Le Monde et vice versa - James Morrow

James Morrow est un auteur américain de romans aussi caustiques qu'irrévérencieux . Après son drolatique Lazare attend , il revient, encore Au Diable Vauvert, avec Le monde et vice versa , traduit par Sara Doke. Ici et maintenant, sans doute. La planète qu'habite Eamon Keen est la nôtre, avec ses inégalités et son réchauffement climatique. Eamon fut longtemps porte-plume pour des politiques de tous bords. Un exemple de ses œuvres : « il travailla à rendre le jeune sénateur d'Ohio, un républicain intelligent et cultivé nommé Dudley Prong, suffisamment rustre et bibliophobe pour être réélu à une large majorité » . Finalement, dégoûté de n'être qu'un mercenaire sans idéologie comme son père avant lui, Keen lâcha tout. Il tente depuis d'écrire un roman de fantasy épistémologique (de la fantasy qui se la pète, comme on en voit hélas tant) et à son grand dépit n'arrive à convaincre aucun éditeur de publier un texte sans doute aussi chiant que pompeux. Un soir de ...

Le grand banquet d'Hélios


Les Indés de l'Imaginaire sortent un petit opuscule gratuit intitulé "Le grand banquet d'Hélios". Gratuit, pas tout à fait, car pour se le procurer il faudra acheter deux livres de la collection Hélios. L'occasion d'y goûter peut-être.

A l'intérieur de l'ouvrage, le lecteur trouvera une quarantaine de textes très courts (rarement plus de deux ou trois pages), le plus souvent des extraits d’œuvres publiées par les Indés plus quelques inédits ad hoc ainsi que des « interludes » de Timothée Rey.
La nourriture, la bonne chère, y sont parfois centrales, parfois un peu plus périphériques.
Une majorité des textes sont de fantasy, il semble qu'on y mange plus souvent et avec meilleur cœur, suivant en cela l'exemple du bon Monsieur Saquet et de la compagnie des Nains de Thorin.

Comme toujours dans ce genre d'ouvrages, les propositions sont de qualités diverses et conviennent plus ou moins à tel lecteur ou à tel autre ; d'autant que le format choisi, l'extrait hors-sol, n'aide guère à l'immersion. Il faut donc utiliser "Le grand banquet d'Hélios" comme un nuancier de la maison Indés, à utiliser pour aller à la rencontre d'auteurs ou de styles.

Ceci posé (et après avoir précisé que, contrairement à ce qu'écrit l'avant-propos, c'est l'intestin et non l'estomac qui serait notre deuxième cerveau, NdG), voici les quelques textes qui m'ont fait plaisir - oserais-je dire saliver ? Les vôtres seront sûrement différents.

Le souper des maléfices d'Arleston, pour son ton œnologique truculent à la Jack Vance.

Magma mia ! de Timothée Rey, pour sa recette dont l'ingrédient principal est une créature de fantasy.

Rouge Toxic de Morgane Caussarieu (Prix PSF 2015), qui dote un « repas » d'une forte charge d'érotisme culpabilisant. Le tout dans un roman à paraître plutôt estampillé Jeunesse. Elle m’impressionne décidément toujours autant.

Royaume de vent et de colères de Jean-Laurent Del Socorro, pour son moment de colère sourde.

Petits arrangements intragalactiques de Sylvie Lainé, parce que c'est brillamment drôle.

Les âmes envolées de Nicolas Le Breton, parce que s'y exprime le meilleur de l'uchronie référentielle à la Anno Dracula. Voila un livre que je mets sur mes tablettes pour dans pas longtemps.

Les nefs de Pangée de Christian Chavassieux (Prix PSF 2016), parce que c'est quand même superbement écrit.

Allez, buddies, on se sépare sur ce mot de Tolkien en 4ème de couv :
« Si un plus grand nombre d'entre nous préférait la nourriture, la gaieté et les chansons aux entassements d'or, la monde serait plus rempli de joie »

Le grand banquet d'Hélios, Collectif

Commentaires

Vert a dit…
J'avais plutôt bien aimé Magma mia !
Ca a l'air d'un petit bonus sympathique en tout cas ce livre (mais je suis pas sûre d'avoir 2 Helios à acheter pour le moment, j'en ai encore 3 à lire chez moi xD).
Gromovar a dit…
Tu verras bien.