Horizons obliques - Richard Blake

Sortie demain de Horizons obliques , un one-shot SF de Richard Blake. Il y a des années que Jacob et Elena Armlen se sont perdus dans une dimension parallèle qu'ils tentaient de cartographier. Depuis aussi longtemps Adley, leur fille, veut les retrouver. Après un long entrainement elle part donc en quête de parents depuis trop longtemps absents, à travers des mondes incroyables, avec l'aide de ses grands-parents, d'un impressionnant appareillage technologique de voyage transdimensionnel, de ses dons de prescience, et d'un robot humanoïde nommé Staden. Si le scénario, plutôt contemplatif, pourra désarçonner certains lecteurs, on ne peut qu'être impressionné par la beauté envoutante des planches réalisées intégralement par un auteur qui est peintre avant d'être bédéaste (et dont c'est le premier album) . Dès la première page représentant un rêve d'Adley portant un ours polaire sur son dos on est saisi par le style et la qualité graphique de l'album. L&

Pline - Yamazaki - There ye be monsters


Suite de la biographie imaginée de Pline avec ce tome 3 qui met Poppée en couverture mais ne lui donne qu'un rôle mineur.

On continue d'y suivre les traces du célèbre naturaliste romain. Certes, en dépit de mon affirmation précédente, Poppée illumine de sa beauté quelques pages du manga et intrigue pour pousser Néron à l'épouser (et à tuer sa première femme Octavie). Ses manœuvres encouragent l'irresponsabilité et l'inconstance d'un empereur bien peu digne de sa charge. Elles éloignent aussi de lui ses plus proches amis et conseillers (parmi lesquels Pline) qui craignent à juste titre pour leur vie. Le sage ira se mettre au vert du côté de Pompéi et d'Herculanum ; sans doute pas la meilleure idée de sa vie.

Mais le manga ne contient pas que la politique impériale romaine. C'est toute la Rome du Ier siècle qui défile entre ses pages.

Une ville violente et dangereuse.
Une ville aux finances mises à mal par les dépenses somptuaires de l'empereur.
Une ville où commencent à prêcher les disciples de la nouvelle religion chrétienne.
Une ville où haut niveau d’ingénierie et superstition cohabitent, où on croit aux monstres les plus invraisemblables - telles ces licornes que seules des vierges peuvent amadouer.

Pline, malade, y étudie les insectes et y disserte sur la nature humaine.
Habité par l'amour de la connaissance, il place l'éducation au sommet de tout et fait du développement de l'esprit l'objectif évident de toute bonne vie humaine.
Passionné de nature, il respecte les animaux que l'humain domine et dit avoir plus confiance dans un éléphant que dans un esclave (en raison du fait que ce dernier est humain).
Homme à la pensée complexe, il est capable de dire qu'il n'y a pas de nature servile qui serait le propre des esclaves, ce qui ne l'empêche nullement d'en acheter ou d'en utiliser. A Rome, vis comme les Romains.

Ce balayage de nombreux thèmes est à la fois la force et la faiblesse du manga. La mosaïque est riche mais tout parait un peu survolé. A la suite du touche-à-tout Pline, le lecteur passe d'un sujet à l'autre, sans avoir le temps de vraiment s'attarder. Ca reste néanmoins d'une lecture agréable, et le sujet est assez original pour mériter plus qu'un intérêt distrait.

Pline 3, Yamazaki, Miki

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