Masha la sans utérus - Raphael Eymery

Je suis surchargé de travail, lecteur. Résultat : des lectures et des chroniques en retard et peu de temps pour rattraper. Alors chroniques courtes, faisons ce qu'on peut dans le temps qu'on a ; as Chaucer said, time and tide wait for no man. Après le décadantiste Pornarina , Raphaël Eymery revient avec Masha la sans-utérus , un roman très noir, réservé par l'éditeur aux adultes. Europe contemporaine. Masha la sans-utérus raconte l'histoire de deux vieux amis. Vieux car se connaissant depuis très longtemps, vieux car tout simplement âgés. Le premier, dont on peut penser un temps qu'il est le personnage principal, se nomme Augustin. Comme ce saint et penseur chrétien qui, après une jeunesse de débauche, devint un ascète de la pire espèce. Comme cet homme qui avait pris le sexe en telle horreur qu’il écrivit «  je suis né dans l'iniquité, et ma mère m'a conçu dans le péché » ainsi que l'inénarrable « c'est entre fèces et urine que nous naissons » . ...

Le grand banquet d'Hélios


Les Indés de l'Imaginaire sortent un petit opuscule gratuit intitulé "Le grand banquet d'Hélios". Gratuit, pas tout à fait, car pour se le procurer il faudra acheter deux livres de la collection Hélios. L'occasion d'y goûter peut-être.

A l'intérieur de l'ouvrage, le lecteur trouvera une quarantaine de textes très courts (rarement plus de deux ou trois pages), le plus souvent des extraits d’œuvres publiées par les Indés plus quelques inédits ad hoc ainsi que des « interludes » de Timothée Rey.
La nourriture, la bonne chère, y sont parfois centrales, parfois un peu plus périphériques.
Une majorité des textes sont de fantasy, il semble qu'on y mange plus souvent et avec meilleur cœur, suivant en cela l'exemple du bon Monsieur Saquet et de la compagnie des Nains de Thorin.

Comme toujours dans ce genre d'ouvrages, les propositions sont de qualités diverses et conviennent plus ou moins à tel lecteur ou à tel autre ; d'autant que le format choisi, l'extrait hors-sol, n'aide guère à l'immersion. Il faut donc utiliser "Le grand banquet d'Hélios" comme un nuancier de la maison Indés, à utiliser pour aller à la rencontre d'auteurs ou de styles.

Ceci posé (et après avoir précisé que, contrairement à ce qu'écrit l'avant-propos, c'est l'intestin et non l'estomac qui serait notre deuxième cerveau, NdG), voici les quelques textes qui m'ont fait plaisir - oserais-je dire saliver ? Les vôtres seront sûrement différents.

Le souper des maléfices d'Arleston, pour son ton œnologique truculent à la Jack Vance.

Magma mia ! de Timothée Rey, pour sa recette dont l'ingrédient principal est une créature de fantasy.

Rouge Toxic de Morgane Caussarieu (Prix PSF 2015), qui dote un « repas » d'une forte charge d'érotisme culpabilisant. Le tout dans un roman à paraître plutôt estampillé Jeunesse. Elle m’impressionne décidément toujours autant.

Royaume de vent et de colères de Jean-Laurent Del Socorro, pour son moment de colère sourde.

Petits arrangements intragalactiques de Sylvie Lainé, parce que c'est brillamment drôle.

Les âmes envolées de Nicolas Le Breton, parce que s'y exprime le meilleur de l'uchronie référentielle à la Anno Dracula. Voila un livre que je mets sur mes tablettes pour dans pas longtemps.

Les nefs de Pangée de Christian Chavassieux (Prix PSF 2016), parce que c'est quand même superbement écrit.

Allez, buddies, on se sépare sur ce mot de Tolkien en 4ème de couv :
« Si un plus grand nombre d'entre nous préférait la nourriture, la gaieté et les chansons aux entassements d'or, la monde serait plus rempli de joie »

Le grand banquet d'Hélios, Collectif

Commentaires

Vert a dit…
J'avais plutôt bien aimé Magma mia !
Ca a l'air d'un petit bonus sympathique en tout cas ce livre (mais je suis pas sûre d'avoir 2 Helios à acheter pour le moment, j'en ai encore 3 à lire chez moi xD).
Gromovar a dit…
Tu verras bien.