La Dissonance - Shaun Hamill

2019, quatre adultes qui furent jeunes et le sont moins maintenant sont invités à une commémoration dans leur ancien lycée de Clegg, une petite ville du Texas. Les vies actuelles des quatre anciens élèves, qui ne se sont pas revus depuis des années (et auquel s'ajoutera un cinquième protagoniste involontaire, Owen, encore adolescent) , illustrent, hélas pour eux, diverses formes de l'échec professionnel, sentimental et social. On comprend vite qu'une partie de l'explication à ces vies insatisfaisantes se trouve dans des événements tragiques survenus à la fin des années 90 alors que les « héros » (ce n'est pas le mot juste) du roman était encore scolarisés au lycée de Clegg. Et que de vieilles histoires sont encore à régler. La Dissonance est le second roman de Shaun Hamill qui avait offert au lectorat le très réussi Une Cosmologie de monstres . C'est une friandise pour nostalgiques de bike stories des 80's (même si ici, âge aidant, c'est en voiture qu...

Vision T2 - King - Hernandez Walta - Dur


Suite et fin de la mini série Vision. Une belle réussite sur une idée casse-gueule.

Après les événements du tome 1, la situation de la « famille Vision » ne cesse de se dégrader. La pure logique informatique ne permet pas de résoudre les problèmes qui se posent à elle, et, hélas pour elle, la « famille » n'a rien d'autre sous la main. Il ne suffit pas d'être humanoïde pour être humain ; ils l'apprennent à la dure.
En dépit du rêve de normalité de Vision, en dépit même de sa frénésie criminelle de responsabilité familiale, il est presque impossible de vivre comme des humains lorsqu'on n'en est pas. Impossible aussi d'avoir la vie de Mr et Mme Smith quand on est un Vengeur et qu'on a « sauvé le monde 37 fois », ou d'être un héros et de dissimuler de terribles secrets. La contradiction interne et la dissonance cognitive ont très vite rattrapé les synthozoïdes qui jouent aux Cunningham.

Alors, la descente aux enfers continue. Implication des Vengeurs, retour de Wanda Maximoff et d'Agatha Harkness, nouvelles victimes collatérales, et nouveau drame dans la famille.
Incapables de faire face, les Visions dysfonctionnent, de plus en plus.

Comment gère-t-on la culpabilité ? Question humaine et très complexe. Mais quand on est synthétique, créé pour singer une humanité inaccessible, elle devient presque insoluble.
Pourquoi construit-on des vases qu'on ne peut remplir ? C'est la question du comic, c'est celle de l'histoire aussi. Presque jusqu'à la fin, la réponse semble être que c'est absurde voire cruel. Mais même un vase vide, un vase qui ne contiendra jamais rien car il en est incapable, peut décider de servir. A autre chose. De plus grand que lui.
Et, dans le comic, deux synthozoïdes prouvent qu'on peut être artificiel et noble à la fois. C'est fin et réussi grâce à une narration tendue à l’extrême, à l'annonce constante du pire à venir, et à quelques trouvailles narrative brillantes telle cette scène où est énuméré en off ce qui aurait pu ou dû être alors que le lecteur a sous les yeux l'échec tragique tant de ce qui fut que de ce qui devait être. On dirait la scène d'Apocalypse Now dans laquelle une cassette audio continue à débiter le message, ironiquement plein d'espoir et de projets, de sa mère à un soldat mort.
Brillant, aucun doute.

Vision t2, A peine plus qu'une bête, King, Hernandez Walta

Commentaires

Xapur a dit…
Je le note, pourtant a priori la série ne m'intéressait pas.
Gromovar a dit…
Je ne voudrais pas te faire faire de connerie mais je crois que tu pourrais y jeter un oeil. Biblio ?