Harmattan Season - Tochi Onyebuchi

Afrique, lieu indéterminé (ayant connu la colonisation française) , date indéterminée (sans doute vers le début du XXe siècle) . L'harmattan est un vent (de sable) qui souffle principalement à certaines saisons. Les saisons d'harmattan, propices aux tempêtes de sable, sont (le jour) très chaudes et sèches, provoquant troubles physiques et psychiques chez ceux qui le ressentent. Dans Harmattan Season , un personnage compare la présence française à un harmattan qui ne connaitrait pas de fin. Boubacar est un enquêteur privé. Il gagne d'habitude sa vie en retrouvant ceux qui ont disparu, par choix ou contre leur gré. Il le fait en naviguant entre les deux communautés du pays où il vit : les dugu (qui sont les autochtones) et les diéman (les blancs) . Mais depuis plusieurs mois les affaires vont mal, les dettes s'accumulent, et il est vraiment dans la dèche. Voilà qu'un soir une jeune femme visiblement blessée frappe frénétiquement à sa porte et entre dans son bureau...

La Malédiction - Henry Lion Oldie - Vertiges de l'amour


Les éditions Lingva font beaucoup en France pour faire connaître la littérature russe, et singulièrement l’œuvre de Henry Lion Oldie. Cela se vérifie encore une fois avec la sortie de "La Malédiction", recueil de cinq nouvelles dont une inédite, celle qui donne son titre au recueil.

Dans les nouvelles d’Oldie, on croise un univers mental russe fait de truculence, d’emphase, d’humour, de nonsense parfois, sans oublier une forme mélancolique de nostalgie. Il y a tout ça dans ces nouvelles, touche par touche, à l’exception notable de la seconde Le huitième cercle du métro qui est la moins 'russe' dans la forme, jusqu’au point d’avoir des personnages dotés de prénoms anglais.

Il est beaucoup question d’amour dans les nouvelles rassemblées ici, un sentiment si indispensable, si puissant, et si facile à oublier. Il est aussi question de solitude, et d’amour impossible donc, quand ne restent qu’un homme et une femme sans descendance immédiate, ou, bien pire, quand toute l’humanité a disparu.

Je vais écrire ici juste quelques lignes sur chacun des textes, pour les présenter, puis, plutôt que de chroniquer moi-même, laisser à Henry Lion Oldie le soin de parler, mieux que je ne le ferais, de son œuvre. On lira donc dans "La Malédiction" :

Relève-toi, Lazar, une étrange nouvelle qui, entre superstition et marché noir, montre qu’on peut oublier son amour, qu’il ne faut pas jouer avec, qu’il ne peut être une monnaie d’échange. Can’t buy me love. Le texte vaut pour son ambiance.

Le huitième cercle du métro, un cauchemar dystopique à la Prix de tous les dangers qui parlera forcément aux habitués du RER B ou de la ligne 13.

Viens me voir dans ma solitude est un très beau texte nostalgique, en hommage à Roger Zelazny, qui montre le dernier espoir de couple entre Charon et la Mort quand plus personne n’a besoin de passer la rivière car tous l’ont déjà fait.

Nevermore est un hommage à Poe et un texte post-apo très fort qui laisse un goût de cendre froide dans la bouche.

La Malédiction, enfin, est une fantasy dans le style de La loi des mages dans laquelle on comprend, après une enquête officielle, pourquoi un mage a maudit un village entier. Il y est encore une fois question d’amour et de l’embellissement que ce sentiment apporte aux vies qui savent le cultiver.

A lire pour voyager dans des terres si proches géographiquement et si lointaines culturellement.

La malédiction, Henry Lion Oldie

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