Mariana Enriquez - Un lieu ensoleillé pour personnes sombres

Des voix magnétiques, pour la plupart féminines, nous racontent le mal qui rôde partout et les monstres qui surgissent au beau milieu de l’ordinaire. L’une semble tant bien que mal tenir à distance les esprits errant dans son quartier bordé de bidonvilles. L’autre voit son visage s’effacer inexorablement, comme celui de sa mère avant elle. Certaines, qu’on a assassinées, reviennent hanter les lieux et les personnes qui les ont torturées. D’autres, maudites, se métamorphosent en oiseaux. Les légendes urbaines côtoient le folklore local et la superstition dans ces douze nouvelles bouleversantes et brillamment composées, qui, de cauchemars en apparitions, nous surprennent par leur lyrisme nostalgique et leur beauté noire, selon un art savant qui permet à Mariana Enriquez de porter, une fois de plus, l’horreur aux plus hauts niveaux littéraires. Un lieu ensoleillé pour personnes sombres , le dernier recueil de nouvelles de Mariana Enriquez, sort en VF aux Editions du Sous-Sol dans une trad...

La Grande Guerre des Lulus - Hautière - Hardoc

La guerre des Lulus continue dans les tomes 2, 3, et 4. Les années passent et la guerre, qui devait durer quelques semaines, ne finit toujours pas. Pour les cinq enfants perdus du récit, l'épreuve continue donc. Il faut survivre, se nourrir, résister au froid, survivre à la maladie et aux blessures qui menacent à chaque instant.
On héberge un déserteur allemand, Hans, dont on découvre que, loin des caricatures de la propagande, il est vraiment un brave homme. Puis, on est obligé de fuir, seuls, devant l'avancée des troupes.


On finit par atterrir au familistère de Guise où on est recueilli un temps, à grand risque pour les sociétaires.
On fait de belles rencontres, de mauvaises aussi, dans ce purgatoire qu'est l'arrière occupé du front, où l'on voit les Allemands vivre sur le pays en réquisitionnant nourritures et hommes, jusqu'aux enfants pour des brigades de glanage.
On fuit encore, pour la Suisse, et on se perd, jusqu'en Allemagne.


Et puis, on grandit. Aux premières inquiétudes de la puberté succèdent progressivement les troubles plus troublants de la promiscuité entre deux garçons qui sont presque des hommes et une fille qui devient une femme. Trois c'est toujours un de trop. La masse critique approche, la fin du quintet aussi.



Les albums sont toujours aussi touchants dans leur présentation d'une guerre vue de l'arrière par des enfants qui n'y comprennent pas grand chose mais en perçoivent les effets délétères.
On craint pour eux, sans cesse en danger même si leur propre innocuité apparente suffit souvent à les protéger.
On y assiste à des coming of age que l'exclusivité relationnelle rend douloureux.
On y voit des héros et des salauds, humains, si humains
On s'y régale du contraste entre le français parfait du narrateur ex-post et celui, approximatif, des enfants parlant, sans oublier celui, rustique, des forestiers, ni le ch'ti du familistère.
On attend la suite (1918) avec impatience en regrettant seulement le gimmick consistant à faire parler les Allemands en allemand ce qui oblige à lire la traduction de chaque bulle concernée en bas de la page - parfois la totalité des textes d'une page donnée.

La guerre des Lulus t2 à 4, Hautière, Hardoc

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