James Tiptree Jr. : Sexe et mort, les nouvelles

Sexe et mort dans les nouvelles de James Tiptree Jr. « La mort était le moteur de leur vie, la mort alimentait leur sexualité. La mort les poussait à se battre l'un contre l'autre et à se retrouver dans les bras l'un de l'autre. » « Sur la relation existant entre les écrivains et leurs histoires, je crois que l’histoire est la partie la plus authentique de l’écrivain » . Cette phrase de James Tiptree Jr. écrite en 1971, résonne fort quand on connaît l’histoire de l’écrivain nommé James Tiptree Jr., autrement dit quand on sait – comme c’est le cas depuis 1977 – « qu’il » est en fait Alice Sheldon, une femme née en 1915 et pas du tout le jeunot de sexe masculin qu’on  imaginait quand il publiait en 1968 sa première nouvelle, Birth of a Salesman . Sur la biographie de JTJ/AS beaucoup a déjà été dit et fort bien, notamment dans ce dossier ; mais au vu de la citation ci-dessus il paraît utile d’aller chercher l’écrivain dans son œuvre. Qui êtes-vous James ...

The Dispatcher - John Scalzi - Exercice de style


"The Dispatcher" est une novella de John Scalzi à l'histoire éditoriale originale. D'abord Audiobook, la novella n'est devenue livre papier que quelques mois plus tard.

Notre monde, ou presque. Depuis dix ans, un phénomène inexpliqué y est devenu « normal ». Les victimes de meurtres reviennent à la vie (999 sur 1000), nues, le plus souvent dans leur lit, et toujours dans l'état où elles étaient quelques heures avant d'avoir souffert une malemort. On meurt toujours de vieillesse, d'accident, de suicide, mais plus de la main d'autrui.
Confronté à cette bizarrerie, le monde s'est adapté en créant la profession de Dispatcher. Les Dispatchers assistent, par exemple, aux opérations chirurgicales risquées. En cas d'erreur opératoire, avant la mort attendue du patient, ils le tuent eux-mêmes afin de lui donner une grande chance de revenir et d'être, cette fois, bien opéré. Ca, c'est le côté clair du métier. A côté, existe un côté obscur, que certains Dispatchers pratiquent. Ceux-ci interviennent « en privé » sur des duels à l'épée, des combats de free fight, ou encore pour sortir d'une mauvaise passe un mafieux blessé qui ne peut pas passer par la case hôpital. On est tué et on revient (999 fois sur 1000), dans le même état qu'avant le désastre, et prêt à repartir. Un rêve, ou un cauchemar.

Tony Valdez est un Dispatcher. Dans sa pratique, il a connu les deux côtés de la barrière. Et aujourd'hui son collègue, Jimmy Albert, a disparu. Alertée par la femme de ce dernier, l'inspecteur Nona Langdon se lance à sa recherche et elle oblige un Tony, plus que réticent, à l'assister. Le temps presse car, si l'assassinat n'est plus possible, il existe encore de nombreux moyens de faire souffrir quelqu'un dont on veut se venger.

Sur cette base, Scalzi développe une histoire qui lui permet, d'une part, d'aller au bout des possibilités offertes par l'incongruité que représente l'impossibilité du meurtre définitif, et d'autre part, d'écrire un récit de détective à l'ancienne avec couple de buddies mal assortis, mafieux, et milliardaires - même la scène du rendez-vous nocturne dans l'immeuble en construction y passe. C'est original pour lui (l'auteur de SF), parfois drôle, et ni désagréable ni indispensable. Une petite heure de lecture distrayante, sans plus, pour complétistes.

The Dispatcher, John Scalzi

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