Bog People - Hollie Starling

Bog People est une « Working-class anthology of folk horror » , éditée par Hollie Starling.   Working-class anthology car, dixit Starling en préface, les textes rassemblés dans ce volume parlent de cette classe populaire britannique qui est l’objet d’une attention ambivalente de la part des CSP+, dans une société où le système des classes est bien plus évident et prégnant qu’en France. Working-class anthology encore, car dixit toujours Starling, les auteurs réunis ici ont montré patte blanche sur leur appartenance présente ou passée à la classe populaire. Une forme de #OwnVoices donc. Fidèle à l’assertion de Max Weber selon laquelle il n’est pas besoin d’être César pour comprendre César, je suis toujours aussi peu fan de cette approche ; nous verrons bien, rien ne dit que ça nuise.   Folk horror ensuite car c’est du peuple tel qu’en lui-même que veulent nous parler ces textes, de ce peuple britannique qui continue à exister loin de la modernité mo...

Walking to Aldebaran - Adrian Tchaikovsky


"Walking to Aldebaran" est une novella d'Adrian 'Uplift' Tchaikovsky.
On y suit, sur deux fils entremêlés, les aventures de l'astronaute anglais Gary Rendell, parti sans le savoir vers l'infini et au-delà.

Ceinture de Kuiper. La sonde Kaveney, partie chercher une neuvième planète, tombe sur un artefact incompréhensible. Immense, fractal, gravitationnellement plus qu'étrange, l'objet, immobile voire stupide, ressemble à un gigantesque visage de grenouille (toutes proportions gardées). Passé le choc, pas le choix, l'humanité doit savoir ce qu'il en est. D'autant plus que le Frog God est doté de nombreux orifices sombres qui font penser qu'il pourrait être un portail – ou mieux, un hub –, et que, de surcroît, un vaisseau spatial parait stationné non loin de l'objet.

Après de nombreuses difficultés politico-économiques, une mission internationale est lancée vers l'objet, avec la mission de l'explorer et de tenter de le comprendre. Une mission pour partie en hibernation qui prendra, aller-retour, le gros d'une vie humaine.

C'est donc à bord du Quixote que s'élancent Gary et ses coéquipiers. C'est du Quixote qu'il partira à l'assaut de l'artefact et se retrouvera prisonnier, errant sans fin, dans les couloirs obscurs et périlleux de la Crypte, l'intérieur du Frog God. Jusqu'à une fin surprenante.

A travers le récit cynique de Gary, Tchaikovsky emmène le lecteur dans une aventure dont il semble qu'elle soit surtout faite pour rendre de nombreux hommages à l'histoire de la SF.
Si le passé – Terre puis voyage – consécutivement pessimiste et optimiste sur l'humanité, fait comprendre comment Gary se retrouve à crapahuter plus loin qu'aucun humain n'est jamais allé, le présent, dans la Crypte, est un récit de SF-horror autant qu'un dungeon-crawl. Les deux parties partagent le fait d'être truffées de références.

Je ne citerai pas les dites références plus ou moins dissimulées (parfois juste dans un adjectif) pour ne pas gâcher le plaisir de les chercher – et d'en rater, forcément –, sauf pour deux qui me tiennent à cœur : Tchaikovsky évoque dans ses pages le maître de Providence, et la très dangereuse Crypte fait penser aux Tombes de l'Horreur, le module ADD mythique (rappelons que le gars se prénomme Gary).
Un mangaka avisé pourra même se dire que la nutrition de Gary rappelle le bizarre Gloutons et Dragons. pas sûr que ce soit volontaire ici.

Voilà, lecture sympa, pas indispensable, mais sympa. Ca dépend de la taille de ta pile, lecteur, et je dirais de ta culture SF aussi – car le plaisir de reconnaître les références fait plaisir du plaisir de cette lecture qui mêle dans son déroulé plusieurs genres de l'Imaginaire. C'est toi qui vois.

Walking to Aldebaran, Adrian Tchaikovsky

L'avis 100% références d'Apophis, celui moins divulgant de Feyd Rautha

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