Horreur, le module ADD mythique (rappelons que le gars se prénomme Gary).
Un mangaka avisé pourra même se dire que la nutrition de Gary rappelle le bizarre Gloutons et Dragons. pas sûr que ce soit volontaire ici.

Voilà, lecture sympa, pas indispensable, mais sympa. Ca dépend de la taille de ta pile, lecteur, et je dirais de ta culture SF aussi – car le plaisir de reconnaître les références fait plaisir du plaisir de cette lecture qui mêle dans son déroulé plusieurs genres de l'Imaginaire. C'est toi qui vois.

Walking to Aldebaran, Adrian Tchaikovsky

L'avis 100% références d'Apophis, celui moins divulgant de Feyd Rautha

Commentaires