Deryn Du - Guillaume Sorel

D’abord, c’est un cadavre de baleine qui empuantit la plage, non loin d’un petit port de pêcheurs du Pays de Galles. Parmi les témoins ébahis, à côté des humains, il y a des mouettes mais aussi des corbeaux. Un poète en villégiature traîne aussi parmi les badauds. Tout ceci, Poe l’aurait apprécié. Puis il y a un meurtre, étrange. Une petite fille et une poupée cassée, qui ne semblent pas être étrangères aux mystères en cours. Puis d’autres meurtres, de plus en plus étranges. Et toujours le poète. Qui comprend, ou sent, ou vibre à l’unisson. Le village de pêcheurs, la nuit, l’ombre, la peur qui rôde. On pense au Geôlier de Florian Quittard. La lande, les fées, un autre monde derrière le monde, on pense à Arthur Machen - le poète le lit. On pense aussi au décadentiste Maurice Rollinat , dont la petite fille (fantôme ?) cite des passages. Le poète sert de passeur entre les mondes, entre la nuit et le jour. Il peut comprendre, il est un passeur de fées, la petite fille l’affirme, in...

Pline 4 - Yamazaki - Bad, bad, naughty Poppée


Pline 4, "La colère du Vésuve". Les habitués savent qu'à la longue je me lasse de chroniquer toujours le même monde, même si, comme l'affirmait Héraclite « On ne se baigne jamais deux fois dans le même fleuve ». De plus, Nébal a déjà tout dit.

Juste my two cents donc.

Trois points saillent :

Pline est toujours Pline. Stoïcien résolu, rationnel jusqu'à la froideur, dans une approche Spock-like convaincante. Sautant d’observations en hypothèses et citant ses grands prédécesseurs, le naturaliste romain mêle allègrement réflexions fécondes et croyances superstitieuses dont notre passé, qui est son avenir, nous a démontré la fausseté. J'aime toujours autant le personnage, mais Pline fait du Pline et j'ai l'impression d'avoir fait le tour de la question. De ce fait, je n'y consacre plus qu'une attention limitée.

Ensuite, Nébal l'a dit, je n'y reviens pas, Félix, l’assistant de Pline, prend de l'importance. Il devient le regard critique de l'auteur sur les outrances du grand homme. Intéressant en effet, nécessaire sans doute par la méta-position qu'il engendre dans le regard du lecteur.

Enfin, le personnage de Poppée dévoile toute sa vilénie, facilitée par l'incurie d'un Néron immature et indigne de sa charge. Comme Nébal l'a dit, on hésite en ce qui la concerne entre l'héroïne tragique et l'aventurière méprisable. Qu'importe, elle fait le job en tirant la politique romaine (si tant est qu'on puisse qualifier de politique les tressaillements de Néron) vers les atrocités à venir, donnant par là-même au récit la dynamique que Pline lui-même ne lui offre plus.
Connexe aux faits et gestes de Poppée se dessine le conflit interne à la communauté juive entre orthodoxes et hérétiques (représentés par les thuriféraires du rabbin dissident Jésus) dont les auteurs semblent vouloir faire le fondement de la condamnation des chrétiens après le grand incendie de Rome encore à venir.

Beaux dessins, période intéressante, misère à venir, ça reste intéressant sans toutefois être captivant. A suivre.

Pline 4, La colère du Vésuve, Yamazaki, Miki

Commentaires