Le Monde et vice versa - James Morrow

James Morrow est un auteur américain de romans aussi caustiques qu'irrévérencieux . Après son drolatique Lazare attend , il revient, encore Au Diable Vauvert, avec Le monde et vice versa , traduit par Sara Doke. Ici et maintenant, sans doute. La planète qu'habite Eamon Keen est la nôtre, avec ses inégalités et son réchauffement climatique. Eamon fut longtemps porte-plume pour des politiques de tous bords. Un exemple de ses œuvres : « il travailla à rendre le jeune sénateur d'Ohio, un républicain intelligent et cultivé nommé Dudley Prong, suffisamment rustre et bibliophobe pour être réélu à une large majorité » . Finalement, dégoûté de n'être qu'un mercenaire sans idéologie comme son père avant lui, Keen lâcha tout. Il tente depuis d'écrire un roman de fantasy épistémologique (de la fantasy qui se la pète, comme on en voit hélas tant) et à son grand dépit n'arrive à convaincre aucun éditeur de publier un texte sans doute aussi chiant que pompeux. Un soir de ...

Anthologie - Marseille An 3013


"Marseille, An 3013" est une anthologie d'anticipation dont le thème est : Marseille en 3013.

D'une idée lancée presque en l'air par le collectif Marseille 3013 est née une anthologie publiée aux Editions Gaussen dans la Melmac Collection.
Soit 13 nouvelles écrites par 13 auteurs (dont Clémentine Bailly, lauréate d'un concours lycéen sur le thème) qui tentent tous de répondre à la question lancinante : Que sera Marseille en 3013 ?

Dans les textes présentés, il est beaucoup question de bouleversement climatique et de ville submergée, ainsi que des effondrements politique et sociaux qu'engendrent les folies géopolitiques et les errances dues à la catastrophe environnementale.

Globalement noires (à l'exception notable du texte de Clémentine Bailly qui se termine sur une apothéose solidaire), ces nouvelles montrent une ville dans laquelle ils ne fait guère bon vivre (et vivre - disons survivre plutôt), noyée et/ou détruite et/ou fragmentée en tribus rivales, voire qui a été complètement abandonnée et n'est plus visitée que par des archéologues futurs qui cherchent à comprendre l'avant sans en posséder les codes.
Reste la Bonne Mère, totem et icône, protectrice ou castratrice suivant les cas.

Comme toujours dans une antho, se côtoient bon et moins bon.

J'ai bien aimé la courte et touchante L'échange de Samantha Bailly, La tombe Gaussen et sa "xénoarchéologie" marseillaise ironique, Un vestige parmi les autres de Cécile Duquenne et MarsAigues sur cuivre de Georges Foveau qui nous promènent tous deux dans une ville submergée, et, pour d'évidentes raisons, la drôle et lovecraftienne Glissements de temps sur Mars de Jacques Barberi (dans laquelle nage le veau marin Georges) qui doit autant à HPL qu'à Douglas Adams.

Et puis, j'ai été littéralement époustouflé par Cagole d'Azur de Sabrina Calvo.
Pourtant le titre m'a fait penser ohlala ! Les premières lignes, encore ohlala !
Mais ensuite, quel texte !
Un voyage incertain entre futur et présent, aux marges du fantastique et de la SF, une odyssée hallucinée, entre espoir et désespoir, qu'on dirait sous acide et dit sur Marseille des choses capitales qui parleront à tous les Marseillais et auxquelles ne seront pas insensibles, tant les sentiments qu'elles expriment sont universels, ceux qui n'ont pas la chance de l'être.

Marseille, An 3013, Anthologie

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